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Explication linéaire volonté madame de Chartres

Fiche : Explication linéaire volonté madame de Chartres. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  19 Mai 2021  •  Fiche  •  1 448 Mots (6 Pages)  •  874 Vues

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LA PRINCESSE DE CLEVES: Explication linéaire n1

INTRODUCTION:Mme de Chartres marié sa fille à M. de Clèves. M. De Clèves immédiatement amoureux de Mlle de Chartres, celle-là n'éprouve aucune inclination pour lui. Qlqe temps après son mariage, commence à éprouver passion pour le duc de Nemours, passion qui n'a cessé de grandir malgré ses efforts pour l'étouffer. Mme de Chartres malade sent sa fin s'approcher; passage nous fait assister à l'ultime entretien entre la mère et la fille. C'est Mme de Chartres qui mène l'entretien ( sa fille reste silencieuse) afin d'insister sur le danger que court sa filleet de la persuader à résister à cette passion.

PROBLEMATIQUE: Comment Mme de Chartres convainc-t-elle sa fille de ne pascéder à sa passion pour le duc de Nemours?

1er mouvement: Mme de Chartres brosse un tableau solennel de la situation ( de «Il faut nous quitter, ma fille» à «il faut de grands efforts et de grandes violences pour vous retenir»)

  • Relater ce moment crucial du roman=discours direct(«lui dit-elle»)=>  mise en valeur de cette ultime rencontre entre la mère et la fille.
  • 1ers mots du discours: Mme de Ch évoque sa mort comme inéluctable par la tournure impersonnelle: «il faut nous quitter»
  • Litote pour désigner la mort.
  • Mais ce n'est pas sur sa situation tragique que s'attarde Mme de Ch comme l'attestent les litotes qu'elle emploie pour désigner sa propre mort
  • C'est sur celle de sa fille qu'elle décrit avec des hyperboles: elle la décrit en effet avec un lexique délibérément dramatisant: «le péril où je vous laisse», «le besoin que vous avez de moi» => Selon Mme de Chartres, Mme de Clèves court un grand danger
  • Phrase suivante: elle explicite plus clairement ce danger dans une phrase déclarative: «vous avez de l'inclination pour M. de Nemours»: pour la 1ère fois, elle parle à sa fille de cette passion interdite, elle qui s'en est aperçue la première.
  •  Le terme «inclination»est un synonyme d'attirance amoureuse (litote). Le verbe à l'indicatif pose comme irréfutable cette «inclination».
  • Mme de Clèves réduite au silence: sa mère lui interdit de répondre («je ne vous demande point de me l'avouer»). C'est un signe d'autorité. Surtout Mme de Clèves n'a pas de temps à perdre, ne veut pas gaspiller ses forces («Je ne suis plus en état». «me servir de votre sincérité»).
  •  Reformulation de la situation sous la forme d'une métaphore hyperbolique : «vous êtes sur le bord du précipice»:  La métaphore du précipice exprime la chute morale que redoute Mme de Ch pour sa fille.
  • Mme de Ch file la métaphore du gouffre: afin de ne pas tomber, «pour vous retenir»,Mme de Clèves devra déployer «de grands efforts et de grandes violences»: la répétition de l'adjectif «grand», le vocabulaire hyperbolique produit un effet de dramatisation

2e mouvement: l'argumentation de Mme de Ch. Mme de Ch précise la conduite qu'elle exige de sa fille.

  • série d'injonctions; elle détaille la manière dont sa fille devra déployer ces «grands efforts et ces grandes violences» ( de «Songez à ce que vous devez à votre mari» à «je reçois la mort avec joie, pour n'en être pas témoin»)
  • Mme de Chartres, après avoir souligné le danger encouru par sa fille, recourt à trois arguments différents pour la convaincre de ne pas céder à son propre coeur :

-le mérite de M. de Clèves, la réputation de vertu de Mme de Clèves et le respect de sa dernière volonté.

