L'age d' homme / Michel Leiris
Résumé : L'age d' homme / Michel Leiris. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar clara442 • 27 Janvier 2022 • Résumé • 1 183 Mots (5 Pages) • 530 Vues
INTRODUCTION Lecture linéaire L’AGE D’HOMME Michel Leiris
Auteur :
Il a vécu de 1901 à 1990. Il a eu une enfance bourgeoise à Paris. Il fait des études scientifiques assez vite interrompues. Intéressé par la poésie, il adhère au mouvement du surréalisme et puis a entamé une psychanalyse (Etude très approfondie de soi qui dure longtemps et qui permet de révéler des souvenirs d’enfance). Il a participé à une mission éthologique. L’expérience psychanalytique l’entraîne vers l’autobiographie.
Œuvre :
Il paraît en 1939 ; il y fait le récit de son enfance et de sa jeunesse. Il poursuit cette autobiographie avec 4 autres volumes. C’est sa 1er confession écrite pour se libérer : il remonte le fil de ses souvenirs après avoir fait son autoportrait. Un cours linéaire nous menant de l’âge de 4 ans jusqu'à l’age d’homme, 34 ans.
Extrait p.323, lecture analytique :
Ce sont les premières pages du chapitre 5 de l’Âge d’homme intitulées : « La Tête d’Holopherne » (Holopherne est un personnage biblique qui fût décapité dans sont sommeil. Leiris se sent trompé, comme Holopherne). Ce passage ouvre une série de récits correspondants à une « façon panique de voir les choses ».
Contexte : Très jeune, l’enfant est conduit chez le chirurgien pour une opération des végétations ; ça se passe sans anesthésie et Leiris estime que cette opération particulièrement brutale a marquée toute sa représentation de la vie, et notamment a déterminée sa défense permanente profonde envers les autres.
Nathalie Sarraute Enfance ,1983
Lecture linéaire « je vais le déchirer »
Ichwerde es zerreissen. « Je vais le déchirer » … je vous en avertis, je vais franchir le pas, sauter hors de ce monde décent, habité, tiède et doux, je vais m’en arracher, tomber, choir dans l’inhabité, dans le vide…
« Je vais le déchirer » … il faut que je vous prévienne pour vous laisser le temps de m’en empêcher, de me retenir… « Je vais déchirer ça » … je vais le lui dire très fort…peut-être va-t-elle hausser les épaules, baisser la tête, abaisser sur son ouvrage un regard attentif… Qui prend au sérieux ces agaceries, ces taquineries d’enfant ? … et mes paroles vont voleter, se dissoudre, mon bras amolli va retomber, je reposerai les ciseaux à leur place, dans la corbeille….
Mais elle redresse la tête, elle me regarde tout droit et elle me dit en appuyant très fort sur chaque syllabe : Nein, dastust du nicht… « Non, tu ne feras pas ça » … exerçant une douce et ferme et insistante et inexorable pression, celle que j’ai perçue plus tard dans les paroles, le ton des hypnotiseurs, des dresseurs…
« Non, tu ne feras pas ça… » dans ces mots un flot épais, lourde coule, ce qu’il charrie s’enfonce en moi pour écraser ce qui en moi remue, veut se dresser…et sous cette pression ça se redresse, se dresse plus fort, plus haut, ça pousse, projette violemment hors de moi les mots… « Si, je le ferai. »
« Non, tu ne feras pas ça… » les paroles m’entourent, m’enserrent, me ligotent, je me débats… « Si, je le ferai »…Voilà, je me libère, l’excitation, l’exaltation tend mon bras, j’enfonce la pointe des ciseaux de toutes mes forces, la soie cède, se déchire, je fends le dossier de haut en bas et je regarde ce qui en sort…quelque chose de mou, de grisâtre s’échappe par la fente…
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