« Des Cannibales », Michel Montaigne, Essais, 1570-1588
Cours : « Des Cannibales », Michel Montaigne, Essais, 1570-1588. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar PAC 10 • 31 Janvier 2018 • Cours • 851 Mots (4 Pages) • 1 378 Vues
« Des Cannibales », Michel Montaigne, Essais, 1570-1588[pic 1][pic 2][pic 3]
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Introduction : Ce texte est un extrait du chapitre « Des cannibales » des Essais de Montaigne écrits au XVIème siècle. Rédigé en plein milieu des guerres de religion et de l’expansion de l’Europe vers le nouveau monde, il montre la relativité des jugements et critique l’ethnocentrisme européen. Montaigne observe, compare leurs mœurs et tente d’acquérir une objectivité optimale et de se libérer de ses préjugés. Il déplace alors le problème de l’ethnocentrisme : le regard part des Barbares vers les Européens.
Problématique : Montrez que l’argumentation directe sert les idées de Montaigne ?
Ce texte défend-t-il les valeurs humanistes ?
En quoi ce texte est-il polémique ?
En quoi ce texte est-il significatif du genre de l’Essai ?
De quelle manière Montaigne remet-il en cause la notion de barbarie ?
Plan
- L’attitude septique : l’interrogation sur les valeurs européennes
- Réfutation de la thèse adverse
- Forme négative : « qu’il n’y a rien de barbare » (l.1), « ce qui n’est pas » (l.3), « nous n’avons d’autre » (l.4) ➔ opposition.
- Présent de vérité générale → il appuie ses idées.
- Etroitesse d’esprit des Européens « mire » / « usance » (l.4-5).
- Utilisation de l’ironie : qualificatif hyperbolique « la parfaite religion, la parfaite police, parfait… » (l.6) ➔ il se moque de ce que pense les autres.
- Logique inductive : thèse en tête (l.1-5).
- Subjectivité : modalisateurs = « trouve » (l.1), « à la vérité » (l.8), « je ne suis pas » (l.27).
- Pour une définition sans préjugé
- Redéfinition des mots : « sauvage » (l.2) = proche de la nature / « barbare » (l.1) = étranger ➔ il explique le vrai sens des mots (pas de préjugés).
- Registre didactique.
- Mise en cause de la société qui « altère » (l.9) l’individu et donc le rend « sauvage » (l.2) et « barbare » (l.1) au sens « violent ».
- Registre polémique.
- L’attitude humaniste : l’intérêt bienveillant pour les Indiens
- Une description précise et organisée
- Description méticuleuse, quasi ethnologique.
- Registre épique : « émerveillable » (l.16).
- La démonstration de la civilisation
- Description du rituel (l.10-27), du symbole « pour son trophée la tête de l’ennemi » (l.16-17), de la vaillance « de déroutes et d’effroi, ils ne savent ce que c’est » (l.16), l’armement « des arcs ou des épées de bois » (l.13), la convivialité « envoie des lopins à ceux de leurs amis » (l.25).
- La valeur argumentative de l’exemple
- Comparaison
- Relativisme des jugements.
- L’attitude critique : la dénonciation de la barbarie en France
- L’engagement personnel
- Utilisation permanente du « je » : « je trouve » (l.1), « m’en a rapporté » (l.2) ➔ il s’implique le + possible dans son propos
- Utilisation de modalisateurs : « je trouve » (l.1) = opinion + implication, « je ne suis pas » (l.27)
- Association à la communauté « nous » (l.4) ➔ il s’inclut dedans.
- Vocabulaire religieux : « jugeant à point de leurs fautes » (l.29)
- La condamnation
- Une démonstration logique : des comparatifs de supériorité « il y a plus […] qu’à le manger mort » (l.30-31), « qui pis est […] que de le rôtir » (l.35-36).
- Modalisateurs : « trouve » (l.1), « à la vérité » (l.8), « je ne suis pas » (l.27).
- Opposition : « non entre des ennemis anciens » / « mais entre des voisins et concitoyens » (l.34-35) ➔ il condamne les Européens.
- Lexique frappant : « le faire mordre et meurtrir par les chiens » (l.33), « aux pourceaux » (l.33), « le rôtir et mangé après qu’il est trépassé » (l.36-37) ➔ il nous donne à voir la monstruosité des actes Européens et les dénonce.
- Lexique intensif « si aveugles aux nôtres » (l.30), « sous prétexte de piété et de religions (l.36) ➔ Indignation de l’auteur.
Conclusion : Dans cet extrait Montagne renverse le sens courant du terme. En effet, ce sont les hommes civilisés qu’il qualifie de « sauvage » car ils cherchent à tout prix à dégrader l’œuvre parfaite de la nature, alors que les hommes du Nouveau Monde vivent selon les lois naturelles, en harmonie avec elles.
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