  •  Elle relie ces trois arguments l'anaphore de l'impératif"songez" et l'emploi de son synonyme "pensez"
  • Mme de Chartres fait dans la phrase suivante une nouvelle fois allusion au mari de sa fille et lui suggère des solutions pour échapper à la tentation : "Ayez de la force et du courage, ma fille, retirez-vous de la cour, obligez votre maride vous emmener". Par cette évocation, elle lui remet en mémoire, sans y paraître, le fait qu'elle risque la réputation de son époux en même temps que la sienne.
  • Pour souligner gravité de cette éventualité, Mme de Chartres va l'opposer aux pires maux, en employant pour les qualifier des termes à connotation fortement péjorative : "ne craignez point de prendre des partis trop rudes et trop difficiles, quelque affreux qu'ils vous paraissent d'abord" (= bien qu'ils vous paraissent affreux)
  • Le second argument est présent dans toute la phrase: l'appel à la bonne conduite et au devoir de la jeune femme: "la vertu et votre devoir". L'accent est d'ailleurs mis plutôt sur le devoir, à travers l'emploi d'injonctions à l'impératif: "songez", "pensez", "Ayez", "retirez-vous", "obligez", "ne craignez point"..: accumulation de propositions injonctives qui crée un rythme rapide, un sentiment d'urgence.
  • 3e  argument:celui sur lequel Mme de Chartres s'appuie le plus, il est développé dans la dernière longue phrase du discours et fait appel à la nécessité, pour le repos de son âme de de ne pas voir sa fille tomber dans la déchéance = chantage affectif qui a pour but de sauver sa fille du danger où elle se trouve.
  • "si quelque chose était capable de troubler le bonheur que j'espère en sortant de ce monde,"=> ayant mené une vie exemplaire, le repos devrait lui être accordé après sa mort,
  • Mais une chose, une seule, peut malgré tout troubler ce repos: "jce serait de vous voir tomber comme les autres femmes "=> l'emploi du conditionnel peut suggérer que Mme de Chartres espère qu'une telle chose ne se réalisera pas : voir sa fille perdre toute vertu troublerait la paix de son âme au-delà de la mort.
  • Elle tire cependant les conséquences d'un choix contraire par une nouvelle subordonnée hypothétique: "mais, si ce malheur vous doit arriver, je reçois la mort avec joie, pour n'en être pas le témoin"

=> elle regrette de devoir quitter sa fille : mais la mort est préférable à la vie si sa fille se laisse entraîner dans une galanterie.

3e mouvement: La fin de l'entretien met en valeur laforce d'âme de Mme de Ch; elle applique pour elle-même les vertus qu'elle demande à sa fille. ( de «Mme de Clèves fondait en larmes» à «qui était la seule chose à quoi elle était attachée»)

  • Intervention narrateur qui interrompt le discours direct,pour en montrer les effets sur les
  •  La précision «qu'elle tenait serrées dans les siennes»montre non seulement l'attachement affectif, mais aussi la dépendance de Mme de Clèves à l'égard de sa mère.
  •  Mme de Ch est elle-même «touchée», encore une litote pour exprimer ce qu'on devine être une émotion intense. => registre pathétique.
  • Mais ce registre pathétique est vite coupé par la narratrice: reprise du discours direct pour signifier la fin de l'entrevue: c'est Mme de Ch qui clôt l'entretien. :Rappel de la mort: «Adieu» + répétition de l'apostrophe «ma fille» déjà employée deux fois, et l'impératif «finissons une conversation».
  •  Dernières paroles sont calculées: en demandant à sa fille de se souvenir de ses recommandations, Mme de Ch sait que cette ultime prière se gravera dans la mémoire de Mme de Clèves.
  • Mme de Ch signifiée par le changement de posture : elle tourne le dos à sa fille et la phrase qu’elle ajoute montre qu'elle refuse toute poursuite de la conversation et toute réponse à sa fille: «sans vouloir l'écouter ni parler davantage».
  • Contraste entre la fille et la mère: «en l'état que l'on peut imaginer»( litote pour montrer le bouleversement de la fille) alors que la mère est présentée comme forte : «ne songeant plus qu'à se préparer à la mort». = négation
  • Dernière phrase : accélération du récit qui résume les derniers instants de Mme de Ch.(«elle vécut encore deux jours»)
  •  Enchaînement de deux subordonnées relatives qui semblent former un paradoxe: elle ne veut plus voir sa fille, et pourtant la narratrice précise que «c'était la seule chose à quoi elle se sentait attachée».

=Mme de Ch évite sa fille, car celle-ci qu'elle aime pourrait la détourner de son devoir spirituel, de l'acceptation apaisée de la mort= une nouvelle preuve de la force d'âme de ce personnage et de sa vertu chrétienne.

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