La princesse de cleves un personnage conformiste ou pas ?
Dissertation : La princesse de cleves un personnage conformiste ou pas ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Kamalarafa • 21 Mars 2020 • Dissertation • 2 463 Mots (10 Pages) • 1 915 Vues
Dissertation:
Introduction:
« Il rêvait de faire fortune pour rejoindre le monde. » Bel Amy est le parfait exemple du personnage conforme à sa société. Le personnage incarne toutes les valeurs sociétales du XIX siècle que Maupassant condamne. C’est a dire l’argent, l’ambition, le désir, la manipulation, l’infidélité et l’hypocrisie. On dit qu’un personnage est conformiste lorsqu’il s’adapte et s’harmonise avec quelque chose. Dans le cas de Bel Amy, c’est son milieu social. Au conformiste, s’oppose le personnage transgressif, allant à l’encontre de ce qui parait normal, voire habituel. Lorsqu’un auteur choisit d’attribuer un de ces aspects à son protagoniste, il y’a toujours une raison. Qu’elle soit, de critiquer sa société ou d’embellir un récit. Madame de Lafayette n’y fait pas exception. Ecrivaine française précieuse, elle écrit le roman La princesse de Clèves, premier roman psychanalytique de la littérature française. Par le biais de son héroïne, Lafayette s’y livre à peindre les méfaits de la cour, comme ceux de l’amour. L’on peut donc se demander si Madame de Clèves est un personnage conformiste ou transgressif. Ainsi, il s’agira de voir premièrement que la Princesse de Clèves est un personnage transgressif, mais que c’est aussi un personnage qui se conforme à son milieu social, puis enfin, que ces deux aspects font d’elle un personnage héroïque et tragique avant tout.
La Princesse de Clèves, un personnage transgressif :
La princesse de Clèves, par sa vertu et sa morale, est bien un personnage transgressif. « Ce qui seul peut faire le bonheur d’une femme, qui est d’aimer son mari et d’en être aimée ». Voilà à quoi se résume l’éducation de Madame de Clèves. Madame de Chartres vise à faire de sa fille une « honnête femme ». De ce fait, elle se consacre à une éducation particulière. Au contraire des autres femmes, l’honorable Madame de Chartres fait des « bienfaits et méfaits » de la galanterie un thème récurrent de son éducation. Si elle l’encourage à suivre le chemin de la vertu, valeur capable de donner de « l’éclat et de l’élévation à une personne », elle ne lui cache pas néanmoins qu’il est « difficile de conserver cette vertu ». Elle met ainsi en exergue la faiblesse des femmes soumises à la tentation du péché. En effet, dans cette cour où « galanterie n’avait jamais paru avec tant d’éclat », il n’est pas étrange que la pratique de l’adultère soit des plus courantes. Si la vertu est une valeur aristocratique fondamentale, peu, voire aucun ne s’y prête. Tous se livrent aux plaisirs que l’adultère apporte. Néanmoins, dans cette société où la voie de la vertu se doit d’être empruntée par toute la noblesse, une seule personne s’y soumet : la Princesse de Clèves. « Il est vrai que je sacrifie beaucoup à un devoir qui ne subsiste seulement dans mon imagination ». Face à ce « devoir » qu’est la conduite morale imposée par sa mère, la princesse de Clèves renonce à l’amour d’une vie. Au détriment de la passion, elle privilégiera la voie de la vertu. Madame de Clèves semble être à vrai dire la personnification même de valeurs hautement morales. C’est bien la seule qui agit ainsi. La Princesse de Clèves est donc un personnage transgressif par les valeurs qu’elle incarne.
En outre, la princesse de Clèves s’avèrerait aussi être transgressif par son rejet des usages aristocratiques. La princesse, au contraire de ses pairs, est réticente vis à vis de l’amour. L’homme pour qui la princesse éprouve une passion ardente n’est autre que le Duc Nemours, « un chef-d'oeuvre » de la nature. Madame de Clèves œuvrera à fuir cet amour impossible. Fuir l’amour, c’est fuir Nemours, et fuir Nemours, c’est fuir la cour. Cet amour terni par l’adultère, elle s’y refuse catégoriquement. En aucun cas Madame de Clèves ne se voit dans l’envie d’adopter un comportement en conformité avec la société. La cour, les nobles, leurs mœurs, elle les connaît par cœur. Vivre dans cette cour est synonyme de conformité à ses règles, comme à ses apparences. Si pour le plus grand nombre d’aristocrates, vivre dans une telle société ne pose pas problème, la Princesse de Clèves, elle, veut absolument la fuir. « Elle jugea que l’absence seule et l’éloignement pouvaient lui donner quelque force. Elle trouvera qu’elle en avait besoin, pour soutenir la résolution de ne se pas engager, [...] que la bienséance obligeait à vivre dans la retraite. » En se réfugiant dans un couvent, non seulement Madame de Clèves se détache de la cour, mais renonce aussi à son inclination pour de Nemours. Sa décision finale d’abandonner la cour, n’est en réalité pas le fruit d’une bienséance supposée puisque « la bienséance lui donnait un temps considérable à se déterminer. » Elle est vraisemblablement le fruit de sa réticence envers les usages de la cour. Si la princesse de Clèves est bel et bien un personnage transgressif par son détachement des pratiques aristocratiques et sa vertu, elle est aussi, sous certains aspects, un personnage conforme à sa société.
La princesse de Clèves, un personnage conformiste:
Par sa beauté, madame de clèves est conforme aux normes esthétiques de sa société. « Jamais cour n’a eu tant de belles personnes et d’homme admirablement bien faits, ». Dans les œuvres classiques du dix-septième siècle, la « recherche de la beauté » est indéniablement un thème majeur. C’est aussi un aspect récurrent de la société, et plus précisément de la cour. En effet, la cour, celle d’Henri II notamment, met un véritable point d’honneur à privilégier les apparences physiques. « Blondeur », « blancheur », « grâce », toutes constituent la perfection esthétique que le noble accompli peut atteindre. La « joliesse » est indubitablement le vecteur de la société aristocratique classique. La princesse de Clèves, personnage principale du roman, n’y échappe pas, et dédie des journées entières « à la cultivation de sa beauté ». Par cet aspect, elle est bien conforme aux pratiques et critères esthétiques de son milieu social. « Il parut alors une beauté à la cour, qui attira les yeux de tout le monde, et l’on doit croire que c’était une beauté parfaite puisqu’elle donna de l’admiration dans un lieu où l’on était si accoutumé à voir de belles personnes ». La princesse de clèves se fond parfaitement dans cette société où la « beauté » devient une banalité. Par sa
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