La courbe de tes yeux
Dissertation : La courbe de tes yeux. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Fai6 • 30 Décembre 2022 • Dissertation • 1 373 Mots (6 Pages) • 260 Vues
Objet d’étude : la poésie du XIXe au XXIe siècle
Oeuvre intégrale : Les Fleurs du Mal, Charles Baudelaire
Séquence 2 : Le corps pour dire le monde
Français - Commentaire linéaire
Paul Eluard : La courbe de tes yeux (Capitale de la douleur, 1926)
Introduction
Paul Eluard est un poète de la première moitié du XXe siècle qui adhère au mouvement du dadaïsme. Il a ensuite été un des piliers du surréalisme, un courant artistique né dans l’entre-deux-guerres caractérisé par la considération de l'imaginaire, de l’activité inconsciente, en particulier les rêves, comme une véritable force créatrice permettant d’appréhender le monde, autant (voire plus) que la raison.
En 1926, il publie l’une de ses œuvres maîtresses, Capitale de la Douleur.
Capitale de la Douleur constitue le premier recueil de poèmes de Paul Eluard. Composé de 4 parties, il évoque des thèmes variés comme l’amour, le rêve, l’art… Le recueil est dédicacé à la muse d’Eluard, sa femme Gala, qui finira par le quitter pour épouser le peintre Salvador Dali.
« La courbe de tes yeux » est l’avant dernier poème du recueil. En détournant les codes du blason traditionnel, le poète célèbre la beauté de la femme aimée en énumérant toutes les vertus de son regard. Le poème prend la forme de 3 quintils alternant entre décasyllabe, octosyllabe et alexandrin.
( lecture du poème )
Comment Eluard exprime sa renaissance à travers l’éloge de son aimée ?
- Éloge de la femme (1-5)
- Femme associée à la nature et au monde (6-10)
- La renaissance du poète qui redécouvre le monde à travers les yeux de la femme aimée (11-15)
I. L’éloge de la femme ( vers 1 à 5 )
célèbre yeux d’une femme => césure v1.
v1 « coeur » = organe vitale=> poète est épris de cette femme.
pronom possessif « tes » v.1 + 5 tutoiement =>une relation intime.
Les yeux = une synecdoque de la femme tout entière : éloge méliorative des yeux = l’éloge de la femme
amour doux : champ lexical du cercle : « courbe » et « tour » v.1, « rond »v.2, « auréole » et « berceau » v. 3
+ assonances en « ou » avec « courbe », « tour », « douceur », « tout » et « toujours » qui arrondissements les sonorités.
allitérations en « s » : « danse » et « douceur » v.2, « berceau » et « sûr » v.3, « si », « sais » et « ce » v.4 et enfin « c’est » v.5 => douceur
paronomase v.1 entre « coeur » et « corps » => sensualité
allitérations en « r » au v.3 => rudesse du temps + double négation au v.4 et 5 => la vie du poète ne va pas sans le regard de la femme.
v 4 /5 contraste : plus prosaïques/ plats/ mots +courts => fragilité de cette dépendance : Eluard ne vit que par son amour, dépend de la femme + son regard, lorsqu’elle ne le regarde pas, le poète « ne sais plus tout ce qu’il a vécu »
v.5 « tes yeux ne m’ont pas toujours vu » => poète n’a pas toujours connu cette femme
yeux valeurs symboliques = refuge « berceau nocturne et sûr » la réciprocité des regards assure au poète qu’il se sent aimé.
Description méliorative = blason moderne
II. Femme associée à la nature et au monde ( vers 6 à 10 )
Description du monde dont la découverte ou la vision est attribuée à la femme aimée.
champ lexical nature + métaphores filées : « Feuilles de jour et mousses de rosées » v.6 et « Roseaux du vent, sourire parfumé» v.7 => hypallages décrivent monde harmonieux, doux et apaisant que la femme abriterait dans ses yeux, les sentiments du poète s’embrouillent
les larmes = « mousses de rosée », v.6 / les paupières = « ailes couvrant le monde de lumière », v.8) / les cils = « roseaux du vent », v.7
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