La Princesse de Clèves
Cours : La Princesse de Clèves. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Martin LANDOIS • 22 Mai 2022 • Cours • 870 Mots (4 Pages) • 371 Vues
La princesse de Clèves, publié anonymement en 1678, durant le règne de Louis XIV, est un roman historique d'analyse psychologique, sociale et amoureuse qui s'invite dans la cour d'Henri II. Cette œuvre de Madame de Lafayette fonde la tradition romanesque française de l'époque, si bien que cette dernière va connaitre un grand succès jusqu'au XXème siècle.
La princesse de Clèves est une femme mariée qui est tombée amoureuse du duc de Nemours. Fidèle à son mari, elle décide de s'isoler loin de la cour et de son amant pour se reposer dans une de ses propriétés à Coulommiers. Le prince de Clèves, soupçonnant le duc de Nemours le fait suivre par un homme de confiance.
Le texte que nous allons étudier est un extrait de la quatrième partie de ce roman.
Dans cet extrait, le duc de Nemours se rend, à la nuit tombée, chez la princesse de Clèves. Commence alors la narration de la scène à travers le regard du duc de Nemours qui observe amoureusement la princesse de Clèves qui, elle-même contemple un tableau du duc de Nemours tandis que l'homme de confiance du prince le surveille.
Tout d'abord, nous verrons en quoi cette scène est onirique et comment les personnages sont transportés par leur amour.
Dans un deuxième temps, nous étudierons comment les personnages agissent pour voir sans être vus.
Enfin, nous observerons pourquoi cette scène est aussi romantique et érotique que retenue par la raison et la pudeur.
Dès le début du texte, nous pouvons donc observer une sorte de rêve. Notamment, dans les ombres et les lumières qui guident le duc de Nemours jusqu'au cabinet de la princesse de Clèves (« Il vit beaucoup de lumières dans le cabinet ; toutes les fenêtres en étaient ouvertes et, en se glissant le long des palissades, il s'en approcha », lignes 1 et 2). A ce moment-là, le personnage semble transporté, il semble vivre un rêve éveillé. Lorsque l'auteure écrit « il la vit d'une si admirable beauté qu'à peine fut-il maitre du transport que lui donna cette vue » (lignes 5 et 6), nous avons l'impression que l'amour qu'il éprouve pour la princesse de Clèves l'a transporté dans un rêve. De la même manière, lorsque la princesse de Clèves est décrite entrain d'observer le portrait de son amant, le narrateur la décrit comme rêveuse et subjuguée par le tableau qu'elle contemple avec attention (« elle s'assit et se mit à regarder ce portrait avec une attention et une rêverie que la passion seule peut donner », lignes 18 et 19).
Aussi, pouvons-nous observer, dans cet extrait, que les personnages sont idéalisés. En effet, dans la phrase «il la vit d'une si admirable beauté » (ligne 5), le lecteur comprend que la princesse de Clèves est clairement idéalisée tout comme le duc de Nemours qui est décrit comme le chevalier servant qui brave tous les obstacles pour rejoindre celle qu'il aime. Les fenêtres ouvertes laissent penser que la princesse est accessible à la rencontre amoureuse. Chacun des personnages s'observe sans jamais croiser le regard de l'autre Et avec une telle émotion que le lecteur comprend que leur amour est réciproque et passionnel, bien qu'impossible.
Comment les personnages agissent pour se voir sans être vus ?
Tout d'abord, le duc de Nemours arrive à la nuit tombée, il se cache (« Il se rangea derrière une fenêtres », ligne 3), il l'observe en silence et le plus discrètement possible (« il demeurait immobile », ligne 25) et découvre l'amour qu'elle lui porte sans qu'elle ne le sache (« la voir sans qu'elle sût qu'il la voyait et la voir tout occupé de choses qui avait du rapport à lui », lignes 22 et 23).
Quant à Madame de Clèves, elle profite de ce moment d'intimité pour contempler l'homme qu'elle aime avec passion, pensant ne pas être vue. Seule sa raison et sa fidélité pour son mari l'arrête. Au final, la raison l'emporte sur la passion puisque la princesse de Clèves décide de tourner la tête et de faire comme-si sa vision du prince n'était qu'une illusion.
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