Dissertation sur le conte voltairien

                                                          Dissertation conte voltairien :

      Le XVIIIème siècle est marqué par l’apparition d’un mouvement philosophique : les Lumières. Ce courant de pensée ayant pour devise « Sapere aude », œuvre à combattre « l’infâme ». Voltaire, représentant de ce siècle, écrit de nombreux contes philosophiques dans lesquels il s’attèle à dénoncer le fanatisme religieux, l’absolutisme politique et l’injustice sociale. Un critique a d’ailleurs affirmé que le conte voltairien offre cette particularité remarquable que la fantaisie et la vérité, intimement mêlées l’une a l’autre, s’y renforcent mutuellement ».                                                                           Il sera alors question pour nous de voir comment Voltaire mêle admirablement la fantaisie à la vérité sociale dans Micromégas ainsi que dans les autres contes philosophiques.                                                                                                                Pour répondre à notre question problématique, nos nous consacrerons à l’aspect merveilleux de conte avant de nous attarder sur sa dimension satirique pour enfin analyser l’intérêt de cette fusion.

     Voltaire a choisi ce genre encore considéré comme mineur à son époque, pour livrer au public ses commentaires sur la société de son temps. Le goût d’un public friand d’œuvres merveilleuses se trouve ainsi assouvi.                                                                                                                                                          La fantaisie de conte voltairien réside dans les actions des personnages lesquelles sont pleines d’invraisemblances. En effet, dans Micromégas, le personnage éponyme et son compagnon voyagent à travers la Voie Lactée en recourant au rayon du soleil. Ingénieux, ils inventent un microscope et un porte voix respectivement avec un diamant et une rognure d’ongle pour communiquer avec les terries. D’autre part, les personnages sont décrits de sorte à susciter l’intérêt du lecteur. Certes, Micromégas est un géant de plus de mille sens. Il est doté de « beaucoup d’esprit ». Il se nourrit à son arrivée sur Terre de montagne.

    De plus, le cadre est le décor sont ceux de la pré-science fiction .D’ailleurs les deux personnages sont issus de deux planètes différentes : Sirius pour Micromégas et Saturne pour « le nain ». Les personnages sont également fictifs : « Micromégas a 450 ans, son procès dure 250 ans et il est condamné a 800 ans d’exil ». Malgré la grandeur des chiffres, Micromégas est considéré comme un homme. Les durées dépassent ainsi la porté humaine et nous plongent d’emblée dans le temps invraisemblable du conte. La précision des choses mène à confusion le lecteur qui se trouve submergé par n sentiment d’étonnement. La visée merveilleuse du conte se trouve ainsi remplie.

Dans cette perspective, le conte voltairien fait rêver le lecteur vers un ailleurs qui semble invraisemblable et totalement fictif. Cependant, cette œuvre s’inscrit aussi dans la réalité notamment par le biais de la satire.

      En effet, dans Micromégas, de nombreuses allusions à  des personnages ou des événements réels sont présents.                                                                                                                                                             Voltaire évoque notamment une expédition en Laponie qui n’est pas sans rappeler celle de Maupertuis (1736-1737), ou encore la guerre qui opposa les Turcs aux Russes et aux Autrichiens en (1736-1739).Ainsi le temps de la narration concorde avec le temps d’écriture puisque l’auteur fait référence à des événements ayant réellement existé à son époque. De plus il cite plusieurs de ses confrères philosophes, d’Aristote à Locke, en passant par Descartes, Malebranche et Leibniz. Cependant, Voltaire ne manque pas d’en critiquer la plus part et cela par le biais de la satire. Tous les moyens de la satire (le comique, l’humour, les figures de style,…) sont alors employés dans la critique : du déterminisme de Malebranche, de la providence et du meilleur des mondes de Leibniz, de l’anthropomorphisme de Saint Thomas, de la conception innée des idées de Descartes.

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