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La musique d’une vie – A. Makine

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Par   •  2 Janvier 2018  •  Commentaire de texte  •  1 346 Mots (6 Pages)  •  3 040 Vues

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La musique d’une vie – A. Makine

Le nid de pie, un bonheur mélancolique

Introduction

Dans ce passage, Alexeï est de retour à Moscou, après avoir passé des années terribles qui lui ont privé de sa jeunesse. Il se retrouve alors dans l’appartement du général, où il l’attend en tant que son chauffeur.

(Quels sont les éléments qui composent ce bonheur retrouvé ?)

Plan

I - Le bien-être

a) Atmosphère propice au bonheur

b) Refuge dans les éléments du passé

II – Le bonheur

a) Apparition soudaine de la musique

b) La jeune fille - paradoxe

III - La mélancolie

a) Un amour au passé

b) Un homme décalé, brisé

Commentaire

I - Le bien-être

a) Atmosphère propice au bonheur

  • Tout au long de ce texte, on est en présence du point de vue d’Alexeï puisque le lecteur à l’impression de vivre ce moment avec lui. Cette présence est visible dès le début du texte, il s’abandonne tout de suite à son entourage. L’adverbe « Discrètement » (l.3) n‘est pas rattaché au verbe mais est séparée par une virgule.

Cet adverbe montre le coté rêveur du protagoniste, se laissant facilement emporté par ce qui l’entoure. Le « crépuscule » (l.5) lui donne ce côté paisible et intime avec la vie de la journée qui s’arrête.

  • Le lien de cause à effet dévoile les sentiments de ce dernier ainsi que le lieu où il se trouve. L’adverbe « tout de suite » (l.2) montre la rapidité de ce lien passant par des sensations sensorielles :
  • En premier lieu, on remarque la perception gustative par le biais du « thé » (l.4).
  • Puis la perception de l’ouïe avec le « silence » (l.4) et la « musique » (l.7)
  • Et enfin la perception de la vue en passant par les « flocons » (l.3) et « la présence [...] de la femme de ménage (l.6).

Alexeï a la sensation d’être à l’abri dans cet appartement. Le narrateur utilise à nouveau un adverbe, ici « comme » afin de comparer ce qu’il évoque et ce qu’il va évoquer : « Comme le silence » (l.4)

  • Il est aussi possible d’entrevoir des sonorités douces en « s » dans le premier paragraphe, permettant ainsi de créer une atmosphère de douceur.

A travers la reprise de ces éléments comme des variations d’un morceau de musique, il se remémore de son passé.

b) Refuge dans les éléments du passé

  • Ici, le narrateur introduit le bien-être de son passé par « comme si » (l.2), mais cela reste floue. On voit le lien avec le lieu où il se trouve et son passé puisque « ce lieu marquait enfin un retour » (l.2,3), montrant un soulagement de la part d’Alexeï qui l’attendait.
  • Retrouvant une impression qui reste flou avec le verbe « semblaient » tout en faisant allusion à la difficulté de la guerre.
  • Il reste cependant nostalgique d’  « une journée très ancienne » (l.4) mais le participe passé « oubliée » révèle l’impression qu’il vient d’un passé lointain dont il ne se souvient plus.
  • L’adverbe « autrefois » (l.4) met en évidence le temps éloigné mais aussi le bien-être du personnage en valeur de réminiscence, car celui-ci ne pensait pas que son passé allait resurgir.

Cette nostalgie l’amène alors à la présence d’un bonheur inattendu

II – Le bonheur

b) Apparition soudaine de la musique

  • La gradation : « quelques notes [...] une phrase sonore [...] Puis cette musique. » (l.6,7) montre qu’Alexeï découvre peu à peu la musique. Ainsi, à travers l’anacoluthe à la fin de ce paragraphe, la surprise du narrateur est exposée.
  • Si en ayant choisi de composer des phrases de plus en plus courtes (l.6 ,7), cela révèle qu’il est bouleversé par cette musique, alors s’y ajoute à cette surprise, une personne. Par le biais d’un point de vue interne, avec Alexeï qui se déplace, (A. reste immobile dans le 1er paragraphe et se déplace dans le second), ainsi que le passage de l’imparfait au passé simple (description au mouvement), Stella fait son apparition.
  • La vision de Stella est fragmentée à travers les yeux d’Alexeï. Il voit de façon progressive les vêtements, puis une partie de son corps, s’ensuit alors une main et enfin l’autre qu’il devine. (l.9,10)
  • Enfin, il est possible de remarquer qu’Alexeï évoque la couleur bleue de la robe de Stella, représentant une notion de fragilité. Ce détail dévoile alors la sensibilité qu’il aura envers la jeune fille en sortant du monde de la guerre. Mais cette robe, appartenant à l’univers d’élégance et de féminité, va le charmer.

A la fois charmé et séduit, Alexeï est en complète extase devant Stella, il va alors lier la présence de celle-ci à une certaine forme de bonheur.

b) La jeune fille

  • Grâce à la présence de Stella, Alexeï va arriver à une forme de plénitude, en effet, « Ce qu’il vit lui suffisait » (l.8). Cette phrase est aussi une introduction de la description de Stella. Ainsi, on peut confirmer dès la ligne 15 qu’ « Il était impossible d’ajouter quoi que ce soit » « à la plénitude qui venait de se révéler ».
  • Grâce à la présence de Stella, il prend « conscience » (l.11) qu’il est heureux.
  • Paradoxalement, le bonheur qu’il perçoit en écoutant une musique mal jouée est réellement présent. Il semble que cela lui rappelle son passé, dans lequel lui-même aurait trébuché sur certaines notes. Il se remémore de sa jeunesse, de son lui d’autrefois.
  • L’adjectif « hésitantes » (l.6) ressort du texte en étant en apposition, mettant ainsi en valeur un débutant au piano.
  • On note une répétition du suffixe « re » (l.14) donnant comme une impression de retour en arrière, d’un va et vient comme lorsqu’on s’entraîne à jouer.
  • Alexeï va par lui-même affirmer ce paradoxe entre l’errance et la plénitude. A cet instant présent, il est vraiment heureux.

Il est important de percevoir que tout ce qu’il ressent depuis le début est rattaché à son passé. Bien que ce bonheur soit au passé, cela le rend à la fois heureux et mélancolique. Il est vrai qu’il eut un temps où il possédait une forme d’insouciance, au temps où il ne connaissait pas encore la terreur. Cependant, ayant été étant privé de sa jeunesse, bien que ce bonheur soit au passé, cela le rend à la fois heureux et mélancolique.

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