Dans quelles mesures la conquête du Nouveau Monde permet-elle à Montaigne d’interroger le lecteur sur son propre Monde ?

Michel de Montaigne est un célèbre humaniste et homme politique Français provenant d’une riche famille Bordelaise ayant fait fortune dans le lapis-lazuli. Il est l’auteur des Essais : les Essais sont un ensemble de trois livres écrit entre 1572 et 1592 dans lesquels Montaigne aborde des sujets variés tels que la médecine, l'amitié et notamment le Nouveau Monde.

L’Humanisme, le mouvement artistique et littéraire dont Montaigne appartient accorde de l’importance aux progrès de l’Homme, à la maximisation du savoir et à toutes les civilisations. Il est donc logique que le Nouveau Monde tienne une place importante dans les Essais. Dans les chapitres destinés au Nouveau Monde, Montaigne décrit en majorité la vie en communauté des Amérindiens, l’ethnocentrisme dont les Européens font preuve et la faune et la flore présentes en Amérique.

Dans quelles mesures la conquête du Nouveau Monde permet-elle à Montaigne d’interroger le lecteur sur son propre Monde ?

Comment l'appropriation et la soumission du Nouveau Monde permet à Montaigne de remettre en question la perception et le regard que porte le lecteur à sa propre civilisation et au Monde?

Nous verrons dans un premier temps comment Montaigne informe le lecteur grâce à toutes les connaissances et informations qu’il a acquis sur le Nouveau Monde. Ensuite, nous analyserons comment ce célèbre humaniste amène le lecteur dans sa réflexion

Grâce au grand travail de recherche concernant le Nouveau Monde que Montaigne a fait l’incitation à la remise en question de sa civilisation et de son fonctionnement n’est que favorisée pour le lecteur

En effet, dans les Essais Montaigne va effectuer énormément de recherches sur les Amérindiens. Dans le premier livre des Essais l’auteur dédie l'entièreté du chapitre 31 « Des Cannibales » au Nouveau Monde. Le titre du chapitre fait référence à l’anthropophagie présente dans les sociétés du Nouveau Monde. Dans ce chapitre Montaigne va même mettre à l’écrit une la conversation qu’il a entretenu avec trois chefs Indiens dans le port de Rouen. Cette discussion nous apprends énormément sur leur société comme le fait qu’il ne pratique le cannibalisme que sur les prisonniers qu’ils ont lorsqu’ils sont en guerre avec une autre tribu. Ce même chapitre nous donne des informations sur leur mode de vie : « ils vivent dans de grandes maisons où ils dorment à 200 ou 300personnes. » «  ils s'appellent communément « frère » lorsqu’ils ont le même âge et « père » pour les plus vieux ». Le récit que fait Montaigne au lecteur qui peut se faire un avis fondé sur leur mode de vie et n’a pas à se baser sur les remarques majoritairement péjoratives qu’il peut entendre en France à cette même période. Nous pouvons donc voir grâce aux propos de Montaigne que la société Amérindienne est fondé sur le respect mutuel et que l’anthropophagie n’est pas une preuve que les Amérindiens sont sauvages mais juste qu’ils pratiquent une religion différente de celles connues en Europes.

De plus, Montaigne met en lumière les comportements inhumains que les conquistadors pratiquent pour assoir leur autorité et maximiser leur pouvoir ainsi que leur richesse. L’auteur nous explique toutes les violences que reçoivent les amérindiens sans pour autant être en tort. Ils sont réduits à l’esclavage, torturés, violés, pillés… Dans la Controverse de Valladolid, un livre relatant du débat entre Sepúlveda, Las Casas et l’église pour déterminer si les Indiens devaient être considérés comme homme ou « animal ». Las Casas (l’homme étant pour considérer les Indiens comme homme dans le débat) raconte donc les fréquents massacres envers les Indiens, les villages entiers qui sont décimés, où 500personnes sont tués pour l’erreur d’une seule personne. Tous ses récits sont très peu médiatisés en Europe et de peu qu’ils soient connus les actes des conquistadors n'étaient pas critiqués mais plus considérés comme obligatoires. Les efforts qu’ont fait Las Casas et Montaigne concernant le Nouveau Monde permet d’informer comme il se doit l’Europe des massacres commis en Amérique, pour essayer de contrer les moeurs « pro-conquistador » et d'accélérer la possible remise en question des méthodes utilisées par l’Europe.

Enfin, Montaigne décrit d’une précision scientifique la nature présente en Amérique. Il nous relate les différences entre la faune et la flore Européenne et celle Américaine. Michel de Montaigne nous explique que d’après lui l’abondance d’arbres fruitiers, d’animaux et de végétation en général de part le climat propice au développement de celles-ci. Dans les Essais il donne son avis sur la végétation en expliquant que les Indiens n’ont pas dénaturé leur lieu de vie comparé aux Européens qui ne vivent que « d’artifices »et qu’ils ont tout dégradé pour cette cause, il dit aussi que les fruits Américains ont un meilleur goût que ceux des Européens pour la même raison. Montaigne

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