Cyrano de Bergerac, l'autre monde ou les états de l'empirede la lune chap2
Commentaire de texte : Cyrano de Bergerac, l'autre monde ou les états de l'empirede la lune chap2. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar virdou • 10 Juin 2018 • Commentaire de texte • 862 Mots (4 Pages) • 1 878 Vues
ANTOINE RADICE
1ere S4
Cyrano De Bergerac,
L’autre monde ou les Etats de l’empire de la lune . CHAP II ,
1649
En quoi s’agit-il d’un texte satirique ?
La période Baroque qui s’est développée tout au long de la première moitié du 17e siècle, marque une vision du monde traduisant l’inconstance de l’homme, le triomphe des apparences et le gout de l’ornement. Cyrano De Bergerac, dans l’autre monde ou les Etats de l’empire de la lune . CHAP II , écrit en 1649 dépeint à travers le voyage du héros (l’auteur) sur la lune une critique de la vision de la société sur la différence. Nous verrons dans quelle mesure ce texte peut être considéré comme une satire de l’ethnocentrisme de la société moderne. Dans un premier temps, nous verrons dans quelle mesure la description étonnée de ce nouveau monde traduit une vision critique du regard sur l’autre, puis dans un deuxième temps comment le retournement de situation renforce la caractère comique de la situation, et enfin comment le procédé de récit du voyage emporte l’adhésion du lecteur sur sa vision satirique.
La description de la découverte du narrateur, en l’occurrence l’auteur, marque un étonnement incrédule et traduit avec ironie la vision de l’homme sur la différence.
La première phrase introduit immédiatement cet étonnement : « Je restais bien surpris »
Le registre lexical utilisé renforce cette idée. En effet l’auteur compare les hommes rencontrés à des animaux sauvages « rencontrer la compagnie de quelques bêtes », « deux fort grands animaux » utilisant un vocabulaire relevant de la fiction « créatures », « sirènes ». L’exagération dans la description « des sirènes, des faunes et des satyres » « une de ces bêtes hommes », « pas un qui ne marchât à quatre pattes » caricature la description de l’auteur. La répétition du verbe « étonner » tout au long du récit marque la naïveté aveugle du narrateur et le ridiculise. Les hyperboles « plus de sept ou huit cents » renforcent le caractère étonnant. Le fait que les hommes de ce nouveau monde le considèrent également comme un « petit animal de la Reine » renforce le caractère ridicule du narrateur et le manque d’estime à son égard. L’animalisation des hommes rencontrés et l’ironie de la situation constituent des éléments caractéristiques de la satire.
Le texte est construit de manière symétrique. Dans un premier temps, le narrateur décrit la découverte de cette terre inconnue et ses habitants. La difficulté pour lui de reconnaître que ces créatures étaient finalement bien des hommes « je fus bien étonné
Lorsque je reconnus en effet que c’était des hommes, de n’en rencontrer pas un qui marchât à quatre pattes » résume le regard du narrateur (et par extension de la société moderne) sur les habitants du nouveaux monde et marque la rupture entre sa vision et celle que portent les habitants de cette terre sur le narrateur. Cette construction fonctionne comme un miroir qui renvoie l’image critique de la société moderne au narrateur. Le registre animalier est repris, puisque le narrateur est qualifié de « petit animal », comparé à un petit singe. Le choix lexical est particulièrement choisi si l’on considère, le sens figuré du mot petit (mesquin), le mot singe induit un personnage gesticulant et dans l’inconscient fait également penser au verbe singer (imiter) comme pour renforcer l’idée de miroir sur notre société. LA répétition du verbe « voir » illustre également cet effet miroir : « je le vis revenir » « je vis entrer » « ce peuple me vis passer ». La description de l’apparat renforce le caractère ridicule. La description indirecte en miroir de la société moderne sur le même registre que la description du narrateur lui-même renforce le caractère satirique du texte.
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