Dissertation Phèdre de Racine

Rappel du sujet?

Dans la préface de Phèdre, Racine écrit que sa pièce met en valeur les vertus humaines.

Partagez-vous ce point de vue ?

A la création de Phèdre en 1677, et comme il l'a déjà fait pour ses autres pièces, Racine publie

une préface destinée à éclaircir ses objectifs. Ce texte, comme les autres qui l'ont précédé, constitue

une source importante pour comprendre ce qu'a voulu dire l'auteur en composant son œuvre. Dans la

préface de Phèdre, Racine écrit, en parlant de sa pièce, qu'il n'en a « point fait où la vertu soit plus

mise en jour que d'en celle-ci. » La pièce est-elle intégralement construite pour valoriser les vertus ? La

question est importante, dans la mesure où le théâtre, rappelons-le, est condamné par l'Eglise au XVIle

siècle, et davantage encore par Port-Royal, dont Racine est très proche. Nous verrons tout d'abord en

quoi Phèdre peut paraître moins « édifiante » que son auteur le prétend. Nous poursuivrons ensuite

notre réflexion en nous demandant ce qui peut encourager le spectateur de la pièce à la vertu, cette

force intérieure qui conduit l'homme au bien défini par la société ou la religion.

Il parait difficile de définir la pièce de Racine comme un « spectacle » de vertus, comme semble

le faire son auteur.

Tout d'abord, le sujet même, certes emprunté à la mythologie grecque, apparaît comme un

sujet extrêmement délicat, voire choquant pour un homme du XVIle siècle; une femme, épouse d'un

roi en secondes noces, est amoureuse passionnée de son beau-fils. Si l'adultère n'est pas consommé,

la passion vécue par Phèdre est exposée dans la pièce avec beaucoup de détails. Il s'agit d'un amour,

non pas vertueux, mais violent, dévastateur, aux graves conséquences. Phèdre brûle d'une attirance

physique, comme elle le révèle à de nombreuses reprises, à Oenone mais aussi à Hippolyte lui-mème.

Cette passion l'a conduite à manifester sa haine pour Hippolyte mais elle « explose » littéralement au

cours de la pièce. Phèdre parle elle-même de son corps qui « transit » ou qui « brûle » d'amour En

mettant les mots de la passion dévastatrice dans la bouche de ses personnages, Racine rêvèle les

ressorts cachés des sentiments : il met brutalement à nu ses personnages et montre ce que le monde

classique, au XVIle siècle, veut cacher par principe moral. Par conséquent, dans une certaine mesure,

phèdre

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