Incipit "Manon Lescaut"

Introduction:

Amorce:

• Le préromantisme au XVIIIe

Présentation du texte:

• Ainsi, même si la débauche et le péché à venir sont suggérés, un narrateur compatissant avec ses malheurs (ne cherche pas à faire la morale; plutôt à présenter un destin tragique sans tenir compte de la morale)

Le choc de la rencontre:

Une rencontre inattendue:

• Met en avant le hasard et la non préméditation du narrateur. Il ne s’agissait que d’une balade (“étant à me promener”) et ils étaient si désoeuvrés qu’ils suivirent le coche par “curiosité”

Le choc: le coup de foudre

• Effet immédiat sur le narrateur qui réagit de manière extrême comme le montre les hyperboles qu’il utilise (“enflammé”, “transport”, “éclairé”)
• Un élan soudain, qui s’apparente presque à une métamorphose, le prend. Le rend pleins d’initiatives: “je m’avançai”, “je lui demandai”, “je lui parlai d’une manière”, “je combattis”, “je l’assurai que”= discours assuré comme le souligne “hardiesse” et spontané comme l’indique le passé simple
• Sous l’effet du coup de foudre, le protagoniste voit son comportement se métamorphoser

Les signes prémonitoires:

• Ce texte est un récit rétrospectif: emploi du passé, réflexion qu’il ne peut avoir qu’après avoir vécu l’histoire qu’il raconte (“hélas! Que ne le marquais-je un jour plus tôt”)
• Ces signes avant-coureurs caractérisent notamment Manon. Ce que le narrateur prenait peut-être pour de la spontanéité et de la confiance (“elle n’affecta ni rigueur ni dédain”, “bien plus expérimentée que moi”) n'était, semble-t-il, que l'expression d'une manière d'être dont il aurait dû se méfier
• Double registre dans cet incipit: au récit se mêle une analyse d’un narrateur conscient de la tournure qu’ont pris les événements (“hélas”, “qui a causé, dans la suite, ses malheurs et les miens”): manon prend ainsi une allure mystérieuse et inquiétante
• Le choc de la rencontre n’étant plus aussi intense, le narrateur peut se concentrer sur les signes qui auraient dus le mettre sur ses gardes

Une passion fatale:

L’allure d’une tragédie:

• Ce texte prend l’aspect d’une tragédie, genre théâtral par définition régi par la fatalité
• Cette idée se retrouve dans la théatralité de la scène qui se manifeste par les personnages
• Des grieux devient le jeune premier (“sagesse”, “retenue” etc) et  Manon l’ingénue (“ingénument”, “encore plus jeune”)
• De plus l’impuissance face à la destiné est mise en emphase dans ce texte: “l’ascendant de ma destiné”, “hélas! Que ne le marquais-je un jour plus tôt”
• Enfin, certaines expressions sonnent comme des Indication scéniques: “il n’en resta qu’une”
• Adverbes de manière et locutions adverbiales rappelant les didascalie: “ingénument”, “d’une manière qui”, “sans paraître embarassée”
• Ainsi, les gestes et les paroles apparaissent comme un script contre lequel on ne peut rien faire

Se départir de toute responsabilité:

• Toutefois, selon le narrateur la situation n’aurait pu être évitée (même si il repère à présent des signes avant-coureurs): il s’agit d’une rencontre fatale (meant to be)
• Verbes au plus que parfait, temps qui a une valeur d’accompli; présente des actions scellées d’avance (“j’avais marqué”, “s’était déjà déclaré”, “n’avais jamais pensé”)
• De plus, l’amour devient le sujet de plusieurs phrases (“l’amour me rendait déjà si éclairé”): ce n’est plus la faute de des Grieux mais celle de ses sentiments qui le guident sans qu’il puisse lutter (rapport cause conséquence constant dans ce texte)

Conclusion:

• Topos de la scène de rencontre et du coup de foudre (amour au premier regard)
• Sauf qu’ici elle est l’élément déclencheur d’une série d’événements tragiques
• Tragiques également car régis par la fatalité. Le récit rétrospectif renforce cette idée d’un sort déjà scellé et décourage dès le début l’espoir d’un happy ending

Ouverture:

• Je n’ai pas d’idées… des suggestions?

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