Fiche de révision "Germinal" Emile Zola

1ES 3 - SEQUENCE I : Fiche LA 2 – Emile Zola : Germinal

Intro :

• Contexte et mouvement : Naturalisme

- Seconde moitié du XIXème siècle ; bourgeoisie au pouvoir, révolution industrielle, émergence de la classe ouvrière.

- Période où les romans reproduisent la réalité sans idéalisation, représentant tous les milieux sociaux. Ecrit sous le règne de Napoléon III, Second Empire.

Le naturalisme est le prolongement du réalisme, avec une visée scientifique. Le roman devient un laboratoire où on étudie la double influence du milieu et de l’hérédité sur l’individu.

• L’auteur : Emile Zola (1840-1902)

- Journaliste et écrivain engagé, connu pour sa lettre ouverte parue dans L’Aurore, « J’accuse » où il défend Dreyfus.

- Écrit des contes et un premier roman, Thérèse Raquin ; réception controversée, mais fait parler de lui. Poursuit son œuvre romanesque dans un cycle de 20 tomes qu’il intitulera les  « Rougon-Macquart ». L’ensemble de ses romans ont pour personnage les membres de cette famille, sous le second Empire. Cela lui permet d’étudier tous les milieux sociaux et de montrer l’influence de l’hérédité sur plusieurs générations.

- Chef de file du naturalisme

• L’œuvre : Germinal

Roman publié en 1885, rédigé après un travail d’enquête dans les mines du Nord de la France.

Zola décrit les conditions de travail des mineurs et leur exploitation en suivant l’itinéraire d’Etienne Lantier. Ce dernier se fait embaucher au Voreux, mine du Nord, et est hébergé par une famille de mineurs, les Maheux. Lantier est révolté par les conditions des mineurs d’autant que la comagnie des Mines décrète une baisse de salaire.

- Titre : référence au septième mois du calendrier républicain, allusion à l’émeute de 1875. Zola retient aussi le symbole de « germination » → référence aux soulèvements en vue d’unstaurer un ordre nouveau ; éveil des mineurs, prise de conscience de leur condition.

- Situation du passage : Ce passage se situe à la quatrième partie au chapitre 7. Le mouvement de grève s’essouffle. Etienne Lantier cherche à redonner de l’espoir aux ouvriers et les pousser à la révolte à travers un discours engagé.

Problématique : En quoi ce texte montre-t-il la lutte des classes ? L’opposition entre les ouvriers et les bourgeois ?

I – Un capital représenté par des bourgeois monstrueux

  1. Des bourgeois égoïstes, cupides et matérialistes

- Bourgeois s’enrichissant grâce au travail incessant des ouvriers « pour la fortune d’un millier de paresseux » (l.12)

- CL de l’oisiveté « paresseux », « entretenus », « à ne rien faire », « au coin de leur feu » → égoïsme, idée de confort et de sécurité pour les bourgeois.

-  CL de l’argent : hyperbole « qui suaient l’argent », « pots de vin », « actionnaires »... qui s’oppose au CL de la misère pour les ouvriers.

  2. Des Hommes Immoraux

- Portrait d’une  bourgeoisie  sous le signe de la débauche « jouir de leur corps », « donne des fêtes » (idée de péchés capitaux : luxure, gourmandise avec l’image du « ventre », la cupidité avec le CL de l’argent, l’égoïsme...)

- Images de la prostitution « entretenus comme des filles » (comparaison)

- L’image « pots de vin » fait référence à l’idée de corruption (renforcée par l’allitération en « p » qui marque le mépris de Lantier « pour qu’on paie des pots de vin »

  3. Des êtres monstrueux

- Métonymie « ventres »  → image de la dévoration → CL de la dévoration : « mangée », « s’engraissent », « pâture », « absorbaient », « suçait la vie des meurt de faim », « gorgée de chair humaine ». Gradation des images : du « ventre » au « dieu » qui dévore les ouvriers avec l’hyperbole « gorgée de chair humaine ». Image inquiétante des bourgeois en monstres antropophages (image du Minotaure) + allitération  en « m » (mastication l.3)

- Image menaçante de ce « dieu » insaisissable, que l’on ne peut toucher, que l’on ne peut nommer : « dieu impersonnel, inconnu, accroupi quelque part » (indéfinis) et termes génériques pour désigner les bourgeois sans les nommer directement.

- Devient un « pourceau immonde », une « idole monstrueuse » gradation des images → de plus en plus importantes.

II- Des ouvriers exploité et misérables

1. L’aliénation des ouvriers déshumanisés

• Transformation de l’homme en animal « jetait en pâture » (l.10), comparaison « parquait ainsi que du bétail » (l.10), voire en nourriture avec l’idée de « pâture ».
• Mineur représenté comme des bras et non des êtres humains «  des millions de bras » (l.12)

avec la métonymie « bras » homme représente que d’une simple force comme une machine

- Sont réduits à leur état de misère avec la périphrase « les meurs de faims »

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