La Fontaine « La Cour du Lion », Fable VII, 1678-1684
Fiche de lecture : La Fontaine « La Cour du Lion », Fable VII, 1678-1684. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Frieji • 23 Janvier 2022 • Fiche de lecture • 1 596 Mots (7 Pages) • 455 Vues
Analyse linéaire
La Fontaine « La Cour du Lion », Fable VII, 1678-1684 mvt classicisme
Eléments d’intro
- Les fables sont écrites par La Fontaine entre 1668 et 1694 et sont publiées en trois recueils. C'est une dédicace au Dauphin. Dans son œuvre, La Fontaine fait une critique sociale et universelle de l'homme à travers les animaux. Cela lui permet d'éviter la censure. Ici il s'agit de La cour du lion, extrait du livre VII du deuxième recueil. Il peint la cour et ses courtisans et donne des conseils sur le comportement à avoir aux prés de Louis XIV.
Lecture
Mvt 1 v1 à 13 : Présentation du Roi et de sa puissance
Mvt 2 v 14 à 32 : Présentation de 3 personnages courtisans et de trois comportements sociaux
Mvt 3 v33 à 36 : Morale en forme de conseil
Problématique : Comment la critique sociale révèle-t-elle une critique politique ? Comment est-elle dans le texte ?
Mvt 1 v1 à 13 : Présentation du Roi et de sa puissance
v1et2 :2 alexandrins qui forment une phrase
Rimes suivies
Entrée rapide qui pose la situation : verbe au passé simple « voulut »
2 alexandrins majestueux : prestige des mots « Majesté », « Ciel », « maître », prestige et puissance
forme de moquerie envers le roi, sa question qui semble étonnante / sa question pourrait se justifier en raison du pluriel « quelles nations »
2 diérèses qui imposent une prononciation artificielle et donne une impression ridicule
Le roi de France est visé : « Sa Majesté » renvoie au roi de France que l’on nomme ainsi ; « Le Ciel l’avait fait maître » référence à la monarchie de droit divin, donc le roi de France
v3 à12Unité d’octosyllabes qui illustrent la puissance du Roi
Puissance politique : « Il manda » à « Avec son sceau »
chef qui donne des ordres « manda », « envoyant »
il a une puissance totale « de toute nature », « de tous les côtés » (ces mots sont placés au même endroit
« sceau » : signe royal par excellence ; la place dans le texte de « Avec son sceau » termine le thème de sa puissance politique et sous-entend l’arrogance, la vantardise du roi
Puissance économique : « L’écrit » à « Fagotin »
idée de luxe :
« festin » renforcé par l’adverbe « fort »et par l’adjectif « grand »
le terme « magnificence » qui rime avec « puissance » (v13)
« suivi de » on en rajoute
« un mois durant » : il a les moyens de faire durer les préparatifs
le divertissement que propose le roi « tours de Fagotins » populaire, enfantin
le terme « Fagotin » a une sonorité un peu ridicule
décalage par rapport à la royauté effet comique (en raison du décalage)
Dernier octosyllabe (v12) ironique : « magnificence » pour parler des tours
La référence à Fagotin encre la fable historiquement et la situe
L’alexandrin (v13) clôture ce mouvement et en donne le sens en dévoilant explicitement l’arrogance du Roi avec le verbe « étalait » moquerie
Mvt 2 v 14 à 32 : Intervention des animaux
V14,15 : Ces 2 vers confirment le ton satirique
possessif « son Louvre »
ton satirique explicite au v15 dans l’exclamative « Quel Louvre ! » suivi du terme « charnier »
moquerie explicite et violente avec la juxtaposition de ces deux termes (Louvre prestige, charnier très péjoratif)
Une énième référence cette fois explicite « Louvre » qui renvoie à la royauté française (demeure des rois de France)
Ces 2 vers expriment le thème du texte la mauvaise odeur, la puanteur ; ce thème ne disparaît pas de ce mouvement
L’odeur est présentée comme insupportable d’abord par « vrai charnier », « se porta d’abord » mais aussi par l’enjambement qui mime l’odeur qui arrive au nez des gens
V16à19:La réaction de l’ours, L’Ours et son geste maladroit
« L’Ours boucha sa narine » : réaction immédiate, presque un reflex car l’odeur est trop insupportable (l’Ours à une réaction instinctive dans un monde (la cour) où il faut se contrôler)
Stéréotype de l’Ours gentil mais maladroit
Humanisation avec le terme « narine »
Geste discret « boucha sa narine », « cette mine », « grimace », « faire le dégoûté » qui entraîne la mort
Le verbe conjugué « déplut » est employé sans complément ce qui souligne l’évident déplait au roi donc c’est un crime
« L’envoya chez Pluton » : euphémisme utilisé pour garder la tonalité légère et satirique
Disproportion : le roi est « irrité » par l’attitude de l’Ours donc il le tue marque évidente de violence du Lion
V20 à25:Entrée en scène du Singe, Attitude du Singe
V20 : Réaction très différente du Singe caractérisée par la parole : « approuva » et « loua ».
Le narrateur varie ses personnages. Les paroles du Singe sont résumées et sont donc au discours narrativisé
Les verbes de parole « approuva » et « loua » sont de l’ordre de la flatterie
V21 la parole de l’Ours est maladroite avec l’adjectif « excessif ». Ici, ce n’est pas la maladresse qui est critiquée mais l’excès.
Terme « colère » : seule anomalie du texte, il ne rime avec aucun autre mot, il insiste sur le fait que la colère du roi est excessive et qu’elle ne rime à rien
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