FICHE - L'EXPLICATION LINEAIRE

Le mot explication nous vient du latin explicatio, qui désignait l’action de dérouler une étoffe enroulée sur elle-même pour la mettre à plat et ainsi découvrir toute sa surface.

L’explication linéaire peut donc être vue comme la méthode qui consiste à dérouler un texte qui était replié sur lui-même, pour en saisir tout le sens et toute la portée.

1. Comment procéder ?

Pour bien expliquer un texte, il faut l’analyser selon un fil directeur qui est la problématique.

Cela veut dire que chaque texte qui vous sera proposé durant cette année recèle toujours un problème littéraire (du grec πρόϐλημα, problêma : question, sujet de discussion).

Cette analyse se fera au fil de la lecture, ligne par ligne, d’où son nom de linéaire (du latin linea : fil de lin dont on fait les toiles). 

On veillera toujours à rattacher son analyse à la problématique choisie, de façon à rester pertinent. 

Il s’agit finalement de mettre en lumière un sens du texte, de montrer son charme, sa beauté, son style, les émotions qu’il peut engendrer, sans se cantonner à une analyse mot à mot.

On veillera à ne pas demeurer dans une démarche robotique : « ligne un… ligne deux… » etc mais d’envisager le texte dans son mouvement (ex. « Dans les premières lignes, l’auteur… Puis il… Enfin il… »)

2. Par quoi commencer ? 

(C’est le même travail qui sera à faire au brouillon quand vous ferez un commentaire écrit.)

Tout d’abord il faut lire le texte et le paratexte.

Puis le relire et …le relire à nouveau. Quand vous l’avez lu trois fois, le lire une quatrième fois en notant vos premières impressions de lecture, en vérifiant bien que vous comprenez tout, notamment son sens littéral (le sens de chaque mot, le sujet de chaque verbe…). Ce n’est pas le moment de repérer des figures de style !

Mais il s’agit de se demander : « Que cherche à faire l’auteur ? Quelles réactions cherche-t-il à produire chez le lecteur ? » Faites-vous confiance ! Ne cherchez pas à réciter des connaissances.

« Que produit chez vous ce texte ? Que dit-il ? », voilà les bonnes questions.

Ensuite caractérisez son genre (roman, poème, théâtre, texte d’idées, etc.), et éventuellement son registre, ou le mouvement littéraire concerné, (que vous signalerez par la suite dans votre introduction). Une fois cette première étape faite, une ébauche de problématique commence à poindre.

Le jour de l’oral, vous reprendrez la problématique déterminée en cours.

3. Faire une véritable analyse.

Il s’agit maintenant d’analyser le texte plus en profondeur, en le suivant pas à pas.

En premier lieu, il faut repérer la progression du texte, c’est-à-dire ses étapes (deux ou trois ; quatre maxi).

Puis on passe à l’analyse proprement dite. Il faut expliquer les passages en identifiant les procédés d’écriture (= les figures de style, les types de phrases, la ponctuation, le choix des mots, les procédés propres aux genres, par exemple pour le récit : type de narrateur, point de vue ; pour la poésie : versification, place de la césure, etc.)

Dans tous les cas, on observe particulièrement les verbes, leur temps, leur sujet, leurs compléments. 

Mais tout cela n’a d’intérêt que pour montrer comment ces éléments sont mis au service de ce que veut produire l’auteur (faire rire, émouvoir, angoisser, faire réfléchir, enseigner, exprimer des pensées, des sentiments, partager une préoccupation, toucher, interroger, choquer, etc.)

4. Mettre en évidence les étapes de son commentaire linéaire.

Il s’agit de donner, en quelque sorte, un titre aux x premières lignes, un autre aux x suivantes… 

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