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La condition humaine (1933) Lecture Analytique (incipit)

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Par   •  14 Janvier 2018  •  Fiche de lecture  •  2 223 Mots (9 Pages)  •  3 317 Vues

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Lecture analytique n°4

« La condition humaine » 1933

Incipit

André Malraux (1901-1976) : 

Malraux est né à Paris en novembre 1901. A vingt ans, il part pour l’Indochine où il est emprisonné pour trafic d’objets d’art. Peu à peu Malraux se forge une réputation d’aventurier, faisant de l’Extrême orient le cadre de ses premiers romans. Il s’engage alors contre le fascisme et dénonce l’arrivée d’Hitler au pouvoir en Allemagne. Durant sa vie il va être à la tête de mouvements contestataires comme lors de la guerre d’Espagne ou encore des résistants en France. Malraux est un homme ‘action, pour qui l’écriture est un moyen d’agir. Engagé dans tous les combats où la liberté est menacée, l’écrivain s’interroge sur la condition humaine. Il en est question dans son roman le plus célèbre paru en 1933 et qui a obtenu le prix Goncourt la même année : « La Condition humaine ». Il a aussi écrit « La voie royale » en 1930, les « Anti mémoires » en 1957. Il meurt à l’hôpital de Créteil le 23 novembre 1976.

Problématique : Quelles sont les fonctions de cet incipit ?

→En quoi peut-on dire que cet incipit de La condition humaine est brutal ?
→Comment Malraux construit-il l
atmosphère angoissante de cet incipit ?
→Qu
 est-ce qui fait loriginalité de cet incipit ?
→Quelle image du protagoniste Malraux propose-t-il dans cet incipit ?
→Comment Malraux met-il en valeur le drame intérieur du protagoniste ?

 I-) Un incipit original

  1. Un début « in media res »
  2. Un cadre spatio-temporel peu précis

II-) Un incipit intense

  1. Le jeu de contrastes
  2. L’atmosphère angoissante
  3. Le temps suspendu

III-) Un drame intérieur

       

  1. La focalisation interne
  2. Des sentiments contradictoires

  Malraux né en 1901 est un écrivain français. Aventurier dans l’âme, il part pour l’Indochine à vingt ans où il est emprisonné pour trafic d’objets d’art.                              Il s’engage alors contre le fascisme en Europe et dénonce l’arrivée d’Hitler au pouvoir en Allemagne. Durant sa vie il va être à la tête de mouvements contestataires comme lors de la guerre d’Espagne ou encore des résistants en France. Ayant beaucoup appris lors de son expérience en Asie, il fait de l’Extrême orient le cadre de ses premiers romans. Malraux est un homme d‘action, pour qui l’écriture est un moyen d’agir. Engagé dans tous les combats où la liberté est menacée, l’écrivain s’interroge sur la condition humaine. Il en est question dans son roman le plus célèbre paru en 1933 et qui a obtenu le prix Goncourt la même année : « La Condition humaine ».        Sur fond de révolution chinoise en 1927, il comporte sept parties qui retracent la vie de sept personnages au destin tragique. L’extrait que nous allons étudier est l’incipit de ce roman dans lequel Tchen, un jeune chinois engagé dans l’action terroriste, doit assassiner un trafiquant. Nous allons donc nous poser la question suivante : Quelles sont les fonctions de cet incipit ? Nous nous intéresserons d’abord à ce que cet incipit a d’original, puis nous aborderons la tension sous-jacente dans la scène ici décrite. Pour terminer, nous remarquerons que ce qui se joue dans cet incipit est le drame intérieur que vit le jeune révolutionnaire Tchen.

I-) a)

• Le lecteur, témoin d’une scène déjà commencée et plongé dans l’intériorité du personnage confronté à un choix. → « Tchen tenterait-il de soulever la moustiquaire ? Frapperait-il au travers ? » l.1 : discours indirect libre

• Les verbes d’action « lever » et « frapper » l.1 → impression d’arriver au beau milieu de l’action : le lecteur pressent qu’il s’agit là d’un moment décisif pour Tchen, torturé par « l’angoisse », sans savoir exactement de quoi il s’agit.

• Le narrateur décrit la scène vue à travers les yeux de Tchen. Le point de vue est donc interne : les informations disponibles au lecteur sont limitées par le personnage ; on ne peut voir que ce qu’il voit, entendre que ce qu’il entend. → Le « tas de mousseline blanche » l.4  qui le fascine, le bruit des « klaxons » l.7, la fixation sur le pied, seule partie du corps visible de l’autre homme.

I-) b)

• Commence pourtant par une indication temporelle extrêmement précise qui tranche avec l’imprécision des informations données au lecteur par la suite → « 21 mars 1927. Minuit et demi » chapeau : Valeurs numériques, heure et date  

• On ne sait du protagoniste que son prénom à consonance asiatique. Identité révélée dès le premier mot → « Tchen » l.1    

• La victime reste anonyme et n’est désignée que par certaines parties du corps →     « un corps moins visible qu’une ombre » l.4 « cet homme » l.13 et « ce pied » l.4,  l.14

• Peu d’indications précises sur le pays et l’espace  mais on peut déduire quelques informations :

  • La ville assez grande pour qu’il y a du trafic à minuit : « building » l.5 « klaxons » l.7 « embarras de voitures » l.9
  • La pièce, une chambre : « moustiquaire » l.1 (qui suggère d’ailleurs un pays chaud) « le lit » l.6  

Ce qui marque dans cet incipit, c’est sa brutalité : le lecteur est propulsé dans une scène dont il n’a aucun élément de contexte. Plus encore, il se retrouve plongé au cœur d’une scène angoissante et extrêmement tendue.

II-) a)

• Jeux de contrastes contribuent à rendre la tension de la scène opposition des contraires :

  • Lumière et obscurité : éclairages contrastés, chambre plongée dans le noir mais une seule faible source de lumière : « mousseline blanche » l.3 « seule lumière » l.5 « rectangle d’électricité pâle » l.5 « cette nuit » l.11  
  •                                                
  • intérieur et extérieur : A l’intérieur, tout est calme, silencieux et immobile. A l’extérieur, au contraire on entend du bruit « vague de vacarme » « quatre ou cinq klaxons » l.7 l.9

• Symboliquement, c’est le contraste entre le monde des vivants et le monde de la mort, dans cette chambre où il s’apprête à tuer.

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