Dissertation : pensez-vous que le roman soit en mesure de lutter contre la barbarie des hommes?
Dissertation : Dissertation : pensez-vous que le roman soit en mesure de lutter contre la barbarie des hommes?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar SkrtSkrt • 16 Février 2017 • Dissertation • 1 983 Mots (8 Pages) • 1 148 Vues
Dissertation n°1
Sujet : Pensez-vous que le roman soit en mesure de lutter contre la barbarie des hommes ?
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Comme disait Gustave Lebon : « la barbarie change souvent de nom, mais il faut sans cesse lutter contre elle », c’est ce point de vue que soutient Luis Sepúlveda dans Le vieux qui lisait des romans d’amour lorsqu’il écrit : « Il prit la direction d'El Idilio, de sa cabane et de ses romans qui parlaient d'amour avec des mots si beau que, parfois, ils lui faisaient oublier la barbarie des hommes ». La barbarie recouvre deux notions : le terme barbare signifiait chez les grecs : celui qui ne parle pas grec. La barbarie peut donc d’une part renvoyer aux comportement d’un être non éduqué et sans culture. Elle peut d’autre part, désigner le comportement d’un être cruel, voire inhumain. De fait, nous nous demanderons si les romans luttent contre la barbarie ou si, de droit, ils n’ont aucune influence sur le comportement des hommes. Pour se faire, nous répondrons à cette problématique en montrant tout d’abord que le roman est susceptible de lutter contre la barbarie néanmoins, nous nuancerons ensuite ce point de vue car certains romans ne semblent pas, à première vue, lutter contre la barbarie puis nous conclurons en montrant que le roman, quel qu’il soit, nous apporte une culture, culture antidote à la barbarie.
Comme l’affirme Sepúlveda, le roman semble lutter contre la barbarie. Effectivement certains romans dénoncent par exemple la barbarie de la guerre par le biais de personnages qui luttent eux-mêmes contre la barbarie à travers leurs aventures. On peut à cet exemple, citer le roman d’André Malraux L’espoir. Ce dernier raconte le début de la guerre d’Espagne depuis le putsch franquiste jusqu’à la bataille de Guadalajara en 1937. Le roman raconte l’histoire de différents personnages participant à la guerre d’Espagne et ayant chacun une opinion politique différente : Manuel par exemple représente le communisme, Hernandez incarne quant à lui les républicains… Pour André Malraux, la guerre n’est pas une fatalité mais un événement qui sert à faire changer le monde significativement. Pour Malraux la guerre sert avant tout à montrer la barbarie des hommes afin de la bannir du monde d’après-guerre. Nous pouvons aussi nous appuyer sur un roman de Dalton Trumbo, Johnny s’en va-t-en guerre ou le héros, Johnny, un militaire américain luttant lors de la première guerre mondiale se retrouve défiguré à cause d’un obus. Ce héros incarne toute l’horreur de la guerre et est l’une des œuvres les plus lues lors des meetings pacifiques contre la guerre du Viêt-Nam. Ce livre démontre toute l’horreur de la guerre et plus que cela, des hommes. Les romans décrivant les horreurs de la guerre luttent clairement contre la barbarie dans le sens de l’homme cruel, mais d’autres romans luttent, eux, contre la barbarie dans le sens de la non éducation, comme nous allons maintenant le voir. Certains romans peuvent avoir vocation à lutter contre la barbarie de l’homme en les instruisant, les éduquant, en leur apprenant le bon respect des règles de la société, leur inculquant la tolérance, en leur enseignant une morale, car comme disait Raoul Vaneigem :
« L'absolue tolérance de toutes les opinions doit avoir pour fondement l'intolérance absolue de toutes les barbaries. ». L’écrivain Tomas More soutient en tout cas ce point de vue lorsqu’il écrit Utopia en 1516. Ce livre décrit l’histoire de Utopus, un combattant qui conquiert la région d’Abraxa qui est peuplée par des barbares. De ces barbares il fait « un peuple qui surpasse […] toutes les autres civilisations » en les instruisant, car il pense que la culture devrait être accessible à tous, et en leur imposant des règles strictes afin de créer une civilisation. Par ce roman, Tomas More fait une satire de la société de l’époque et donne selon lui le système idéal afin de bannir la barbarie des hommes de ce monde. Pour lui l’éducation, la tolérance et la rigueur sont nécessaires afin d’y arriver.
Nous avons donc pu voir que certains romans luttaient clairement contre la barbarie des hommes de par les sujets qu’ils traitaient comme les horreurs de la guerre ou en cherchant à instruire les hommes, néanmoins certains romans peuvent laisser croire, à première vue qu’ils ne luttent pas contre la barbarie. Nous pouvons à ce titre parler du roman de Gustave Flaubert, Madame Bovary qui raconte l’histoire d’Emma Bovary, fille d’un riche fermier et qui épouse un officier de santé : Charles Bovary. Elle rêve d’une vie trépidante mais est déçue par la réalité, et finit pas se suicider, laissant son mari mourir de tristesse et sa fille être confiée à sa tante qui la fera travailler dans une filature de coton. A première vue, nous pouvons donc penser que ce roman est sans lien avec la lutte contre la barbarie, l’histoire est celle d’une fille de campagne qui ne fait que lire des romans à l’eau de rose et se laisser berner d’illusion. Ce roman ne parle pas de la barbarie des hommes et ne cherche en aucun cas à lutter contre elle, du moins pas à première vue. Au même titre, nous pouvons parler du roman de Guy de Maupassant, Mont-Oriol, roman qui raconte l’histoire de Christiane Andermatt qui se rend en Auvergne afin de faire soigner sa stérilité et qui tombe amoureuse de Paul Brétigny qui lui donnera une fille alors que son mari, William Andermatt va spéculer sur les terrains de la région. Ce roman ne semble pas, au premier abord, lutter contre la barbarie des hommes car il présente seulement une intrigue amoureuse entre Christiane et Paul sur un fond d’intrigue financière avec William et présente aussi une satire de la médecine que Maupassant juge inefficace. On peut donc dire qu’aux premier abord, ce roman ne lutte pas contre la barbarie.
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