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En quoi peut-on dire que, dans A propos d'Horace, Victor Hugo est un poète engagé ?

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Par   •  4 Février 2021  •  Commentaire de texte  •  1 456 Mots (6 Pages)  •  1 343 Vues

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                                                              Commentaire littéraire

L‘ œuvre artistique de Victor Hugo est d’une grande variété : pièces de théâtre, romans, essais et même des aquarelles ! Mais il est surtout l’un des plus populaires de tous nos poètes. Un de ses grands succès s’intitule Les Contemplations recueil de poésie publié en 1856. Dans celui-ci l'auteur de Notre-Dame de Paris évoque ses souvenirs et expérimente un genre particulier : l’autobiographie versifiée. Le passage que nous allions étudier, écrit en vers alexandrin à rimes suivies, est un extrait du poème « A propos d’Horace » qui fait partie des contemplations. Hugo évoque ses souvenirs de collégien. En quoi peut-on dire que ce poète est engagé ? Pour le montrer nous verrons que cet extrait et l'évocation romantique d'un souvenir douloureux au service d'un réquisitoire contre l'enseignement traditionnel du XIX ème siècle.

Le poète va évoquer ici des souvenirs douloureux et précis durant le collège. Premièrement nous remarquons que Hugo parle à la première personne du singulier nous retrouvons le pronom personnel ‘’je’’ : « je me débattais » ou encore « j’étais alors en proie à la mathématique » tout au long de la première strophe. Puis nous voyons également que l'écrivain des misérables adopte un registre lyrique qui met en évidence ce souvenir douloureux, il désigne ce moment comme étant « un temps ombre ! ». Cette phrase nominale et exclamative souligne cette tristesse au même titre que le mot hélas. On remarque que tous les verbes sont à l’imparfait « j’étais alors en proie à la mathématiques » et « enfant ému du frisson poétique » ou encore « et je me débattais » ’. Grâce à ces deux premiers vers il montre que les mathématiques sont une véritable souffrance et nous percevons également sa sensibilité pour les poèmes. D’emblée Hugo montre sa tristesse. Régulièrement il va utiliser des métaphores comme par exemple  » pauvre oiseau qui heurtais du crane mes barreaux » , nous repérons que  « heurtais »’est écrit avec un « s » pour montrer qu’il parle à la première personne du singulier, il se considère donc comme l’oiseau, privé de sa liberté, il souffre. Le champ lexical de l’oiseau et la cage vient renforcer cette impression d’emprisonnement : « ailes », « pauvre » « oiseau », » bec », « cage » « débattais » « crane ».

Ensuite si Hugo évoque un souvenir personnel il insiste sur la douleur de ce souvenir par le biais du champ lexical de la torture comme les expressions « on me livrait tout vif », « on me liait », « on me faisait de force ingurgite » « on me fourrait », expriment un moi en souffrance face à des « bourreaux » La souffrance physique évoquée par cette métaphore filée est ici l’expression d’une souffrance morale au regard de l’enseignement des maths représenté par » un bois Bertrand funèbre ». D’ailleurs d’autres termes tel que « chiffre », « des x et y » « diviseur », « quotient » viennent établir le champ lexical des mathématiques. Cette omniprésence du calcul martyrise le jeune Hugo qui est épris de » frisson poétique ». Cette sensibilité contrariée « sur l’affreux chevalet des X et des Y » est à l’origine de sa souffrance mais aussi de sa révolte.

Cette révolte apparait au vers 11 au travers d’une lutte physique face à ses tortionnaires mise en évidence par le vers 11 « je me débattais lugubre patient ». L’image également du pauvre oiseau qui heurtais du crane mes barreaux » renforce cette idée à savoir un jeune écolier qui veut s’échapper de l’emprisonnement de l’enseignement des mathématiques. C’est pourquoi toute la seconde strophe change de système énonciatif avec l’apparition notamment de l’emploie du futur « sera », « verra »et « connaitra » qui désigne l’enseignement idéal de demain. Mais c’est peut-être le vers 13 qui désigne le mieux cette révolte, composé par 2 phrases pour rendre encore plus visible « les cris » du jeune écolier. En effet ce vers 13 est en quelques sorte un ver pivot qui, est scindé en 2 parties, faisant la jonction entre l’évocations du souvenir douloureux du poète et les leçons que la société doit en tirer et notamment l’enseignement.

Cependant, si le poème possède un caractère autobiographique il est avant tout un prétexte pour critiquer violemment l’enseignement traditionnel du 19 siècle, et proposer une autre voie.  Pour ce faire nous remarquons une progression dans le poème lié à une structuré bien précise en 2 temps, qui est bien visible. Ainsi le lecteur voit apparaitre 2 strophes, la première comme nous l’avons vu centré sur le poète avec la présence du pronom personnel « je » ou « me » alors que le second change de système énonciatif pour laisser place a la troisième personne du singulier « l’homme sera sage ». De plus dans la seconde strophe tous les verbes sont au futur ou au présent de vérité général vers 22-23. Cette structure correspond à la volonté de défendre un raisonnement et une thèse à partir d’un vécu personnel « lorsqu’on n’instruira plus les oiseaux par la cage ».

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