L’Homme et la Puce, Jean de La Fontaine, 1678
Synthèse : L’Homme et la Puce, Jean de La Fontaine, 1678. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar sleclanche • 11 Mai 2021 • Synthèse • 1 404 Mots (6 Pages) • 1 059 Vues
Fiche Bac
L’Homme et la Puce, Jean de La Fontaine, 1678
L’Homme et la puce est la cinquième fable du livre VIII des célèbres Fables, écrites par Jean de La Fontaine en 1678.
Lecture de la fable
Introduction
Proposition de problématique :
Comment La Fontaine dénonce-t-il la vanité humaine dans cette fable originale ?
Généralités :
- Dans les Fables, Jean de La Fontaine, qui est un poète de renommé du XVIIe siècle, fait la satire de la société, dont il dénonce les actes, les mœurs et les vices, notamment à travers l’anthropomorphisme des animaux, ou à travers des récits fictifs qui mettent en scène des hommes, comme avec le « Sot » dans l’Homme et la Puce.
- L’Homme et la Puce est une fable composée d’une unique strophe de 16 vers.
- La fable est relativement régulière, composée d’alexandrins (sans diérèses). Bien que le rythme varie au moyen de la ponctuation.
- C’est un apologue original : d’abord parce que la fable s’ouvre sur la morale alors que traditionnellement, celle-ci intervient à la fin de l’apologue. La morale, au présent de l’indicatif à valeur de présent de vérité général, est explicite « Par des voeux importuns nous fatiguons les Dieux ; ».
- La Fontaine semble faire une argumentation directe : pronom personnel sujet « nous » v.1 et 3
Mouvements :
Nous pouvons voir deux mouvements dans cette fable :
- Vers 1 à 8 : La Fontaine annonce sa thèse / la morale et développe son argumentation
- Vers 9 à 16 : le fabuliste prend un exemple particulier et fait une satire de tous les hommes
Analyse linéaire
• 1er mouvement :
Le premier mouvement se compose d’une série de rimes embrassées et de rimes suivies. La Fontaine y expose directement la moralité. C’est ce que fait de L’Homme et la Puce est donc une fable originale.
L’adjectif « importuns » v.1 et l’adverbe « incessamment » v.4, le verbe « fatiguons » v.1 Les termes péjoratifs qui ouvrent la fable renvoient à la volonté de l’auteur, qui fait figure de moraliste, de critiquer l’être humain.
« voeux importuns » est mis en valeur dans le premier vers par la construction syntaxique du vers : en effet le groupe prépositionnel est antéposé au sujet, mettant ainsi en valeur le caractère péjoratif des « voeux ».
D’ailleurs le pronom personnel « nous » v.1 implique immédiatement le lecteur. La Fontaine invite donc son auditoire à la réflexion. Le pronom personnel sujet est repris à la fin du vers 3 « nous sommes » — La généralisation est mise en valeur par l’enjambement (très discret mais visible par l’absence de ponctuation entre le vers 3 et 4).
L’emploie des indéfinis : adverbe « Souvent » v2, déterminant « des » v.2, « À chaque » v.6 donne à la fable une visée universelle. En effet la volonté de La Fontaine est de s’adresser à tous les hommes tout en impliquant le lecteur dans son discours.
Tension dans l’unique série de rimes plates/suivies : Effet de symétrie antithétique entre les vers 5/6 et 7/8.
- Lexique de l’insignifiant : « le plus petit » - superlatif le plus ; « pas » ; « bagatelle » mis en valeur par la répétition anaphorique de l’indéfini « À chaque »
- Lexique du grandiose : « l’Olympe et tous ses citoyens » ; « des Grecs et des Troyens » → C’est un procédé hyperbolique.
Ces 4 vers résument à eux seuls toute la tension du texte entre les petits problèmes des hommes et le recours aux dieux de l’Antiquité. Notamment grâce à la comparaison vers 8 « Comme s’il s’agissait des Grecs et des Troyens ».
L’imparfait « s’agissait » semble ici correspondre à un imparfait d'habitude (ou imparfait itératif), qui renvoie aux termes péjoratifs du début de la fable « incessamment », « importuns », « fatiguons ».
Le thème de la mythologie est un thème traditionnel du classicisme. Ici La Fontaine s’inspire des Anciens et rend la fable plaisante tout en respectant les canons du classicisme.
Vers 6 : « A chaque pas qu’il fait, à chaque bagatelle, » : la construction de l’alexandrin en 2 hémistiches de 6 syllabes ralenti le rythme de la fable comme si l’auteur était essoufflé. Cela exprime bien la prétendue lassitude des dieux.
Vers 7, le subjonctif « Doive » se présente ici comme le mode complémentaire de l’impératif, lequel ne comporte pas de 3e personne (singulier / pluriel). Le verbe vient donc souligner encore une fois le caractère incessant des injonctions des hommes aux Dieux.
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