“Des Cannibales”, Essais, 1595 Montaigne
Commentaire de texte : “Des Cannibales”, Essais, 1595 Montaigne. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar LaetiSaori • 29 Décembre 2022 • Commentaire de texte • 1 008 Mots (5 Pages) • 317 Vues
“Des Cannibales”, Essais, 1595 Montaigne
Introduction
“Des Cannibales” est un extrait des Essais de Montaigne, son oeuvre principale publiée en1595. Dans cette oeuvre, il aborde une grande variété de sujets sous un anglephilosophique, mais aussi politique et social. Il nous livre aussi ses réflexions sur sa propre vie et sur la condition de l’homme. Auteur humaniste du XVIe siècle, il évoque dans cet extrait un peuple récemment découvert et propose sa vision de la barbarie, tout en donnant une leçon de relativisme aux européens.
Ouverture
L’idée que les progrès de la civilisation sont en réalité des méfaits sert de fondement au mythe du “bon sauvage”, qui sera repris bien plus tard, au XVIIIe siècle : c’est le cas de La Hontan dans ses Dialogues Curieux entre l’Auteur et un Sauvage de bon sens qui a voyagé, écrits en 1703.
Analyse
Un effort définitionnel et didactique
◈ « je trouve”, “à ce qu’on m’en a rapporté”, “il semble que”, “me semblent”
→ modalisateurs d’incertitude
: il prend des précaution oratoires, il veut rester modeste et nous donner des pistes de réflexion
◈ “or”, “donc”, “pourtant”
→ utilisation de connecteurs logiques : crée de la fluidité dans son discours et l’organise
◈ citation de Properce + évocation de “Platon”
→ s’appuie sur des références illustres pour bâtir son argumentation sur une base solide
◈ “chacun appelle barbarie ce qui n’est pas de son usage”
→ présent de vérité générale : volonté de définir
◈ analogie entre l’homme sauvage et le fruit sauvage
→ il renverse le sens du terme “sauvage” pour faire apparaître ses connotations mélioratives afin construire son argumentation sur le sens positif du mot “sauvage”
◈ “il n’y a rien de barbare et de sauvage en cette nation”
“ces nations me semblent donc ainsi barbares”
→ antithèse : le sens de barbare a été modifié entretemps
Une leçon de relativisme
◈ “chacun appelle barbarie ce qui n’est pas de son usage”
→ présent de vérité générale + “chacun” : volonté de définir, le “chacun” permet de faire naître le relativisme puisque chacun juge les autres sociétés selon ce qu’il connaît, sa propre société
◈ “parfait”
→ répétition ironique de “parfait” : Montaigne dénonce les préjugés ethnocentriques de ses
contemporains, il cherche à faire comprendre au lecteur que c’est ridicule de penser cela
◈ “parfait”, “sauvage”
→ contraste entre “parfait” et “sauvage” : critique ironique de la vision de ses contemporains
◈ “nous n’avons autre mire de la vérité et de la raison que l’exemple [...] du pays où nous sommes”
→ restriction : marque le caractère partiel de la vision du monde des européens + “la vérité” et “la raison” sont des concepts universels alors que “l’exemple” n’est qu’une application
Un éloge paradoxal
◈ “Des Cannibales”
→ à la lecture du titre, on pense qu’il va critiquer ce peuple
◈ “il n’y a rien de barbare et de sauvage en cette nation”
→ tournure négative : montre qu’il va à l’encontre des idées reçues de ses contemporains, puisque la défense du cannibalisme est un parti-pris très subversifs, cette pratique est difficilement défendable, et surtout extrêmement choquante. De plus, elle s’inscrit en opposition face à l’Église qui sacralise la vie humaine. Cette affirmation liminaire devient ainsi provocatrice qui sert de captatio benevolentiae
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