Dissertation de français, lettre de Rimbaud à Paul Demeny

DISSERTATION FRANCAIS

« Le poète se fait voyant par un long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens ». 

Cette phrase est tirée de la lettre envoyée par Rimbaud à Paul Demeny.

Dans cette lettre, Rimbaud explique la vision qu’il a d'un poète : un poète doit être voyant mais aussi capable d'interpréter. Il doit également être en mesure d'utiliser ses sens pour écrire ses poèmes.

Nous allons mettre en relation cette phrase, tirée de la lettre pour Paul Demeny, et le recueil de poèmes « Alcool » de Guillaume Apollinaire. Pour Rimbaud, la manière d’écrire un poème est très particulière. Il faut que le poète ressente les choses qu’il écrit et qu’il interprète. D’après Rimbaud, Guillaume Apollinaire est-il donc un bon poète ?

Dans son recueil de poèmes « Alcool », Apollinaire respecte, d’une manière plus ou moins fidèle, les règles de Rimbaud. Il nous fait partager ses expériences à travers ses poèmes, comme par exemple dans le vent nocturne (p 91) où il dit « les cimes des pins grincent en se heurtant et l'on entend aussi se lamenter l'autan ». Cette phrase nous montre bien le ressenti d’Apollinaire à ce moment. Autre exemple tiré de son recueil : « mon verre est plein d'un vin trembleur comme une flamme » Rhénanes (p 110). Dans cet extrait, Guillaume Apollinaire nous fait partager l'effet que le vin a sur lui. Ou encore : « partant j'aime les fruits je déteste les fleurs » Signe p (126). Encore une fois, il nous fait part de son ressenti.

Après ces différents extraits de poème, on voit qu’Apollinaire nous fait partager à chaque fois une partie de ce qu’il éprouve. On peut donc en conclure qu’Apollinaire respecte déjà le fait d'écrire un poème avec ce que l'on ressent : « long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens ».

Apollinaire a-t-il toutes les qualités souhaitées par Rimbaud ?

Guillaume Apollinaire écrit donc les poèmes en fonction de ce qu’il éprouve, ce qui va dans le sens voulu par Rimbaud. Mais maintenant va-t-il puisé au plus profond de lui pour se rappeler de ses souvenirs les plus lointains ?

« L'automne est morte souviens-t ‘en » L'adieu (p77) : dans ce poème on apprend qu'il se sert de ses souvenirs lointains en utilisant le mot « souviens-t ‘en ». « Elle allait et venait le soir » Marizimbill (p67) : grâce à « venait », conjugué à l'imparfait, on voit qu’il remonte encore une fois dans ses pensées. On a vraiment l'impression qu’Apollinaire pioche dans ses souvenirs pour écrire ses poèmes, même si la plupart de ses poèmes sont écrits au présent.

Certains des poèmes de Guillaume Apollinaire seraient parfaits pour Rimbaud car ils combinent souvenirs et ressentis tandis que d'autres ne lui conviendraient vraiment pas, comme par exemple Schinderhannes, qui n'est ni un ressenti, ni un souvenir, mais tout simplement la description d'une scène qu’Apollinaire a vécu. Il d'écrit également une scène dans Annie.

On peut donc dire que Guillaume Apollinaire écrit des poèmes qui respectent à la perfection les règles édictées par Rimbaud, mais d'autres qui en sont totalement le contraire. Apollinaire, pour certains poèmes, aurait pu être considéré par Rimbaud comme un écrivain « banal » tandis que pour d'autres poèmes Rimbaud aurait pu l'admirer. Après est ce que Apollinaire est aussi investi que Rimbaud dans ces poèmes? Est ce qu’il use de toutes ses forces pour se rappeler de ses souvenirs comme le dit si bien Rimbaud : « il épuise en lui tous les poisons ». Rimbaud pour revenir dans ses pensées passent par différentes formes: la folie, l’amour, la souffrance pour n’obtenir que la quintessence de ses souvenirs.

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