Géopolitique de l'Europe

LECON III : GEOPOLITIQUE DE L’EUROPE

La géopolitique est la science qui étudie les rapports existant entre le territoire géographique et l’organisation socio-politique de ce territoire.

Depuis le début du XXème siècle, les frontières des Etats européens ont été sans cesse modifiées par les guerres, les bouleversements politiques et des mouvements de population, qui ont façonné l’Europe actuelle. Dans ces conditions, est-il juste de parler d’une géopolitique de l’Europe ?

I—L’EUROPE FACONNEE PAR UNE LONGUE HISTOIRE

Au début du XXème siècle, les grandes puissances européennes semblent dominer le monde ; pourtant elles s’opposent les unes aux autres et leurs divisions contribuent à les affaiblir.

A—LA PREMIERE GUERRE MONDIALE ET SES CONSEQUENCES

Les premiers véritables désaccords entre les Européens sont liés aux résolutions prises lors du traité de Versailles, du 28 juin 1919.

1—les bouleversements territoriaux après la guerre

Ils sont étudiés en trois parties.

a—la situation au début du XXème siècle

L’Europe, au sortir du XIXème siècle est dominée par de grands ensembles géopolitiques aussi appelés des empires. On peut par exemple citer les empires d’Autriche-Hongrie et d’Allemagne au centre, l’empire Russe à l’est, l’empire Ottoman au sud-est, les Etats baltes et la Finlande au nord.

La France et les Royaume-Unis sont des pays puissants dont les possessions coloniales se répartissent sur les autres continents.

b—les démembrements territoriaux de l’Allemagne

L’Allemagne, pour avoir été rendue responsable de la première guerre mondiale par les vainqueurs va connaitre d’importants dépècements de son territoire : par exemple, elle est condamnée à restituer l’Alsace et la Lorraine à la France, alors que ses deux provinces françaises avaient été annexées à l’issu de la guerre de 1870 ; de même l’Allemagne cède à la Pologne la Poznanie et la ville de Dantzig ; enfin la région de La Sarre passe sous le contrôle de la SDN.

D’autres parts, l’Allemagne perd ses colonies africaines qui sont systématiquement attribuées aux vainqueurs de la guerre : ainsi le Togo revient à la France, le Burundi et le Rwanda sont confiés à la Belgique, le Sud-Ouest Africain (Namibie actuelle) devient la propriété de l’Afrique du Sud et le Cameroun passe sous la tutelle de la France et de la Grande-Bretagne.

c—la création de nouveaux Etats européens

Au lendemain de la première guerre mondiale, l’Europe centrale et la région des Balkans enregistrent de profonds bouleversements : au cours de la conférence de la paix de Paris, en janvier 1919, les Alliés tiennent les promesses faites à des peuples qui revendiquaient l’indépendance de leurs territoires.

Ainsi on assiste à la naissance de nouveaux Etats en Europe, notamment la Pologne, la Hongrie, l’Autriche, la Finlande, la Yougoslavie, la Roumanie, la Tchécoslovaquie et les Etats Baltes.

2—les imperfections du traité de Versailles

Le traité signé à Versailles comporte de nombreuses lacunes qui vont provoquer un nouveau conflit dans le monde

a—les insuffisances de la société des Nations (SDN)

Le traité de création de la SDN confie à la nouvelle organisation internationale la mission de favoriser la coopération internationale et d’encourager le règlement pacifique des litiges dans le monde

Mais la mission principale de la SDN est d’assurer la paix et la sécurité internationales

Pourtant cette organisation ne dispose pas d’une force armée et elle est incapable de faire respecter les décisions prises par les vainqueurs. De plus, en l’absence d’une armée, la SDN ne peut ni assurer la sécurité ni maintenir la paix dans le monde. Enfin la SDN est impuissante pour garantir les frontières des nouveaux Etats.

b—les problèmes des réparations de guerre

Le traité de Versailles impose à l’Allemagne de payer aux vainqueurs des réparations de guerre dont le montant est fixé à 132 milliards de Marks ou 35 milliards de dollars américains. Ce montant comprend le remboursement des dommages causés, ainsi que les pensions militaires.

Mais le peuple allemand est scandalisé par le montant trop élevé de la somme réclamée, et il s’oppose à l’application des résolutions de Versailles : par exemple, les Allemands pensent que ce « diktat » risque de provoquer un pillage systématique des ressources de leur pays.

D’autres parts, les Alliés sont divisés sur le problème des réparations de guerre que l’Allemagne doit verser : par exemple des hommes d’affaires américains et britanniques ont investi massivement en Allemagne des capitaux et ils craignent que la question des dédommagements allemands ne puisse constituer une menace pour leurs investissements.

c—les classes militaires du traité de Versailles

L’Allemagne, jugée coupable se voit imposée des sanctions militaires : par exemple, la démilitarisation du pays préconise une réduction considérable du nombre de soldats pour que l’armée allemande soit limitée à 100 000 soldats.

Il est aussi prévu le désarmement de l’Allemagne, c’est-à-dire la destruction d’une grande partie de son armement et l’Allemand se voit interdire l’utilisation des matériels offensifs comme les avions, les tanks, les armes lourdes…

3—les attitudes conquérantes de l’Allemagne

Elles sont suscitées par le contexte délétère créé par la première guerre mondiale.

a—les difficultés de l’après-guerre

Une grave crise économique et une instabilité politique chronique se succèdent dans l’Allemagne de l’après-guerre, et la misère, les troubles sociaux, l’agitation politique placent le gouvernement dans une situation vraiment précaire : en effet à partir de 1923, une inflation galopante, les livraisons en nature dues au titre des réparations de guerre, la désobéissance à l’occupation des vainqueurs porte le désordre à son comble et l’économie allemande est complètement désorganisée.

C’est dans ce contexte

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