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L'abbaye de Thélème - Rabelais

Commentaire de texte : L'abbaye de Thélème - Rabelais. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  2 Novembre 2015  •  Commentaire de texte  •  1 533 Mots (7 Pages)  •  1 026 Vues

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L’abbaye de Thélème – Rabelais

Introduction

Rabelais fait partie des grandes figures d’intellectuels qui ont révolutionné la pensée dans la première moitié du XVIème siècle, lors de la Renaissance française : ceux qu’on appela bien plus tard des « humanistes », comme Erasme de Rotterdam ou le français Guillaume Budé ou l’anglais Thomas More (avec lesquels Rabelais était en liaison épistolaire).

I- L’envers d’une abbaye traditionnelle. Une abbaye « au rebours » Commentaire de la phrase initiale : « Toute leur vie était dirigée non par les lois, statuts ou règles «

1- L’unique règle de l’abbaye est une simplification incroyable : au lieu de compartimenter l’existence humaine sous la forme de multiples articles et décrets, voici une règle qui dit tout avec une grande économie ; pas de fatras d’interdictions qui encombrent le jugement, mais une seule « clause » qui est comme un nouveau contrat. Economie dans l’expression de cette clause : pas de pronoms personnels, impératif ; singulier à opposer à tous les pluriels qui précèdent. Directement adressé à un individu particulier « tu » et non à une collectivité de moines.

2- La vie à l’abbaye de thélème est réglée à l’envers d’une abbaye traditionnelle

- Le rythme de leur emploi du temps (quand on songe aux heures fixes : cérémonies, prières, repas … dans un autre passage, frère Jean a réclamé qu’il n’y ait pas de cloches qui rythmaient toute la vie des monastères )

- tout ce qui est limité par la règle (de Saint Benoît) : la quantité de boisson, de nourriture, de sommeil, est ici au contraire totalement laissée à l’évaluation des moines de Thélème (mangeaient, buvaient quand leur plaisait …)

- une abbaye mixte !

- la description de la partie de chasse va montrer le luxe et le raffinement qui n’a pas grand chose à voir avec le vœu de pauvreté des moines.

- ne sont pas soumis à une autorité extérieure à eux mêmes (nul ne les éveillait …)

On a le sentiment qu’on est dans un lieu qui est tout sauf une abbaye religieuse. Aucune chapelle collective (des oratoires privés pour chaque chambre …° Exploiter un document qui dessine l’abbaye selon la description faite par Rabelais.

II- Une liberté totale mais fondée sur une conception optimiste de l’âme humaine

Telle que la clause est exprimée, « fays ce que vouldras » on pourrait croire qu’il s’agit d’une liberté totale. Cependant cette liberté est comprise dans un sens assez précis.

1- le terme essentiel employé est « le libre arbitre » c’est à dire la capacité à se déterminer à agir après avoir réfléchi en sa conscience. C’est donc une liberté réfléchie et non désordonnée qui agirait par caprice.

2- Le nom même de Thélème oblige également à revenir sur le sens de cette liberté. Thélèma en grec signifie la volonté mais dans le texte évangélique écrit en grec le mot signifie : la volonté divine qui guide l’homme et l’amène fondre sa propre volonté dans celle de Dieu. Ainsi cette abbaye de l’harmonie serait aussi l’harmonie de la volonté humine qui rejoint la volonté divine. Et qui donc se dirigerait vers le bien.

3- Ce désir de se diriger vers la vertu est également renforcé ou détruit selon les conditions dans lesquelles un individu est placé :

- la contrainte et l’interdit éveillent de mauvaises passions (« Ceux-ci, quand ils sont écrasés et asservis par une vile sujétion et contrainte, se détournent de la noble passion par laquelle ils tendaient librement à la vertu, » . Tout ce qui est tyrannique et imposé est une façon de dénaturer l’homme, de le détourner du chemin de la vertu. Et de le placer dans un désir de transgression

- A l’inverse, l’homme , placé dans de bonnes conditions, dispose d’un naturel qui le pousse à la vertu. Il y a comme un « aiguillon » une conscience morale qui dans ce cas le pousse au bien. C’est la thèse de l’humanisme . L’homme ‘libre’ semble jouir naturellement de cette propension à la bonté.

mais cela repose évidemment sur un nombre de postulats (:

- la bonne naissance, (libre = non servile dans ses occupations, peut jouir de l’esprit) , bien né : une élite aristocratique. Cet univers aristocratique est d’ailleurs souligné par l’oisiveté et les activités qui sont données comme exemple ; la chasse, magnifique tableau où hommes et femmes tiennent ensemble leurs fonctions respectives . (« Si c'était pour chasser, les dames, montées sur de belles haquenées*, avec leur palefroi * richement harnaché, sur le poing

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