La Peste : métaphore de la Seconde Guerre mondiale

La Peste : une métaphore de la Seconde Guerre mondiale

Albert Camus écrit La Peste en 1947, juste après la Seconde Guerre mondiale. Dans les années 1940, la ville d'Oran, située en Algérie est frappée par une épidémie de peste. L'atmosphère qui règne à Oran rappelle celle de l'Occupation. Camus lui-même a confirmé cet aspect du roman : «La Peste, dont j'ai voulu qu'elle se lise sur plusieurs portées, a cependant comme contenu évident la lutte de la Résistance européenne contre le nazisme. » La peste n'est en fait qu'une allégorie, elle renvoie à autre chose qu'elle-même.

Dès le début de la chronique, le lecteur peut aisément reconnaître des allusions au nazisme. En effet, tout au début, l'apparition des rats est ignorée tout comme la prise du pouvoir par Hitler. Il est ainsi intéressant d'analyser les réactions des Oranais en les comparant à l’attitude de la population allemande et européenne face à la montée au pouvoir d’un certain Autrichien. Les Oranais voient tout d'abord, dans la mort des rats un problème d'hygiène ou une gaminerie. C'est que par après, qu'ils se rendent compte de la gravité de l'apparition des rats et de ses conséquences. Ceci montre également l'incapacité des êtres humains de comprendre les signes avant-coureurs du mal et de sortir des chemins battus, ici les habitudes respectivement l'ignorance.

Notons également que la ville d'Oran peut être vue comme une allégorie du monde pendant la Seconde Guerre mondiale. Les mesures prises sont strictes : limitation du ravitaillement, rationnement de l'essence, économie de l'électricité autant de mesures comparables à celles que l'on prend en temps de guerre.

Ensuite, la peste a de multiples effets sur la vie des Oranais ainsi que sur le fonctionnement de leur société. Elle place tous les hommes sur le même plan, sans distinction du rang social puisque les riches comme les pauvres sont menacés. De plus, elle condamne les hommes à la solitude. S'y ajoute que cet isolement qui conduit à la solitude, fait naître une méfiance omniprésente ce qui rappelle la peur face au régime dictatorial, pendant la Deuxième Guerre mondiale, où la liberté de pensée et des jugements négatifs contre le régime hitlérien étaient sévèrement condamnés. Ainsi, la peste pousse à des actions inhabituelles : la peste entretient un climat nerveux. Beaucoup veulent s'échapper de cette prison qu'est devenue la ville, d’où de nombreuses tentatives d'évasion. Par exemple, Rambert, le journaliste étranger, est une sorte de déserteur. S'il veut fuir, ce n'est pas par lâcheté, c'est parce qu'il veut profiter de la vie. «A trente ans on commence à vieillir et il faut profiter de tout. ». De plus, avec la fermeture de la ville d'Oran, Rambert est aussi coupé de sa bien-aimée. De même, Rieux tout comme Grand sont séparés de leur femme.

En d’autres mots, la séquestration d'Oran symbolise la situation de la France sous l'occupation nazie: le pays était coupé en deux par la ligne de démarcation, le passage de la France occupée dans la zone libre était difficile, voire impossible. En effet, les familles étaient séparées, les amants attendaient

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