Correspondances, Baudelaire
Étude de cas : Correspondances, Baudelaire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Chapo0121 • 7 Novembre 2022 • Étude de cas • 3 051 Mots (13 Pages) • 309 Vues
Charles Baudelaire est un poète français du 19ème siècle, grand précurseur du symbolisme. Son recueil intitulé les fleurs du mal est publié en 1857. A l’intérieur de celui-ci, se trouve le poème « correspondances » dans la section spleen et idéal après le poème élévation.
Lecture du poème
Ce poème invite le lecteur à se demander quelle est la fonction du poète dans Correspondances. Pour cela je vais vous proposez une lecture linéaire en 3 mouvements :
Dans un premier temps nous allons analyser les généralités sur le rapport entre l’homme et la nature.
Le sujet du poème est donné dès le 1er vers avec « la Nature » qui est un déterminant article défini accompagné d’un nom. L’emploi de ce déterminant défini « la » montre qu’il faut considérer la nature dans sa globalité donc il y a une valeur généralisante. Cette nature est directement sacralisée par la métaphore : « temple » qui est un lieu de culte et un lieu qui permet l’accès divin. De plus, la nature est aussi sacralisée par la métaphore filée « vivants piliers » qui la personnifie voire l’humanise au vers 2 et 4 avec « confuses paroles », « observent » et « regards familiers » L’auteur continue de développer l’idée que la nature est bien vivante et qu’elle tente de transmettre un message à l’homme qui doit saisir les moments où elle doit se confier à nous. La Nature fait des efforts pour communiquer avec l’homme, elle est dépourvue de yeux mais c’est elle qui regarde alors que l’homme lui ne voit rien ; v3 : l’homme y passe ». Le verbe « passe » qui est un verbe de mouvement, montre le désintérêt de l’homme. La nature reste un mystère pour lui car il refuse la communication et du message qu’elle veut lui lancer.
Dans un deuxième temps, nous allons étudier l’ébauche d’explications du titre mystérieux
Etymologiquement « correspondances » vient de « correspondéré » ce qui veut dire se répondre, s’harmoniser. Le pluriel de ce mot montre que l’auteur va développer les différents symboles de la Nature. L’adjectif « confusent » en latin « confuderé » qui signifie mêler, nous fait comprendre que le rôle du poète sera de tout démêler. Au vers 5, on trouve un écho de confuses à travers « se confondent ». L’auteur souligne l’écho qui est une impression d’échanger ce qui rejoint le titre du poème. La présence d’une antithèse entre l’ombre et la lumière au vers 7 et le mot « unité » v 6, illustre le rapprochement des contraires : l’alternance du pluriel et du singulier et des actions animées et inanimées accentue la diversité mais il y a qu’une seule origine : « unité ». Les éléments « se confondent » et « se répondent » sont donc liés plutôt que disjoints. Le rapprochement de « parfums » (odorat)/ « couleurs » (vue) et « sons » (ouïe) vers 8, annonce la théorie des correspondances avec la communication possible par les sens
Pour finir, nous allons voir le développement de la théorie des correspondances
L’auteur développe de nouvelles correspondances avec différentes images à partir d’analogie. Ces analogies sont présentées par la répétition de « comme » trois fois qui fait le lien par la sollicitation des sens. Au vers 9, nous retrouvons le sens de l’odorat avec le mot « parfums » au pluriel qui montre sa diversité. Ce nom est accompagné par des adjectifs mélioratifs « riches »/ »triomphants » ou des adjectifs péjoratifs comme « corrompus ». L’auteur va détailler d’avantage le sens de l’odorat au vers 13 avec l’évocation d’odeurs fortes et persistantes. La vue quitte le clair-obscur des vers 6 et 7 et apparait avec des couleurs « verts », « prairies » v 10. Dans les deux tercets, le sens de l’ouïe et du toucher sont mis en avant avec l’instrument de musique « hautbois », le verbe « chantent » v14 et les adjectifs « doux », « frais » ainsi que le nom « chairs ». L’originalité de ce poème est faite à partir de synesthésie qui croise les sens évoqués, apparait donc la naissance de nouvelles analogies et de nouvelles images poétiques. L’odorat et le toucher dans le vers 9, l’odorat, le toucher et l’ouïe dès le vers 10. D’autres croisements sont mis en relations comme les caractéristiques humaines avec des qualités et des défauts attribués à des parfums « corrompus » qui rejoint le spleen et « triomphants » l’idéale. Le nom encens au vers 13, croise le sens de l’odorat et la dimension religieuse qui rappel la sacralisation de la nature et du « temple ». L’auteur rassemble les contraires, les faits se correspondent, le mystère de l’univers s’harmonisent ce qui créait l’unité. Il souligne au vers 12 quelque chose qui dépasse la dimension humaine, ce qui donne l’impression que c’est par ce chemin qu’on rejoint les mystères de l’univers, Il parvient à prendre le rôle de poète visionnaire. Le vers 14, introduit par le nom « transport » qui montre un sentiments passionnés, qui peut toucher l’esprit, fait apparaître la disparition de l’opposition en philosophie entre « esprit » (raisonner) et corps (ressentir) avec le mot « sens » et permet leur réconciliation puisqu’ils sont pris dans le même mouvement.
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