La laideur en poésie
Dissertation : La laideur en poésie. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Yasminee Hmtc • 31 Janvier 2018 • Dissertation • 1 690 Mots (7 Pages) • 8 547 Vues
Yasmine Belala 1ereS3
Français :
Depuis les tous débuts de la poésie, le thème de la femme est un thème récurent. Leur beauté peut-être évoquée de plusieurs façons. Certains poètes vont se centrer sur un aspect de la femme alors que d’autres vont se centrer sur son ensemble. Sur son corps certains y voient des choses merveilleuses, d’autre un monde, ou encore pour d’autre la femme est représentée de façon complètement surréaliste.
Un exemple explicite : le poème ‘’ Un hémisphère dans une chevelure’’ de Charles Baudelaire. Dans ce poème le poète uniquement à partir de la chevelure d'une femme y voit tout un beau monde, il se perd dans sa chevelure.
Effectivement, la beauté de la femme est donc un thème commun à de nombreux poètes qui ont, depuis presque toujours, été inspirés sous l'influence d'une muse, le plus souvent par la nature, la femme et la divinité qui incarnent souvent la beauté. Cependant ce thème n’a pas empêché de célèbre poètes tels que Baudelaire d’en être inspiré : la laideur de la charogne dans son poème est d’autant plus repoussante qu’elle s’oppose à la beauté de la femme. Le contraste entre l’angélisme de la femme et la laideur de la carcasse est violent. Ainsi, la laideur est mise en valeur par ces oppositions.
A ce jour, bien que la majorité des œuvres poétiques soit inspirées par la contemplation du beau, nous allons nous demander si l' image de la laideur peut-elle aussi constituer un objet poétique ?
Afin de trouver une réponse, nous nous intéresserons en premier lieu aux différentes formes de la poésie dans la représentation de la laideur. Puis dans un second temps nous nous pencherons sur les différents thèmes de ces poésies.
En effet, le rôle de la poésie et de donner un regard critique sur le monde qui nous entoure comme disait Victor Hugo, le laid est supérieur au beau dans le sens où il est immensément plus vaste, c’est un champ qui englobe toute autre chose que la beauté et où on peut donc créer ce que l’on veut. Par conséquent, certains poèmes peuvent aussi bien parler de la beauté que de la laideur. La laideur est un mot qui est très souvent associé avec la souffrance, ou le rejet tandis que la beauté est un thème récurant à la poésie, pouvant presque être qualifié de caractéristique morale. La laideur physique est donc évoquée en poésie, mais souvent en poussant le lecteur à regarder plus loin que ce physique. La poésie prend donc plusieurs formes selon l'époque et selon le poète. D’une part, la laideur physique semble être une source d’inspiration pour un poète. Tout d’abord une part importante des œuvres poétiques est dictée par la contemplation du beau mais aussi de la laideur au point de remettre en question la nature même de la poésie. De plus, la laideur qu’elle soit physique ou morale, a inspiré de nombreux poètes à commencer par Rimbaud. En effet, elle peut être une inspiration pour nos poètes car elle rentre dans la provocation, c'est-à-dire en se démarquant et en s’opposant au beau comme nous pouvons l'observer dans le poème de Paul Scarron « Vous faites voir des os » où le poète rentre dans une provocation perpétuelle en associant la mythique Hélène de Troie à un jeu où il s'amuse avec ce personnage mythique en établissant une défiguration et en jouant avec les codes du blason. Par ailleurs, la laideur est aussi une catégorie de la valeur esthétique, car les poètes peuvent également décrire un objet, un paysage ou encore une femme, non pas sous la contemplation du beau mais plutôt de la laideur ; c'est-à-dire décrire son objet en employant des adjectifs, des champs lexicaux caractérisant celle-ci. Comme dans le poème d'Arthur Rimbaud : « Vénus Anaximène » où nous sommes témoin d'un contre-blason établi par le poète de manière très violente et grossière en jouant également avec notre culture commune en proposant un jeu qui met en relation les références culturelle en mettant en commun la fameuse déesse Vénus à une prostituée nommée Clara Vénus qu'il blâme tout au long du poème en la comparant même à un animal avec de nombreuses formes de déshumanisation :« bête » v. 3 « échine » v.9 « croupe » v.13. Dans ce poème la beauté n'a pas complètement disparue mais est associée à la laideur nous sommes donc les spectateurs d'une nouvelle beauté : la belle laideur comme nous le confirme le vers 14 avec l'oxymore « Belle hideusement ». De plus, l'horreur de la laideur, d'après certains poètes, est un moyen de persuasion. En effet Ronsard, lui, tente de persuader Hélène de l'aimer en lui faisant ainsi comprendre qu'elle doit se mettre avec lui tant qu'il est encore temps, afin d'éviter des regrets grâce à l'euphémisme exprimant que lui ne meurt pas mais prend « son repos » au vers 10.
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