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Julien au séminaire

Commentaire de texte : Julien au séminaire. Recherche parmi 299 000+ dissertations

Par   •  6 Octobre 2022  •  Commentaire de texte  •  1 814 Mots (8 Pages)  •  256 Vues

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     JULIEN AU SEMINAIRE :

Intro : Le Rouge et le Noir, sous titré "Chronique de 1830", est un long roman d'apprentissage publié en 1830 par Stendhal. Dans ce roman, l'artiste nous dresse un portrait réaliste de la société sous la restauration et d'autre part, nous raconte le parcours romanesque de Julien Sorel, fils de Charpentier, qui souhaite s'élever socialement jusqu'à pouvoir parvenir au sommet.

Le passage étudié se situe juste après que Julien ai quitté la maison de M. de Rênal, dès lors l'abbé chelan lui ordonne d'entrer au séminaire. C'est un passage dans lequel le personnage prend conscience du monde réel et de ses vices les plus énormes. Tel que la rivalité ou bien encore l'hypocrisie. Cet extrait se situe au chapitre 26 de la première partie. Ainsi, Comment cet extrait nous montre au grand jour l'hypocrisie qui règne au séminaire ? Nous étudierons dans un premier temps la prise de conscience des erreurs de Julien (L.1 à 7)puis la découverte d'un monde corrompu (l.8 à 16), et enfin verrons le monologue intérieur de Julien qui découvre la taille des erreurs à réparer (l.17 à 23).

     1) Prise de conscience des erreurs de Julien

En entrant au séminaire, Julien commet beaucoup d'erreurs malgré ses efforts stratégiques. Il tente d'impressionner tout le monde mais échoue à plusieurs reprises comme le montre la phrase "à la vérité, les actions de sa vie étaient savamment conduites mais il ne soignait pas les détails". Cela montre que Julien pensait bien faire les choses alors qu'en réalité c'était tout le contraire puisqu'il faisait attention aux choses importantes mais pas aux petites choses. D'autant plus que dans cet endroit religieux les détails sont plus importants que les grandes choses comme le dit le chiasme : "mais il ne soignait pas les détails, et les habiles au séminaire ne regardent qu'aux détails". La conjonction de coordination "mais" renforce cette opposition. Lors de son arrivée, Julien se démarque de ses camarades par son "esprit fort", on remarque que ce mot est en itallique  ce qui le place à part. L'adjectif "fort" étant mélioratif on pourrait se dire que ses camarades le juge comme quelqu'un de doué et talentueux mais il est en fait utilisé dans un but péjoratif : la soit disant force d'esprit de Julien est donnée comme un "vice énorme". Julien essaie du mieux qu'il peut de se distinguer des autres mais il se trahit : "il avait été trahit par une foule de petites actions". Cette hyperbole montre qu'il se trahit car il dissimule : ces petites actions ont révélé son vrai vice alors qu'il essayait d'être hypocrite.

Malgré le fait qu'il ait beaucoup de connaissances sur la religion, il se trahit sur de petits détails. Ce qui met la lumière sur l'hypocrisie de Julien sur sa soit disant piété alors qu'en fait il n'est pas sincère. Étant doté d'une très grande mémoire, il a appris la bible par coeur mais il n'a pas la foi. L'armée ne permettant plus l'ascension sociale durant la restauration, Julien est contraint d'intégrer l'église, qui elle, est plus forte que jamais. Au séminaire il fallait être en apparence croyant, humble, discret et ne pas se faire remarquer mais Julien fait tout le contraire et cela ne manque pas de choquer ses camarades : "il pensait, il jugeait par lui-même, au lieu de suivre aveuglément l'autorité et l'exemple". Julien est jugé comme une forte tête puisqu'il pense et qu'il juge par lui-même, ce ne sont pas des choses attendues et demandées dans ce lieu religieux. Cela révèle quelque chose d'énorme : ce qui est attendu, c'est de suivre aveuglément l’autorité et de suivre les ordres sans réfléchir. On remarque aussi l'importance du regard : “les habiles ne regardent qu’aux détails”, “à leurs yeux”, “aveuglément". Aux yeux des séminaristes, il faut être aveugle et sourd.

Puis, il y'a une opposition entre l'abbé Pirard et l'abbé Castanède : "l'abbé Pirard ne lui avait été d'aucun secours : [...] il écoutait plus qu'il ne parlait." ; "Il en eût été bien autrement s'il eût choisi l'abbé Castanède.". L'abbé Pirard ne sert pas à Julien puisqu'il n'aime pas son vice de réfléchir par lui-même, il ne fait que suivre les ordres. Cet abbé est un janséniste et il parle très peu. Alors qu'à l'inverse, l'abbé Castanède favorise ses propres disciples contre ceux des autres : pour lui le choix du disciple de l'autre est un mauvais choix. Il fait partie d'une branche minoritaire et est détesté de tous. Les reproches qui sont faits à Pirard sont qu'il écoute mais qu'il ne guide pas ses disciples, il les laisse penser par eux-mêmes. Ainsi, dans ce lieu il ne faut pas choisir l'abbé le plus pieux et humble, mais l'abbé le plus hypocrite et le plus corrompu pour réussir. Ce qui fait du séminaire un lieu détestable, un monde où toutes les valeurs sont inversées, alors qu'originellement il est censé être un endroit de piété et de vertus.

      2) La découverte d'un monde corrompu

A partir du moment où Julien se rend compte de ses erreurs, il change quelque chose : il prend désormais en compte les détails. On assiste donc à une transformation de l'état d'esprit de Julien :

"du moment que Julien se fut aperçu de sa folie, il ne s'ennuya plus". Sa folie désigne son vice. Julien a à présent un nouvel objectif : celui de vaincre ses camarades et de devenir le meilleur. Ce qui le place dans un état d'esprit de conflit : ses camarades qu'il jugeait jusque là comme inintéressants et grossiers deviennent ses ennemis. Il veut donc devenir le plus hypocrite d'entre eux : "il voulut connaître toute l'étendue du mal". Alors qu'au début Julien se comportait hautainement avec ses camarades, il tente de s'approcher d'eux afin de mieux connaître leurs faiblesses : "[...] et à cet effet, sortit un peu de ce silence hautain et obstiné avec lequel il repoussait ses camarades". Mais les séminaristes ont vu clair dans son jeu, il voulait faire l'hypocrite. C'est désormais que les autres peuvent se venger de lui : "Ce fut alors qu'on se vengea de lui". Julien fut accueilli avec mépris et dédain par ses camarades, tout comme il les avait considéré jusque là.  

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