La première rencontre amoureuse

        La première rencontre amoureuse

Avec ce corpus, nous étudierons comment le coup d foudre est raconté dans la littérature au fil des siècles.

1. Lieu commun/points communs des textes du corpus 

• C’est la vue qui est le sens dominant
• Répartition des rôles traditionnelle : l’homme va vers la femme.

≠ La princesse de Clèves : les 2 personnages vont l’un vers l’autre.

• Point de vue interne de l’homme qui prime sur la femme qui devient l’objet de la description.

≠ La princesse de Clèves : point de vue omniscient où les regards se croisent et se répondent tout comme le désir (elle est obligée de mentir à cause de la bienséance).

• Idée de prédestination : l’idée de reconnaissance sans connaissance. Cette idée est présente dans ≈ tous les romans d’amour.

Cette idée vient d’un mythe littéraire très ancien : Le Banquet de Platon (dialogue socratique) dans lequel plusieurs personnages donnent leur vision de l’amour : « sert à se perfectionner et se surpasser ». Dans ce dialogue, Aristophane raconte le mythe de l’androgyne : « ≈ l’humanité a été créé par les Dieux ; les Hommes sont alors des entités complètes, à la fois ♂ et ♀ ; or, l’Homme voulut être l’égal des Dieux ; les Dieux décident de dissocier les ♂ et ♀. L’amour est le sentiment qui naît lorsque l’Homme reconnaît la moitié qu’il a perdu (sentiment rare).

A partir du 16ème siècle, les néoplatoniciens (renaissance italienne: poésie pétrarquiste) reprennent les mythes antiques de la poésie. Tout comme en France, les poètes de la Pléiade (Ronsard et Du Bellay), pour qui l’idée de la prédestination passe par l’idée du destin et d’une certaine fatalité.

1. Histoire du roman

● De nos jours, le roman est la littérature la plus massivement produite. C’est à partir du 19ème siècle que le roman a pris une grande ampleur. Avant, le roman était un genre mineur et méprisé.

● Dans l’Antiquité, il y a quelques auteurs de romans (le théâtre et la poésie sont les genres prédominants) mais les romans ne sont pas sérieux.

●  Au Moyen-Age, le mot « roman » naît (« romana » signifie langue romaine), « roman » signifie alors « récit en langue (romaine) vulgaire » (vulgus signifiant du peuple). Un roman désigne donc un récit qui n’est pas écrit en latin. Ces récits sont majoritairement des romans de chevalerie, des romans d’aventure : des épopées (s’inspirant des épopées poétiques de l’Antiquité).

● Les premiers romans au sens moderne arrivent en France et en Espagne à la fin du Moyen Age avec Don Quichotte de Cervantès et Pantagruel, Gargantua, et Tiers livre de Rabelais, au début de la Renaissance. Ces romans sont des satires des romans de chevalerie (reprenant la veine satirique des romans de l’Antiquité) et de l’époque médiévale et de ses seigneurs.

● Epoque classique XVIIème siècle : les précieuses : inspiration pétrarquiste et romanesque. A cette époque, les 2 grands genres littéraires sont encore la poésie et le théâtre (avec Corneille, Racine, Molière, La Fontaine, La Bruyère), le roman est considéré comme un genre littéraire vil, qui est totalement méprisé. Les femmes lettrées n’ayant pas accès à la littérature noble s’emparent alors du roman (genre mineur qui leur ai accordé) avec notamment Madeleine de Scudery ou encore Mme La Fayette. Les précieuses reprennent l’idée du roman de chevalerie épique et la littérature italienne (descendantes des pétrarquistes). Le roman devient une littérature de femme fondée sur l’idée du héroïsme (exemple : L’Astrée d’Urfé). Les précieuses montrent une conception de l’amour très littéraire : idée de prédestination, une passion subie et pleine d’obstacles.

 En écrivant  La princesse de Clèves, Mme La Fayette suit cette idée d’un roman d’amour qui doit se hisser au niveau de la grande tragédie, avec une héroïne classique digne de la fatalité tragique. Dans ce roman, elle suit l’idée que les Hommes doivent subir leur destin. Les femmes essayent de rendre le roman noble grâce à des valeurs nobles.

                                         Roman de chevalerie (courtois)[pic 1]

Roman précieux            Poésie pétrarquiste[pic 2]

                                         Littérature italienne : poèmes héroïques (avec La Tasse et Aristote)[pic 3]

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