La préciosité

La Préciosité

1. Origine

L’adjectif précieux vient du latin « Pretorius », ce qui signifie « qui a du prix ». Une chose précieuse est donc communément une chose de grande valeur et de grande importance.

A partir du 17e siècle, ce terme a une connotation positive et va prendre une acceptation ambigüe. Il sera alors, en fonction du contexte, synonyme de raffinement ou de ridicule.

La préciosité désigne l’ensemble des caractères propres au mouvement précieux qui naitra en France au 17e siècle et connaitra son apogée entre 1650 et 1660. La période donc de la Princesse de Clèves de madame de la Fayette. Elle envahira simultanément les sphères sociales, morales et littéraires.

1. Qu’en France la préciosité ?

Il serait faux de croire que la préciosité n’a été qu’un mouvement français, entre la fin du 16e siècle et le milieu du 17e siècle, les cours des plus grandes nations européennes seront envahis par ce style nouveau qui prendra des appellations différentes selon les pays.

1. Comment est née la préciosité ?

En France, au début du 17e siècle, les courtisans et les femmes du monde se plaignent de ce que les mœurs à la cour sont devenues vulgaires. Le mouvement précieux né donc en réaction avec le manque de raffinement de la cours d’H4.

Dès 1600, les courtisans cherchent à se distinguer en adoptant des manières qu’ils jugent délicates en prenant la subtilité de l’expression et le raffinement des sentiments.

Homme de lettres, dame de cours et gentilshommes commencent alors à se retrouver régulièrement dans des hôtels aristocratiques où ils se piquent de poésie précieuse et de discussions littéraires. Ces salons, de plus en plus actifs et nombreux, seront caractéristiques du mouvement précieux.

L’activité de ces cercles mondains accusera un ralentissement notable après l’assassinat d’H4 et les troubles de la régence (Gouvernement d'une monarchie par un régent.). Puis, elle prendra un souffle nouveau avec l’arrivée de Richelieu au pouvoir.

De nombreux cercles aristocratiques fleurissent donc à cette époque. Parmi les plus connus, on peut citer ceux de Madame de Scarron, la future madame de Maintenon. De mademoiselle de Montpensier, de madame de sabler, de madame de sully et bien sur celui très prisé de mademoiselle de Scudéry qui est le plus célèbre.

Aucun pourtant ne rivalisera avec la renommée atteinte par l’hôtel de Rambouillet. Salon mondain qui reçut de nombreuses dots de marque. Ce phare aristocratique et littéraire qui vit passer, entre 1620 et 1665, Richelieu, la princesse de Conti, le chevalier marin, le duc de La Rochefoucauld, pierre corneille, voiture, le futur grand condé, madame de sévigné et madame de Lafayette, a été tenu par madame de Rambouillet. (Madame de Rambouillet = Catherine de Rambouillet)

La santé fragile de cette marquise d’origine italienne, ne lui permettant pas de fréquenter la cour, elle décida de faire de son hôtel un pôle d’attraction culturel qu’elle voulait à l’image de sa brillante jeunesse passée à la cour d’Italie. Sa beauté, sa vertu et sa grande culture, exempte de pédanterie (Personne qui fait étalage d'une science souvent superficielle ; cuistre.), lui valurent d’être surnommée par Malerbe l’incomparable Arthénice : Arthénice étant l’anagramme de son prénom, Catherine.

La vie du salon fût très animée et joyeuse, émaillée de plaisanteries, de farces soigneusement réalisées, de jeux de sociétés, d’intermèdes musicaux et de divertissement littéraires.

1. Le rôle des salons ?

Les salons sont dédiés à l’amusement et au plaisir intellectuelle et artistique.

La meilleure société s’y retrouve autour de jeux de sociétés courtois, des bals masqués y sont donnés, des escapades champêtres s’organisent aux beaux jours et la chanson est mise à l’honneur.

La diversité de courants littéraires témoigne de l’imagination des participants. Aussitôt écrits, les textes sont mis en musiques puis chantés devant l’assemblée.

On se baptise l’un l’autre de noms romanesques. On s’affronte lors de tournois poétiques. On prend partis avec harder dans des querelles littéraires, syntaxiques et grammaticales. On rédige des recueils collectifs, on s’exerce à la calligraphie, on commente des œuvres littéraires, on lit publiquement des romans fleuves.

Enfin, l’art de la conversation est sans doute le plus célébré. Les débats psychologiques et philosophiques autour du thème de l’amour se succèdent.

1. A quoi la préciosité a-t-elle servie ?

La préciosité répond à un besoin d’élévation morale, un désire de grandeur. Ce mouvement se réfère aux valeurs héroïques et courtoises.

Né en réaction à la vulgarité ambiante, la préciosité illustre les racines sémantiques (=étymologiques) du terme précieux. Elle se définie comme une détermination à donner de la valeur à sa personne et à sa vie.

Elle suppose au-delà de cette volonté, un effort pour s’élever au-dessus du commun des mortels et s’en distinguer au quotidien par son comportement exemplaire, ses activités, son langage et la pureté de ses sentiments.

La préciosité va s’exprimer plus dans la forme que dans le fond.

1. Le rôle des précieux ?

Les précieux, toujours dans un souci de distinction, vont créer un jargon qui exprime leur gout pour la recherche et le raffinement. Les périphrases sont à l’honneur. Les objets les plus ordinaires se retrouvent évoqués par des expressions linguistiques surprenantes.

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