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La princesse de Clèves

Dissertation : La princesse de Clèves. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  2 Janvier 2022  •  Dissertation  •  3 597 Mots (15 Pages)  •  614 Vues

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Romane Gosselin 1°8                                                                                                      Français

Dissertation n°2 : La princesse de clèves

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        Madeleine de Scudéry dit « De toute les passions, l’amour est celle qui dérègle le plus la raison.» En effet, la passion amoureuse peut se révéler être une véritable mise à l’épreuve pour la conscience de l’individu qu’elle touche. Dans La princesse de Clèves, Madame de la Fayette s’attache à la décrire et à l’analyser par le biais du personnages éponyme qui en découvre les maux. Mais dans quelle mesure ce roman constitue t’il une peinture exemplaire de la force irrésistible des passions ? Il est ici question de la dimension inéluctable de la passion et de son traitement au cours du roman. Alors, Peut-on véritablement dire que la passion est un sentiment indéniable qui ne peut être contré ? Pour répondre à cette question, nous expliquerons dans un premier temps, que la passion guide les personnages du roman de La Fayette. Dans un second temps, nous verrons que la préciosité, un modèle de pudeur discrète et réfléchie, est une arme pour ne pas succomber aux passions. Dans un dernier temps, nous évoquerons que la tragédie est bien souvent associée à la passion et que La Fayette l’utilise pour donner à son roman une dimension moralisatrice.

        La passion est le sentiment se révélant être le moteur du roman La princesse de Clèves. En effet, c’est lui qui est au cœur de l’intrigue, touchant les personnages malgré eux et corrompant leurs actes. Il y ait décrit de façon exemplaire la peinture passionnée des individus les uns pour les autres au sein de la société du 17emesiècle. En premier lieu, les personnages décrivent un sentiment intense qui prend entièrement part d’eux : la princesse de Clèves est, en effet, « vaincue et surmontée par une inclinaison qui m’entraîne malgré moi » et n’ayant «  que des sentiments violents et incertains dont je ne suis pas le maître » pour Nemours. Le prince de Clèves ressentait pour la princesse « tout ce que la passion peut faire sentir d’agréable » et « le plus sensible plaisir qu’il neut jamais eu ». Tandis que Nemours exprime « la plus vive et la plus tendre passion » pour la princesse.Madame de la Fayette propose ici une description de la passion comme une force invincible qui défie la volonté et dont il est difficile de se dissuader. Chacun d’entre eux est soumis au joug de cette passion qui les animent et à ses déconvenues. En effet, la jalousie qui est étroitement liée aux sentiments amoureux est présente à plusieurs reprises dans le livre. Notamment lorsque la princesse lit la lettre adressée à Madame de Thèmines qu’elle croit écrite par Nemours et dans les soupçons de Monsieur de Clèves, pensant son épouse infidèle. Cette jalousie confirme les sentiments des personnages qui accorde peu de place à l’expression de leurs désirs et de leurs passions puisque celles ci se doivent d’être dissimulées. C’est cette interdiction de l’exprimer qui attise les flammes du désir entre les personnages. La princesse de Clèves se voit en effet tiraillée  entre son envie de voir Nemours et sa crainte de révélée sa passion et d’y succomber : « Depuis qu’elle l’aimait, il ne s’était point passé de jour sans qu’elle n’eut craint ou espère de le rencontrer ». C’est ce même sentiment, à la limite de l’obsession, qui entraîne Nemours à suivre la princesse dans sa retraite au château de Coulommiers et à l’espionner, caché derrière les palissades, tandis qu’elle se croit seule et exprime sa passion pour celui dont elle ne connaît pas la présence. Madame de la Fayette dépeint des personnages tourmenté et complètement guidés dans leurs actions par leurs passions.

        Les passions sont donc un bouleversement de l’équilibre personnel des individus. Elles s’inscrivent dans leurs pensées, dans leurs vies et impactent celles ci. En effet, la princesse de Clèves éconduit sa vision du futur qu’elle imaginait dans la tranquillité du mariage et contourne les enseignements de sa mère par le biais de sa passion pour le duc de Nemours. Il s’agit aussi d’une remise en question soudaine de ses valeurs vertueuses puisqu’elle est confrontée pour la première fois à la tentation de les transgresser : sa morale passe ainsi de théorique à pratique. Elle exprime d’ailleurs « faire tout le contraire de ce que je résolus hier », montrant ainsi que les passions provoque une déstabilisation de ses propres mœurs. De plus, Nemours évoque à la princesse un changement extrême dans sa conduite et que celle ci en est à l’origine : il n’est plus le charmant jeune homme séducteur qui caractérisait sa personne avant de la rencontrer. Ce changement impacte donc de même l’entourage de Nemours et son image publique puisqu’il redéfinit une partie de sa personnalité qui était réputée. En faisant l’aveu de son amour pour le duc à son mari, madame de Clèves transgresse non seulement sa propre morale, mais aussi les convenances sociales, en se laissant conduire par la passion qui la dévore. Sa conscience n’est pourtant pas ébranlée car elle sait lui « faire un aveu que l’on a jamais fait à son mari », cependant, elle prend la décision d’avouer son inclination sous l’insistance de monsieur de Clèves qui la pense infidèle. Par cet aveu, elle bouleverse son équilibre matrimoniale en raison de sa passion, ce qui prend une seconde fois le contre-pied de son éducation. De même, dans Le diable au corps de Radiguet, Marthe qui pensait connaître le sentiment amoureux, en apprend le véritable sens à sa rencontre avec le narrateur pour qui elle éprouve une passion violente qui la pousse vers l’infidélité et bouleverse son mariage. Les passions ont donc un impacte inéluctable sur la vie des personnages.

        La cour dans laquelle évolue les personnages au sein de La princesse de Clèves est un parfait exemple du triomphe de la galanterie. En effet, par le biais de récits enchâssés, les personnages fournissent un portrait détaillé des figures de la cour et de leurs expériences amoureuses : la cour est décrite comme le théâtre de drames passionnels et d’un relatif libertinage. Un désordre amoureux lié aux passions que Madame de la Fayette dénonce grâce à ces exemples et aux conséquences néfastes qui en ont découlés. La peinture de la cour est également lié à une société du paraître où la beauté physique règne et dicte le désir. Madame de Chartres ayant retiré sa fille de la cour pour la préserver de la perfidie de la société, lorsque celle ci fait son entrée dans le «monde », elle est adulée tant sa beauté est rafraîchissante et parfaite. Elle est en effet décrite comme « une beauté parfaite puisqu’elle donna de l’admiration dans un lieu où l’on est si accoutumé à voir de belles personnes ». Puisque l’apparence dicte la passion, son destin aurait été certainement tout autre si elle ne fut pas dotée de cette « parfaite beauté », Nemours et le prince de Clèves ont, en effet, succombés aux charmes de la jeune femme d’un simple regard. Cependant, la princesse ne peut vivre éloignée de la société et de son regard critique du fait de son rang : elle est donc entraînée dans ce monde par le biais des passions des deux hommes et plongée dans les passions aristocratiques. Le joug de la société pousse la jeune fille au mariage de raison dénué d’amour puisque il est mal vu pour une femme de demeurer sans mari : une fois de plus, les mœurs jouent un rôle indéniable dans la vie d’un personnage. Finalement, La princesse se retire de la cour pour se délivrer de la société. Il y est peint, et en cela, le roman se révèle très moderne, l’influence d’une société sur un individu et sa morale personnelle.

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