L'Illusion Comique Acte II, scène 2
Fiche : L'Illusion Comique Acte II, scène 2. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Alibaba40A • 12 Avril 2018 • Fiche • 1 177 Mots (5 Pages) • 3 333 Vues
Séquence IV : L’illusion comique de Corneille (1635)
Lecture analytique 8
Introduction:
“La comédie est une imitation d’hommes sans grande
vertu - non qu’elle traite le vice dans sa totalité, puisque le comique n’est
qu’une partie du laid.”, disait Aristote dans sa Poétique autour
de 335 avant Jésus-Christ. Un personnage très représentatif de cette maxime est évidemment
Matamore, personnage emblématique de L’Illusion Comique, tragicomédie écrite par Corneille et
publiée en 1635, narrant la quête désespérée d’un homme, Pridamant, qui, pour retrouver son fils
Clindor, aura recours à l’aide d’un magicien, Alcandre ; celui-ci acceptant de montrer au vieil
homme les aventures de son fils à l’aide d’un subterfuge magique. Les deux personnages
assisteront donc, tels devant une pièce de théâtre, aux problèmes et succès rencontrés par le
jeune homme. Pour revenir au personnage de Matamore ; celui-ci présente plusieurs vices très
caricaturés visant à provoquer le comique. Dans la scène étudiée, la deuxième de l’acte II,
Matamore se vante auprès de son valet Clindor de ses succès guerriers et amoureux, qui sont en
réalité inexistants. Nous pouvons ainsi nous demander en quoi le dialogue entre Matamore et
Clindor est comique. Nous montrerons d’abord en quoi la mise en scène de Matamore est
comique puis le ridicule du personnage en lui-même, qui prête à rire.
I-La mise en scène comique de Matamore
1. Comique de situation
- La tirade comme dans les tragédies antiques: décalage entre la forme de la tirade et le fond,
“ses propos”.
-Forme : parodie du discours héroïque, Matamore est un personnage surpuissant, que rien ne
peut dépasser, or ce n’est pas la réalité.
- Présence du registre épique “gagne les batailles” (v.234), “courage” (v.235) ...
→ Matamore cherche à impressionner son interlocuteur et pour cela lui conte ses exploits par
les champs lexicaux du courage et de la bravoure
- Dialogue déséquilibré, dominé par la tirade de Matamore = faux dialogue
- Au début de sa prise de parole, Matamore est en colère (celle-ci s’exprime par la répétition de
l’interjection ; “Ah !” (v.231) ainsi que les mots : “traître” et “poltron”).
Questions rhétoriques + répétition “armée”, montrent également la colère du personnage, qui
peut s’avérer être comique car ridicule et injustifiée
- Complicité de Clindor et du public :
Utilisation du conditionnel “auriez-vous” (v.230) = montre que Clindor n’y croit pas et use d’ironie
afin de se moquer implicitement de Matamore. Cette ironie peut également être relevée à la fin du
texte (v 253), Clindor y feint l’étonnement (emploi de phrases exclamatives) et l’admiration
(interjection lyrique : “O”)
2. Comique de geste
- Pièce de théâtre: on peut imaginer que Matamore use de gestes pour illustrer ses propos, ce qui
ajoute à l’effet comique du texte.
“Ce bras” = emploi du pronom démonstratif “ce” , didascalie interne : montre son bras, ce qui
peut prêter à rire car le physique de ce personnage ne correspond de toute évidence pas à ce
qu’il affirme.
“Regarde” = autre didascalie interne, insiste sur le changement dans le caractère de Matamore,
qui est aussi comique.
- Discours expressif:
Une fois de plus, l’hyperbole, renforcée par le comique de geste amplifie la mise en scène
comique de Matamore
3.Les thèmes abordés dans cette prise de parole
Thèmes sérieux pouvant être traités dans une tragédie = décalage entre le contexte et la parole :
la guerre et l’amour
- Guerre :
Champ lexical de la guerre, des combats: “soldats”(v.239),”ennemis”(v.240), ”murailles”(v.233),
“brise”(v.250) → renforce le fait qu’il répande le malheur
Enumération : “massacre, détruit, brise, brûle, extermine”(v.250) → laisse deviner la brutalité
de Matamore, montre à quel point il est impitoyable.
L’emploi répété de : “seul” (v 233, 237,244) insiste sur le peu d’efforts que nécessiterait un
combat pour Matamore
- Amour: champ lexical de l’amour : “ma maîtresse” (v.245) + négation restrictive : “Je ne suis
plus qu’amour, que grâce, que beauté” (v.252) → en plus d’être un guerrier fabuleux,
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