La préciosité et la princesse de Clèves

La préciosité et la princesse de Clèves

L'adjectif « précieux » vient du latin « pretosius » signifiant « qui a du prix ». Une chose précieuse est donc communément une chose de grande valeur ou d'une haute importance. La Princesse de Clèves est un roman de Madame de La Fayette, publié anonymement en 1678. Qu’est-ce que la préciosité ?Dans quelle mesure le roman, La Princesse de Clèves, relève-t-il de ce mouvement ?

La Préciosité est un phénomène européen qui eut une influence profonde sur la littérature du début du 17ème siècle. La préciosité est un art de vivre et une esthétique qui s'épanouit entre 1650 et 1660 au sein de l'aristocratie parisienne. Les codes de ce courant de pensée s'élaborent dans des salons, tel que celui de Madeleine de Scudéry, qui réunissent les écrivains et beaux esprits du temps. La préciosité, dominée par les femmes, se caractérise avant tout par un raffinement extrême du comportement, des idées et du langage. Les Précieuses affectionnent les jeux de l'esprit et mettent la subtilité de la pensée au service d'un discours sur l'amour.  En outre les Précieuses, attachées à l'élégance et à la singularité de l'expression, auront une influence sur le langage et la production littéraire du temps. Les Roman précieux présentent donc des personnages idéalisés, aux sentiments distingués, le tout écrit dans un style très travaillé et recherché (Vocabulaire de la divinité, utilisation de métaphores, comparaisons, hyperboles, superlatifs et langage soutenu/raffiné)

Dans La Princesse de Clèves on retrouve les caractéristiques d’une écriture classique mais teintée toutefois de préciosité dans l’approche des sentiments. En effet le roman retrace le parcours initiatique d’une jeune femme qui vas découvrir la passion. La Princesse de Clèves et le Duc de Nemours représentent en quelque sorte l’idéal précieux : beaux, intelligents et gracieux. Ils concentrent en eux toutes les qualités nécessaires à l’amour idéal, l’amour pur. Cela dit, l’amour précieux demeure généralement malheureux, comme celui qui unit la princesse et le duc.

En outre plusieurs exemples attestent de la grande vertu dont fait preuve la Princesse de Clèves et qui l’érige en modèle de l’honnête femme. On pense essentiellement à la scène de l’aveu qui révèle la sincérité de la princesse. Puis, après de décès du prince de Clèves, le renoncement à une union avec le duc de Nemours confirme la droiture de l’héroïne. Enfin, le choix d’une vie retirée du monde jusqu’à la fin de ses jours confirme l’exemplarité morale de la princesse. C’est donc en s’éloignant de la société que la jeune femme a atteint l’apogée de la vertu. Le poids de la préciosité dans la Princesse de Clèves se remarque également par l’emploi continu d’un vocabulaire précieux et à travers les nombreuses hyperboles et les superlatifs qui jalonnent le récit.

Madame de Lafayette a donc fait de la princesse de Clèves un roman précieux par le biais de nombreux procèdes tout au long du texte. La princesse de Clèves est-elle devenu un idéal dont tous les hommes rêvent ?

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