Corpus Un barrage contre le pacifique, Le premier Homme, Du côté de chez Swan
Commentaire de texte : Corpus Un barrage contre le pacifique, Le premier Homme, Du côté de chez Swan. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Marion Boetsch • 11 Janvier 2018 • Commentaire de texte • 874 Mots (4 Pages) • 1 693 Vues
Question de corpus
Texte A : Marcel PROUST, Du côté de chez Swann
Texte B : Marguerite DURAS, Un barrage contre le Pacifique
Texte C : Albert CAMUS, Le premier Homme
Les personnages de roman sont-ils touchés de la même manière par l’univers fictif qu’ils découvrent ?
L’apparition du cinéma au XX’ siècle bouleverse les spectateurs et leurs habitudes du théâtre. Plongés dans le noir et l’intimité d’une salle, fascinés par ce qui se déroule face à eux, ils sont libres de vivre et de ressentir l’histoire comme ils le désirent. Une liberté impossible au théâtre.
C’est cette expérience de liberté qui est décrite dans ces trois extraits de romans autobiographiques. Dans Du côté de chez Swann, le narrateur de PROUST décrit son expériences face à une « lanterne magique » qui projetait des images afin de l’aider à trouver le sommeil ; Marguerite DURAS, dans Un barrage contre le Pacifique, raconte à travers le personnage de Suzanne une séance au cinéma qui fascine l’héroïne, métaphore de la propre fascination de l’auteur pour le 7ème art ; CAMUS quant à lui raconte dans Le premier Homme les séances de cinéma auxquelles sa grand-mère le faisait assister à Alger. Bien que tous touché par cet univers fictif nouveau, les personnages de ces romans le sont différemment.
I. Narration et contexte spatial
Les romans de ce corpus sont tous les trois autobiographiques. Cependant Un barrage contre le Pacifique et Le premier Homme instaurent une certaine distance avec le lecteur car ils sont vécus par un personnage interne à l’histoire et non par l’auteur directement. Contrairement au roman de PROUST, où le narrateur s’identifie concrètement au personnage : « il faudrait me mettre au lit », ce qui le rapproche du lecteur.
Dans Du côté de chez Swann, le narrateur est seul avec sa grand-mère dans une maison à la campagne, mais qui reste un univers familier pour l’enfant, alors que Jacques - accompagné de sa grand-mère lui aussi- et Suzanne sont dans une salle de cinéma, entourés d’un public qu’ils peuvent observer à loisir et avec qui ils partagent leurs émotions face à la projection. Ces deux derniers personnages se trouvent également dans un pays étranger, respectivement l’Algérie et l’Indochine, mais seul le récit de CAMUS témoigne de cette différence : « arabe et français ». Dans son récit le cinéma est encore muet mais un accompagnement au piano est joué en même temps.
II. Détachement et adhésion des personnages
A la lecture de ces trois extraits on observe des divergences dans les émotions suscitées chez les personnages par le film, bien que dans les trois cas il s’agisse d’une romance, qui se joue face à eux :
A Combray l’enfant est « inquiet ». Les lumières projetées par « la lanterne magique » l’effraient et lui font perdre les repères qu’il avait de cette chambre qu’il ne supporte à l’origine que très peu. De plus l’inquiétude provoquée par cette absence de repères l’empêche de rentrer dans l’histoire, malgré la présence familière de sa grand-mère, et il semble préférer se concentrer sur les détails matériels de la projection (déformation des images lors du passage sur le rideau) que sur l’évasion qu’elle lui permettrait.
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