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Exercice type bac

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Par   •  19 Février 2019  •  Dissertation  •  2 759 Mots (12 Pages)  •  625 Vues

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Kraïem                                                                                        1èreD

Willem

Devoir de français

Observations :

Corpus :

                Ce  corpus est composé de quatre textes des XIXème et XXème siècles. Le premier texte est un extrait de Madame Bovary de Flaubert, publié en 1857. Le second est un extrait titrait de Bel Ami écrit en 1885 par Guy de Maupassant. Le troisième, écrit par Robbe-Grillet se nomme La Jalousie et est publié juste un siècle après Madame Bovary. Enfin, Perec rédige Les Choses en 1965. Ces extraits mettent en scène des personnages de roman au cours de repas ou de soirées. Dès lors on peut se demander selon quel point de vue ces scènes sont racontées et l'intérêt de ces différents choix narratifs. Pour ce faire, on s'intéressera d'abord au point de vue adopté puis nous verrons que ces scènes de repas présentent les relations entre plusieurs personnages.

                Les personnages sont d'abord représentés grâce au point de vue adopté. C'est le point de vue interne à Emma qui domine dans le texte de Flaubert. On remarque ainsi la présence des cinq sens avec par exemple l'évocation du «parfum », des « cristaux à facettes », du « froid » dans la bouche d'Emma. Ce point de vue interne permet de traduire l'émerveillement d'Emma pour ce dîner. Mais on perçoit en parallèle l'ironie de Flaubert pour Emma, qui s'émerveille de tout, d'une façon quelque peu naïve. C'est également le point de vue interne au mari qui est adopté dans le texte de Robbe-Grillet. Le texte s'apparente presque à un monologue intérieur puisque le lecteur a seulement accès aux pensées du mari. L'auteur radicalise le point de vue interne. On retrouve ce point de vue dans l'œuvre de Maupassant. Nous suivons les angoisses, la gêne et les appréhensions de Duroy tout au long du dîner. L'auteur nous plonge dans le champ de vision de celui-ci. Duroy ne sait pas exactement où se placer et attend le bon moment. Il examine attentivement chacun des convives : « Il mangeait comme un ogre, ne parlait presque pas » On partage avec Duroy ses sensations : « une gaieté chaude, qui lui montait du ventre à la tête, lui courait dans les membres, le pénétrait tout entier » au vers 9 et même ses désirs: « Une envie de parlait lui venait » . Enfin, le point de vue omniscient est utilisé chez Perec même si à de nombreuses reprises l'auteur fait entendre les pensées et paroles des personnages grâce au discours rapporté : « ils parlaient [...] de la vie qu'ils auraient aimé mener». Le mode de représentation des personnages est aussi donné à lire dans la façon qu'ils ont d'interagir avec les autres. La scène de repas chez Flaubert est ainsi l'occasion de dresser un portrait de la société, de la cour comme espace de jugements. Le « disait-on » rappelle ainsi les médisances de la Cour. Chez Robbe-Grillet, c'est le sentiment de jalousie qui domine. On retrouver le schéma traditionnel du triangle amoureux avec la femme, A..., le mari et l'amant soupçonné, Franck. Les indications objectives du narrateur sont à comprendre comme les signes de sa jalousie : « leurs têtes sont l'une contre l'autre ».

                

                Le mode de représentation des personnages passe par leur identification et leur nom. Dans Madame Bovary, les noms sont très précis. On observe une dimension réaliste et historique avec la mention précise des noms et de l'histoire de chaque personnage : « le marquis de Conflans », « MM. De Coligné et de Lauzun », « l'amant de la reine Marie-Antoinette »...  Chez Perec, les personnages ne sont plus réalistes, individuels mais représentent toute une catégorie comme en témoignent des expressions comme « rêve collectif » ou tout simplement le titre : « une histoire des années soixante »Dans le texte de Robbe-Grillet, le personnage est soit réduit à un simple prénom, Franck, soit à une initiale dans le cas de A... ou même au néant dans le cas du mari dont on ne connaît jamais le nom. Le personnage semble s'effacer. Enfin, chez Maupassant, les personnages sont tous décrits dans une dimension et un cadre réaliste tel qu'on l'imagine au XIXème siècle. Par exemple, M.Walter est indirectement décrit comme rond de part son gros appétit. Quand aux Forestier ils sont décrits comme sérieux et attentifs comme s'ils étaient les cerveaux de la ''bande''. Duroy repère ainsi les premières personnes à aborder afin de commencer son ascension sociale.

                

                Si tous ces extraits mettent en scène des personnages au cours de repas, pour autant, on remarque des points de vue différent et propre à chacun des textes. On constate également, une modification et une évolution dans le mode de représentation des personnages selon les époques : de la précision réaliste chez Flaubert et Maupassant à la collectivité chez Perec en passant par une forme de destruction du personnage réduit à ses seules pensées chez Robbe-Grillet.

