Normes du travail : l’homme dans l’âge de l’incertitude

Dans quelle mesure le travail peut-il assurer à l’homme une certitude sur l’avenir ?

Evolutions structurelles du travail qui conduit à une certaine incertitude

En reprenant les termes de Dominique Méda, le chômage est un cancer pour les sociétés, car les individus n’ont pas de revenu, d’utilité et ne s’inscriront plus dans un idéal collectif. Mais quand est-il du travail temporaire ou à temps partiel ?

Les formes standard du travail prévues que l’on peut souligner sont une durée indéterminée, des horaires réguliers et la permanence au sein d’une seule structure professionnelle.

Mais les normes du travail tendent en effet à évoluer, la durée du travail a baissé dans tous les pays développés et en 2010, 18% des personnes ayant un emploi travaillaient à temps partiel. Des formes d’emploi moins stables ont donc émergées avec des horaires de travail atypique, de façon régulière ou occasionnelle, ce qui a conduit au développement du chômage et de la précarité. Ainsi 12,6% de la population active ont un emploi à durée limité et 17,3% ont un travail à temps partiel. Ce dernier constitue le sous emploi, c’est-à-dire une personne ayant un travail à temps partiel mais souhaitant travailler davantage et étant disponible pour le faire. Ainsi, l’emploi à durée limitée et l’emploi à temps partiel installent une certaine incertitude parmi les travailleurs car ne leur assure plus un revenu, des droits et une protection sociale sur la durée.

La conjoncture est également un facteur important concernant la forme du travail. En effet, 5,5% des individus travaillant à temps complet se considèrent comme étant en sous-emploi, c’est-à-dire qu’ils travaillent moins que d’habitude en raison d’un chômage partiel, conséquence d’une faible croissance, de progrès technique ou même de délocalisation. La cause est donc la conjecture économique qui permet toutefois de garder un emploi, donc certains avantages mais temporairement.

La conjoncture économique fait donc fortement varier le marché des biens ou des technologies par exemple, s’installe donc un besoin de flexibilité sur le marché du travail, c’est-à-dire que les individus doivent être constamment apte à s’adapter pour survivre aux évolutions structurelles de certains marchés. C’est ainsi que le nombre d’employé et la durée de travail par individu va fortement varier pour permettre aux entreprises d’adapter leurs ressources à leurs besoins, principe même de l’économie. Avec l’avènement de l’intérim ou du travail à temps partiel, il est très simple pour les entreprises de prévoir leur besoins, mais par conséquent, ceci provoque une certaine incertitude parmi les salariés.

De plus, une autre forme d’incertitude s’installe car de plus grandes compétences sont attendues de la part des individus. En effet, ce n’est plus uniquement un métier lié à une formation professionnelle, mais également à des compétences, qui comprend un ensemble de connaissances, savoir-faire, aptitudes et comportements professionnels. Les individus deviennent donc autonomes, ce qui conduit à une instabilité car la conformité à un travail devient relativement subjective.

La carrière est donc considérée comme versatile et imprévisible, le marché du travail ne permet plus de mener une carrière durable en faisant des études adaptées.

On peut également souligner les inégalités entre hommes et femmes qui installent une certaine précarité sur le marché du travail, en effet le travail à temps partiel est majoritairement féminin alors que 93% des hommes travaillent à temps complet. Un travail précaire est un travail qui ne garantie pas d’obtenir ou de conserver dans un avenir proche un niveau de vie « acceptable », et qui engendre un profond sentiment d'incertitude sur l'avenir.

L’incertitude quant à l’avenir s’accroit donc, car le risque s’installe, le risque de voir son travail disparaitre à cause de l’avancée technologique, d’avoir des compétences devenues obsolètes ou simplement le risque de ne pas avoir accès à l’emploi, à cause du chômage s’installant sur le marché du travail.

Le seul moyen de réduire ces incertitudes et risques est donc les normes de régulation de l’emploi, de formation, donc du travail car permet aux individus de mieux prévoir leur avenir en s’appuyant sur certaines bases. Le code du travail permettrait donc une certaine rigidité sur ce marché.

Evolutions des individus

Les individus

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