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Jean-Claude Carrière, la controverse de Valladolid

Fiche de lecture : Jean-Claude Carrière, la controverse de Valladolid. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  14 Février 2021  •  Fiche de lecture  •  1 177 Mots (5 Pages)  •  1 117 Vues

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José Theisseire 1G3                        Carnet de Lecture

        La controverse de Valladolid :

1. La controverse de Valladolid est un roman dramatique de Jean-Claude Carrière paru en 1992, après des adaptations au théâtre et au cinéma. Il se fonde sur des faits réels situés vers 1550.

2. Le thème abordé est la question « Les Indiens d’Amérique ont-ils une âme ? ». Pour répondre à cette question, le moine Bartolomé de Las Casas et le philosophe Juan Ginés de Sepulveda sont réunis pour débattre devant un représentant du Pape ainsi que le supérieur du couvent, le représentant étant chargé de juger leurs arguments pour prendre la décision finale. Concrètement, une réponse positive amènerait à arrêter les massacres et l’esclavagisme de ces populations alors qu’une réponse négative à la question amènerait à continuer tout cela sans état d’âmes. Las Casas plaide pour les Amérindiens et Sepulveda soutient la colonisation.

3. Les points communs sont nombreux entre ces deux œuvres. Déjà, le contexte historique évoqué est le même : la période post-découverte de l’Amérique, ainsi que toutes les questions qu’elle soulève. De l’humanité des Amérindiens jusqu’à « Pourquoi Dieu a-t-il créé un autre monde ? », tout y passe de chaque côté. De plus, tous deux (Jean-Claude carrière et Montaigne) défendent les Amérindiens en se rangeant de leur côté, et sont contre les buts de la colonisation, à savoir dominer les Amérindiens, les asservir et les convertir violemment. Ils n’aiment pas la violence des colons ainsi que la vision très supérieur et arrogante des Européens à l’égard des Indiens, qu’ils dénoncent.

II. 1. La scène d’exposition est étonnante, peu rassurante. Au vu de l’importance et des conséquences que ce débat pourrait avoir, j’ai eu tendance à imaginer qu’il aurait lieu dans un endroit très important (le Vatican par exemple, ou une cathédrale), et observé par des dizaines de hauts-placés qui auraient eux aussi pu donner leurs avis. En fait, cette scène nous fait nous rendre compte que, malgré les personnages illustres que ce débat rassemble, le résultat n’a pas tant d’importance pour les dirigeants et le pouvoir. De plus, rien n’est prévisible, plutôt très incertains car tout peut se jouer sur un seul argument, puisqu’il suffit aux deux hommes d’en convaincre un seul autre pour l’emporter.

2. Le dénouement est aussi peu attendu que l’introduction, mais cette fois rassurant. En effet, la réponse positive du légat du Pape fait de cette fin une fin heureuse. Ce choix, venant d’un homme d’église, qui ont habituellement tendance à être extrêmes dans l’Européocentrisme, redonne un peu foi en ce que peut être la religion, surtout à cette époque. Cependant, le regard de Las Casas à l’esclave noir qui nettoie le sol nous rappelle que ce qui se prépare ne sera pas moins horrible, et qu’il l’a bien compris : de nombreux Africains seront déportés comme esclaves en Amérique. On repense ainsi à la phrase du supérieur du couvent, qui passe pour irréaliste de nos jours, disant qu’il « est bien vrai que les habitants des contrées africaines sont beaucoup plus proches de l’animal » et « très frustres ».

III. Cette œuvre est très déroutante, mais m’a plu. Je n’ai cessé d’être étonné par la construction des arguments des deux adversaires, et même de ceux du Légat et du Supérieur : tous sans presque aucune exception, sont orientés autour de la religion. Bien que j’avais déjà quelques connaissances de son importance à l’époque, je ne l’avais jamais pensé si puissante, influente, pas à ce point-là. Vu de notre époque, et de notre lieu de vie, j’ai trouvé cela vraiment impressionnant : je me suis donc, pendant toute ma lecture, imaginé dans leur monde et dans la pensée du XIXème siècle, si différent du nôtre et pourtant pas si lointain. Pour le reste, la plupart de leurs arguments m’ont intéressé, ainsi que leur manière de parler, qui rend les mots puissants. En fait, cette controverse m’a même faite penser aux débats actuels des hommes politiques : Las Casas ressemble beaucoup (je pense) à un politique de gauche. Son implication, le fait qu’il soit pour l’unité des humains, le fait qu’il soit plus un homme d’action que son adversaire, que l’humanité avant tout prévale dans son résonnement, mais aussi son emportement et ses haussements de voix qui ne sont pas toujours dans le respect des règles m’y font penser. Sepulveda, lui, par contre est plutôt la même définition, mais de la droite actuelle : très poli, respectueux de son adversaire, érudit et cultivé, on perçoit que chacun de ses mots est réfléchi, pensé longuement. De plus, le fait que, pour lui, la réflexion ainsi que les thèses des grands Penseurs dont il a étudié toute la bibliographie puissent parfois être plus notable que la notion d’humanité elle-même, en est également un bon exemple.

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