La Princesse De Cleves, Mme de Lafayette
Dissertation : La Princesse De Cleves, Mme de Lafayette. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Marti Gaming Modérateur • 31 Mars 2020 • Dissertation • 596 Mots (3 Pages) • 5 409 Vues
La Princesse de Clèves, roman de Madame de La Fayette est une œuvre célèbre du XVIIe siècle. Ce roman, complexe, nous plonge au milieu de la société très moralisé de cette époque. Alain Robbe-Grillet, au XXe siècle, déclare que “l’art du romancier est de donner à une misérable aventure la dignité d’une tragédie.” Nous verrons, au moyen de la Princesse de Clèves, que les romanciers donnent en effet de la dignité à leurs œuvres. Nous étudierons tout d’abord le côté misérable du roman de Madame de La Fayette, puis nous verrons en quoi la tragédie y est noble. Enfin, nous traiterons de l’art du romancier.
Tout d’abord, nous pouvons voir que le roman de Madame de la Fayette a un important côté misérable. En effet, les personnages, bien qu’issus de la noblesse et résident à la Cour, ont pour la plupart un côté plutôt misérable. La Princesse de Clèves, par le biais de son amour interdit envers Nemours, nous paraît plus misérable que noble. Certains personnages du récit nous inspirent un sentiment de pitié, comme le Prince de Clèves, éperdument amoureux de la princesse, et qui ne sera jamais aimé en retour par cette dernière, ou comme la Reine d’Angleterre qui aime Nemours, alors que ce dernier en aime une autre et refusera ses avances. La mort de plusieurs des personnages comme Madame de Chartres, ainsi que, à la fin, la mort de la Princesse de Clèves et du Prince de Clèves renforcent le côté pitoyable de l’histoire. Aussi, la morale gravée en la princesse l’empêche de mener une vie heureuse avec celui qu’elle aime. En effet, la princesse fut obligée de renoncer à cet amour pour ne pas tomber dans le jeu de la galanterie, chose que sa mère lui avait imposé, sous peine que cela ferait de sa vie un enfer. La princesse n’est pas réellement considérée comme un individu. Enfin, elle n’a pas de prénom. Elle n’existe que par son nom de famille et son titre, et préfère suivre la morale qu’on lui a enseigné plutôt que d’agir selon ses sentiments, ce qui nous inspire une fois de plus un sentiment de pitié pour elle, à qui il manque ainsi une part importante de son identité et de son individualité.
La Princesse de Clèves possède donc une importante part misérable, à cause du caractère des personnages et de la morale de la société de cette époque, mais l’auteur à su rendre cette tragédie plus digne.
Le récit, plutôt tragique, nous est présenté d’une manière emplie de dignité. En effet, nous pouvons trouver des éléments anoblissant le tragique de l’histoire. Lors du décès de Madame de Chartres, nous pouvons constater que cette dernière se souciera du futur de sa fille jusqu’à ce qu’elle rende son dernier souffle. Elle veut éviter à tout prix que la princesse succombe à son amour qui la ferait tomber dans la galanterie car, de son jeune âge, elle ne réussirait pas à s’en sortir. Sa mère, malgré son apparence froide, fait indirectement preuve de son amour pour sa fille. La princesse fait ainsi le noble choix de respecter la morale inculquée par sa mère, jusqu’à s’interdire de fréquenter celui qu’elle aime et avouer à son mari qu’elle en aime un autre. Ce récit s’apparente à une tragédie car nous pouvons y retrouver les éléments clé des tragédies. En effet les sentiments extrêmement intenses de ce triangle amoureux nous font penser aux pièces tragiques.
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