L'incipit de l'Eldorado
Commentaire de texte : L'incipit de l'Eldorado. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Emmy Degrève • 10 Mai 2018 • Commentaire de texte • 1 849 Mots (8 Pages) • 7 027 Vues
L.A 1 de la Séquence 3 : Eldorado de Laurent Gaudé
L’utopie de l’Eldorado est un phénomène fictif que l’on retrouve dans de nombreux roman comme dans Candide de Voltaire ou Utopia de Thomas More. Ces auteurs illustrent la quête d’un monde meilleur à travers un ou plusieurs personnages. D’autres préfèrent montrer ce phénomène de manière réaliste.
Laurent Gaudé est un auteur et dramaturge contemporain qui a reçu deux fois le prix Goncourt avec ses romans La mort du Tsongor et Le soleil des Scorta.
Dans Eldorado, publié en 2006, Il s’inspire d’une réalité, celle de l’immigration clandestine, et essaye, par la fiction, de nous immerger dans cette réalité. Dans ce roman, deux histoires sont racontées en récit alterné, celle de Salvatore Piracci, qui commande une frégate chargée de garder les côtes italiennes et celle de Soleiman, le migrant qui finira par arriver à Ceuta. La route des personnages se croisera de manière inattendue.
L’extrait étudié est l’incipit de ce roman. Nous découvrons pour la première fois l’ambiance du roman, le marché de Catane ainsi qu’un des protagonistes, Salvatore Piracci.
Eventuelles problématiques : -En quoi le titre Eldorado est-il incipit?
-En quoi cet incipit assure sa fonction dans le roman?
-En quoi cet incipit est à la fois informatif et mystérieux?
-Comment Piracci se démarque-t-il de la foule et avance l’intrigue du roman?
-Quel pouvoir la mer semble-t-elle exercer sur les hommes?
Différents plans :
I – Un incipit traditionnel
A/ Un Eldorado?
C’est incipit traditionnel puisque dès la 3ème ligne, nous pouvons deviner des détails : « recueillant les entrailles de la mer », les entrailles faisant allusion aux immigrés dont Piracci sauvera dans la suite du roman.
→ Présentation de l’intrigue : L’action de passe dans un « marché » sur les côtes puisque il y a une omniprésence de poisson
B/ Marques traditionnel de l’incipit
→ Annonce de la couleur locale et cadre spatio-temporelle avec la présentation de lieu « Catane » (l.1), « le quartier de Duomo » (l.1), nous sommes en Italie sur les côtes siciliennes avec la présence d’un « marché » au poisson et l’omniprésence de la « mer ». Il est « midi », le soleil brille. Il y a des « pêcheurs » et « une foule » inspectant leurs marchandises. Cette foule, on l’a décrit comme « passif » ce qui fais allusion à nous ou aux passeurs.
Il y a la également la présentation du personnage principal « Le commandant Salvatore Pirracci ». Nous pouvons remarquer l’onomastique révélatrice puisque Salvatore en Italie signifie « sauveur » et Piracci peut faire allusion au pirate. Nous pouvons donc suggérer que Salvatore a une fonction rectrice et un rapport avec la mer dans ce roman.
→ Il y a des embrayeurs dans le récit: « en ce jour » (x2). Ils nous permettent de se situer.
→ Annonce du point de vue ici, il y a un point de vue omniscient : « Les pêcheurs restaient derrière leurs tréteaux avec l’œil plissé » ; « La foule se pressait, lentement, comme si elle avait décidé de passer en revue tous les poissons, regardant ce que chacun proposait, jugeant en silence le poids, du prix et la fraicheur de la marchandise » ; « distraire leur ennui » ; « passaient avec respect de celui qui reçoit » ; « son esprit était comme happé par ce spectacle. Il ne pouvait plus les quitter des yeux. »…..
Nous pouvons également voir l’expression de 4 sens : « sentait » ; « regardant » ; « observait » ; « parfum » ; « jugeant ». Grâce à e point de vue, nous avons tous les ingrédients de l’action et nous pénétrons facilement dans les pensées, les sentiments ou les volontés des personnages.
Transition : Les marques du point de vue omniscient et la couleur locale sont parfois un trop grand investissement de la part de l’auteur, puisque le lecteur pourra parfois deviner derrière certaines situations ou remarque, la suite du roman.
II – Un incipit pragmatique et mystérieux
A/ Silence dans un marché au poisson?
Dans cet incipit, il y a l’expression du « silence » (l.8) et de « l’ennui » ainsi que l’adverbe « lentement » (l.23) qu’on associe à la foule et à Salvatore. Celui associé à la foule rentre en antithèse avec « se pressait » énoncé précédemment.
Cet expression du silence est paradoxale puisqu’on parle « d’hommes », de « femmes » ainsi que du « mouvement de la foule » dans un marché de poisson. D’ailleurs il y a une omniprésence du poisson : « poiscaille » ; « poissons » (x4) ; « thons » ; « espadons » ou par périphrase : « la marchandise » ; « pareille récompense » ; « ses cadeaux » ; « ses présents ».
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