Fiche Jeorge Semprun l'ecriture ou la vie
Commentaire de texte : Fiche Jeorge Semprun l'ecriture ou la vie. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar emmablonde • 23 Mars 2016 • Commentaire de texte • 1 291 Mots (6 Pages) • 4 512 Vues
Jorge Semprun, L’Ecriture ou la vie, 1994
Introduction :
Après avoir longtemps abandonné l’écriture alors qu’elle était pour lui une véritable vocation et choisit de vivre sa vie après l’horreur de la déportation, Jorge Semprun revient finalement à la littérature pour témoigner de son expérience des camps. C’est chose fa ite avec son autobiographie L’Ecriture ou la vie parut en 1994 dans laquelle il relate son expérience du camp de Buchenwald ou il était déporté en tant que résistant. Dans ce passage il raconte la mort de professeur de sociologie Maurice Halbwachs et la façon dont il a accompagné ses derniers instants.
Comment l’art permet l’élévation qui permet de lutter contre la déshumanisation ?
- Les manifestations de la déshumanisation :
1-Un cadre spatiau-temporel
On remarque la présence de divers éléments qui instaurent l’atmosphère des camps de concentration. On relève le pronom « il » désignant le kapo. Le kapo est une personne chargée d'encadrer les prisonniers dans les camps de concentration nazis. On retrouve aussi le terme : « châlit », qui désigne les lits superposés sans aucun confort ni intimité dans les camps de concentration. De plus, on trouve aussi une synecdoque avec le mot « kamin » qui signifie : cheminée, qui fait référence aux fours crématoires. L’utilisation de la langue allemande par le kapo a pour fonction de renforcé l’illusion réaliste. Le cadre historique introduit le lecteur a un univers tragique et terrible ou toute forme d’humanité est absente.
2) Le rôle du Kapo
Le Kapo n’a pas d’identité propre, il représente une sorte d’allégorie du nazisme. Il y a une ironie tragique avec la présence du Kapo au début du texte qui en sait plus que le lecteur sur la situation du personnage de Maurice Halbwachs. Ses paroles sont dans leurs langues d’origine et en italique, elles annoncent la mort du professeur de façon humiliante et sonnent comme une prophétie. On relève la violence des propos accentué avec le verbe : « chuchoter ». Ce n’est pas un chuchotement de pudeur ni de délicatesse, il feint la complicité, on peut parler de sadisme verbal. On peut relever également la signification : « Aujourd’hui ton professeur va partir par la cheminée », le kapo fait preuve d’une plaisanterie macabre et utilise un euphémisme qui vient renforcer l’horreur de la mort et du destin réservé au personnage de Maurice Halwachs. Le kapo a donc pour fonction de d’hotté toute forme d’humanité au professeur.
3-La mort du corps
Dans ce texte on retrouve le registre pathétique, c'est l'expression du Pathos : douleur, avec la
description du corps souffrant de Maurice Halbwachs. On retrouve des éléments humiliants qui provoquent la pitié du lecteur pour le personnage. D’abord on peut relever les hyperboles représentant une agonie affreuse et déshumanisante : « à la limites des résistances humaines ». Semprun à recourt à une évocation du corps très crue et réaliste : « il se vidait de sa substance » on constate une allitération en s. On relève : « Il se vidait lentement de sa substance, arrivé au stade ultime de la dysenterie qui l’emportait dans la puanteur ». La phrase accompagne cette agonie, la construction vient mimer la liquéfaction du corps. On retrouve aussi le champ lexical du dégout : « dysenterie, puanteur ». L’agonie est renforcée par un effet d’accumulation : « détresse immonde », « corps en déliquescence ». La souffrance d’Halbwachs est double elle est d’abord physique mais elle est rendu plus insupportable par sa lucidité, il a conscience de perdre sa dignité.
- Une résistance face à la déshumanisation :
- Le pathétique écarté grâce à l’émotion :
La focalisation interne permet au lecteur de partager les émotions de Semprun car il évoque ce qu’il ressent. On relève le champ lexical de la panique : « panique soudaine » l.14« gorge serrée » L.15. Semprun accompagne Maurice Halbwachs vers la mort, dans un premier temps il s’agit d’un accompagnement physique. On trouve l3-4 le champ lexical du corps et de la perception : « j’avais pris la main de Halbwachs » « j’avais senti seulement une réponse de ses doigts ». La communication passe par l’accompagnement physique : on relève les réactions discrètes de Halbwachs « une réponse de ses doigts, une pression légère presque imperceptible ». Il y a une atténuation de la sensation chez Halbwachs car il est faible. La communication passe par différent sens : l’ouïe l9-10 « son d’une voie amie », la vue l19 « son regard sur moi ». Progressivement elle passe aussi par la parole: « je lui racontais n’importe quoi » et la récitation du poème de Baudelaire. Semprun emprunt cette scène d’une émotion telle qu’elle prend une dimension solennelle : « Je lui racontais n'importe quoi » (l.11), « c'est la seule chose qui me vienne à l'esprit » (l.22). Malgré leur apparente fragilité et grâce à l’émotion que les réactions de Maurice Halbwachs confèrent, on s’aperçoit de sa grandeur spirituelle : ce n’est pas de la pitié que ressent le lecteur à son égard, mais du respect.
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