La Fontaine Dans Ses Fables, Vise à Plaire Tout En Instruisant
Dissertations Gratuits : La Fontaine Dans Ses Fables, Vise à Plaire Tout En Instruisant. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar powwec • 28 Mars 2013 • 2 934 Mots (12 Pages) • 4 265 Vues
Introduction :
L’apologue, bref récit imagé illustrant une morale, est pratiqué par de nombreux auteurs soucieux de
convaincre leurs lecteurs en recourant à cette forme littéraire plaisante et efficace. La Fontaine, dans ses
Fables, y voit le moyen d’instruire sans lasser : « Une morale nue apporte de l‘ennui ; le conte fait passer
le précepte avec lui ». Son mot d’ordre, plusieurs fois affirmé, est en effet de « plaire tout en instruisant ».
Comment peut-on penser l’articulation entre ces termes qui semblent a priori relevés de deux visées
contradictoires ?
C’est surtout parce qu’il joint l’utile à l’agréable que l’apologue paraît efficace à ces auteurs classiques,
pour lesquels il est impensable de distraire sans instruire, et l’on peut se demander s’il ne serait pas, en
effet, une des formes d’argumentation les plus efficaces qui soient, en raison de sa clarté, et de sa
brièveté. Mais cela doit être nuancé : parce que la morale est cachée sous le récit, l’apologue court
cependant le risque de manquer son objectif, et d’obscurcir son propos. La Fontaine semble donner la
priorité au pouvoir de la gaieté tout en faisant réfléchir son lecteur : l’ironie ne serait-elle pas l’outil le
plus efficace pour plaire et « instruire » ?
[I] L’apologue peut être une forme d’argumentation efficace en raison de ses qualités intrinsèques : c’est
en effet un genre plaisant, qui articule une morale à un récit vivant, bref et clair.
La fable, en mettant en scène des animaux ou des situations tirées de la vie quotidienne, comme
dans « La laitière et le pot au lait » adopte des thèmes relativement simples et peut permettre une
identification, d’autant plus que le « plus simple animal nous y tient lieu de maître ». Le récit est souvent
court et animé, qui rend par exemple la démarche légère de Perrette ou le mouvement des grenouilles qui
sautent « dans les trous du marécage », « dans les roseaux » grâce à un jeu d’anaphore. Le schéma narratif
est celui du conte, avec des effets de chute et de retournement de situation, comme dans « Les animaux
malades de la peste ». Cet effet de surprise est plaisant pour le lecteur qui se laisse prendre au jeu de la
narration.
II) Trouver le plan :
III) La rédaction. Attention, je ne fais pas tout : c’est à vous de compléter, de faire des phrases… Mlle Grilli 3 En outre, La Fontaine ménage des rythmes particuliers et variés, avec de jeux d’hétérométrie qui
permettent par exemple de rendre l’opposition entre la lenteur de la tortue et la rapidité du lièvre. Cela
rapproche la fable écrite en vers de la prose et facilite la compréhension de la petite histoire.
L’art de la variation empêche l’ennui : les fables doubles, comme « le pâtre et le lion », laissent
entrevoir des jeux de parallélismes, de différences et de reprises, c'est-à-dire le travail de l’écriture dans
ses subtils changements. Selon ces exigences, l’art de conter place la moralité à la fin du récit, au début
ou en son cœur, comme dans « Le corbeau et le renard ».
Le pouvoir de persuasion de la fable lui vient également de sa clarté. En effet, le récit bref ne
souffre pas de grandes complexités : le nombre de personnages est souvent restreint, et l’intrigue offre le
minimum de prolongements et de rebondissements : ainsi de la fable du Corbeau et du Renard, qui se
contente de deux personnages et dont la péripétie conduit à une simple inversion des positions, entre celui
qui possède le fromage et celui qui ne le possède pas. C’est la parole du renard qui a opéré ce
renversement, illustrant bien sûr le pouvoir de la flatterie. Dans « le Loup et l’agneau », même chose :
deux personnages antagonistes prennent la parole avant que le premier ne dévore le second. Encore le
dialogue qui précède l’action est-il artificiel, le loup n’ayant au fond guère besoin de raisons pour dévorer
sa proie naturelle, l’agneau. C’est bien une parodie de procès qui a eu lieu, pour montrer que la justice est
illusoire et que seule y triomphe « la raison du plus fort ».
L’apologue nécessite que le récit enrobant la morale soit aussi plaisant que possible, car « une
morale nue apporte de l’ennui ». C’est pourquoi ce genre est volontiers humoristique. Amuser le public
permet de préparer celui-ci à accepter la morale du récit. Les fables de la Fontaine recourent fréquemment
à l’humour, ainsi dans « l’Ours et l’Amateur des jardins », un ours voyant son ami jardinier endormi
assailli par des mouches décide de l’aider en se saisissant d’une grosse pierre, qui tue les mouches …et le
dormeur, illustrant plaisamment la morale du conteur : « Rien n’est si dangereux qu’un ignorant ami ». La
satire, qui dénonce les défauts des hommes et les abus auxquels leur condition les conduit, contribue elle
aussi à rendre l’apologue humoristique. Chez la Fontaine, c’est le milieu hypocrite et injuste de la cour
qui fournit bien souvent la cible de la satire,
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