Dissertation :

 

                Les personnages de romans sont des êtres sortis de  l'imagination du romancier. Il n'est pas interdit d'aimer parfois les personnages médiocres,  et parfois les héros positifs. C'est tout l'art du lecteur de nous intéresser à leur destin. Attendez-vous d'un personnage de roman qu'il soit proche de vous ? Nous verrons dans un premier temps que le lecteur peut en effet souhaiter un personnage qui soit proche de lui. Dans une seconde partie, nous verrons qu'on peut au contraire, rechercher un héros qui soit éloigné de nous. Enfin, nous verrons que même lorsqu’il est dans un lointain, le personnage a toujours un degré de proximité avec son lecteur.

                Dans un premier temps, il faut considérer que le personnage de roman doit être proche du lecteur par rapport à ses expériences et sa vision. Selon Bauchau "On n’invente pas les personnages, ils existent dans l’inconscient, il faut les laisser sortir." Pour toute œuvre écrite, un auteur a comme première source d’inspiration sa propre mémoire. L’écrivain se cache parfois derrière l’un de ses personnages. Par exemple, dans L’éducation européenne, écrit par Romain Gary en 1945, le personnage en question nommé Dobranski est à l’image de l’auteur, car il écrit un livre qu’il aimerait appeler « L'éducation européenne ». De plus, Gary a participé à la seconde guerre mondiale, comme son personnage Dobranski qui est un jeune partisan. Dobranski promet un monde meilleur, tel que «  Je te jure, plus de haine, plus de tuerie. Tu verras. La paix, la construction d’un monde nouveau… » et critique la barbarie nazie, « C’est leur faute, ce sont eux qui ont déclenché ces horreurs ». A travers son personnage, l’écrivain dénonce donc la guerre et fait des réflexions sur le monde. Le personnage de roman peut donc refléter les pensées de l'écrivain grâce à ses actions. Ensuite, il est nécessaire que l’écrivain transmette les sensations du héros au lecteur.  Le cas de Madame Bovary dans l’ouvrage de Flaubert illustre parfaitement cette idée de transmission, car le romancier décrit les sensations du personnage tel que le lecteur peut réellement les ressentir, « Emma se sentit […] enveloppée par un air chaud, mélange du parfum des fleurs et du beau linge,du fumet des viandes et de l’odeur des truffes ». A l’aide de ces procédés le lecteur est emporté dans le monde du personnage. Le romancier transmet donc les sensations, mais aussi les sentiments et les pensées du personnage, comme le fait parfaitement Madame de La Fayette dans La Princesse de Clèves, en décrivant l’état d’âme de M. Clèves « il sentit du soulagement […]et trouva de la douceur à penser qu’il ne pouvais y avoir demeuré longtemps ». A l’aide de ce procédé le lecteur est emporté dans le monde du personnage de roman et peut partager ses émotions et ses sensations et donc se sentir proche de lui. Vargas Llosa a écrit que “Une poignée de personnages littéraires ont marqué ma vie de façon plus durable qu'une bonne partie des êtres en chair et en os que j'ai connus.” Elle affirme ici, qu'un personnage de roman peut tout aussi bien si ce n'est mieux qu'un être humain, nous influencer et changer notre vision du monde. En effet, le personnage,s’il présente des caractéristiques communes avec son lecteur comme l'âge, la situation sociale, des traits de caractère identiques ou encore des expressions similaires, favorise immédiatement une intimité avec le lecteur voire une identification de celui-là à celui-ci. Le personnage devient alors une sorte de miroir ou de double dans lequel le lecteur se retrouve dans un plaisir quasiment narcissique. Ainsi dans Le Liseur, le jeune adolescent que l’on est peut parfaitement s’identifier à la figure du Jeune Allemand qui découvre l’amour pour la première fois. Aussi, il peut entrer en parfaite empathie avec son personnage qui découvre ensuite que la femme qu’il a aimé a travaillé aux côtés des Nazis. Le personnage peut également nous paraître plus proche parce qu’il nous laisse entrevoir une intériorité d’ordinaire ; dès lors il nous ouvre les portes du mystère humain qui nous demeure inaccessible face aux autres humains. Dans Du côté de chez Swann de Proust, les aventures amoureuses de Swann qui s’éprend d’Odette parce qu’elle lui rappelle une oeuvre d’art, est en proie à une jalousie qui le conduit à épier sous ses fenêtres même si au fond Odette n’est pas “son genre”. Le lecteur peut alors suivre les sentiments intimes du personnage. Le romancier a donc la capacité de donner du relief à des personnages ordinaires.

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