En quoi la fatalité repose – t – elle sur le désir inexorable de vengeance de Médée ?
Commentaire de texte : En quoi la fatalité repose – t – elle sur le désir inexorable de vengeance de Médée ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar xsdzcdefcvfv • 21 Avril 2022 • Commentaire de texte • 660 Mots (3 Pages) • 749 Vues
Problématique : En quoi la fatalité repose – t – elle sur le désir inexorable de vengeance de Médée ?
I. Une vengeance monstrueuse.
II. Le désespoir d’une mère.
Médée, Euripide, 431 av.JC : Monologue final de Médée
Médée, magicienne et princesse de Colchide a trahi sa patrie et commis de nombreux crimes pour l'amour du héros Jason qu'elle aide à conquérir la Toison d'Or. Des années plus tard, le couple est réfugié à Corinthe et Jason répudie sa femme ainsi que ses deux enfants afin d'épouser la fille du roi Créon. Médée, submergée par la haine décide alors de se venger en tuant ses propres enfants.
O mes enfants, mes enfants, vous avez donc une cité, une demeure où, m'abandonnant à mon malheur, vous vivrez pour toujours, privés de votre mère. Et moi je m'en irai en exil vers une autre terre avant de jouir de vous deux et de vous voir heureux, avant de vous avoir mariés, d'avoir paré votre couche nuptiale et levé pour vous les torches de l'hyménée1! Ah! malheureuse que je suis à cause de mon orgueil! C'est donc en vain, ô mes enfants que je vous ai élevés, en vain aussi que j'ai peiné, que j'ai été déchirée par les souffrances, que j'ai supporté les terribles douleurs de l'enfantement! Ah! oui, jadis, infortunée! combien d'espérances avais-je placées en vous! Vous me nourrissiez dans ma vieillesse et, après ma mort, vos mains m'ensevelissaient pieusement, chose enviée des hommes. Maintenant c'en est fait de cette douce pensée. Car privée de vous je traînerai une vie de tristesse et de souffrances. Et vous, votre mère, jamais plus vos yeux chéris ne la verront : vous serez partis vers une autre forme d'existence. Hélas ! hélas ! pourquoi tournez-vous vers moi vos yeux, mes enfants ? Pourquoi m'adressez-vous ce dernier sourire ? — Malheur! Que faire ? Le cœur me manque, femmes, quand je vois le regard brillant de mes enfants. Non, je ne pourrais pas. Adieu, mes anciens projets. J'emmènerai mes fils loin du pays. Pourquoi me faut-il, pour torturer leur père par leur malheur à eux, redoubler mes malheurs à moi ? Non, non, pas moi. Adieu, mes projets. Mais quoi ? Je veux être condamnée à la risée en laissant mes ennemis impunis ? Allons! de l'audace! Ah! quelle est ma lâcheté d'abandonner mon cœur à ces faiblesses! Rentrez dans le palais, mes enfants. (Elle lève le bras vers le Soleil.) Celui à qui Thémis2 interdit d'assister à mon sacrifice, cela le regarde, mais je ne laisserai pas faiblir ma main. Hélas ! Non, mon cœur, non, n'accomplis pas, toi, ce crime. Laisse-les, malheureuse! Épargne tes enfants. Ils vivront là-bas avec moi et seront ma joie. Non, par les vengeurs souterrains de l'Hadès3, il n'arrivera jamais que je livre moi-même mes fils aux insultes de mes ennemis. Il faut absolument qu'ils meurent; puisqu'il le faut, c'est moi qui les tuerai, qui les ai mis au monde. C'est chose faite, inévitable. D'ailleurs, la sur la tête, dans ses voiles, la royale épousée expire4; j'en suis sûre, moi. Allons! puisque je vais entrer dans la voie des plus terribles malheurs et leur faire prendre une voie plus funeste encore, je veux dire adieu
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