Introduction et conclusion

Méconnu de son vivant, Tristan Corbière publie en 1873 le recueil Les Amours jaunes qui ne sera découvert que dix ans plus tard grâce à Verlaine qui l’intégrera parmi les « poètes maudits ». Le titre du recueil assoie un thème poétique traditionnel à la couleur du rire amer, celle de la tromperie et du mensonge, mais aussi de la maladie et de la souffrance. C’est pourquoi les oeuvres du recueil sont teintées d’ironie et d’impertinence comme c’est le cas dans « Le Crapaud ». Corbière s’y met en scène comme un être incompris exclu du monde et qui rejette les valeurs de la société, notamment la forme classique du sonnet. Mais en quoi ce sonnet est-il novateur . Il est en effet novateur car il décrit un univers faussement romantique, et qu'il transgresse les codes poétiques traditionnels.

Corbière choisit ainsi l’originalité : le thème classique et lyrique de l'amour devient une source d'angoisse tandis que le sonnet devient un moyen de provocation en refusant les codes établis et en faisant coïncider une forme noble avec un thème trivial. La modification de la forme du sonnet semble être ici l'expression d'une réelle souffrance qui souligne l’image tourmentée d’un poète rejeté, qui s’identifie à un animal méprisé. Corbière veut en faire ressortir la beauté sous-jacente. Dans un même souci de provocation, Rimbaud propose la description d’une femme dans « Vénus Anadyomène », non pas pour y déceler une forme de beauté mais pour se moquer des canons poétiques et pour critiquer implicitement la société.

...