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Corpus Baudelaire

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Par   •  25 Novembre 2018  •  Cours  •  3 065 Mots (13 Pages)  •  2 391 Vues

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Introduction :

Les 3 documents que nous allons comparer ici sont issus du recueil Les Fleurs Du Mal écrit par Charles Baudelaire et c’est d’ailleurs par cette œuvre que l’écrivain romantique est si connu aujourd’hui. En effet son apparition fut plus que compliquée : la première publication en 1857 lui valut un procès, l’artiste et son éditeur furent condamnés à une peine d’amende et au retrait de 6 poèmes de l’œuvre. Après cela il reçut le soutient d’autres écrivains et entama le projet d’une seconde édition (plus complète) qui paraîtra en 1861. Ses poèmes étaient jugés immoraux, obscènes et comme faisant outrage à la morale publique : ils allient le bien et le mal, la volupté et la violence, la beauté et la laideur (ces contrastes se constatent déjà dans le titre). Il s’agit donc de 3 poèmes inspirés d’ œuvres artistiques (gravure, planche d’anatomie, tableaux, sculpture) abordant le thème de la mort : Une Gravure Fantastique, Le Squelette Laboureur, Danse Macabre.

Comment les représentations traditionnelles en Art de la Mort et des Danses macabres apparaissent-elles dans ces 3 poèmes ?

Nous aborderons donc premièrement les représentations traditionnelles de la Mort dans l’art pour ensuite nous pencher sur l’univers de la Danse macabre.

Pour commencer on remarque que chacun des poèmes est écrit grâce à une autre œuvre : Charles Baudelaire s’exprime ici dans son art par l’étude d’autres types d’œuvres d’art (gravure, planche d’anatomie, tableaux et sculptures), il prend donc légèrement son rôle de critique d’art même si on analysera comment cela va plus loin.

On note ensuite une description riche de la part de l’écrivain dans la première partie de chacun des poèmes, une description qui nous plongent à sa place, sûrement lors de la rencontre entre les yeux du critique et l’œuvre.

Dans Une Gravure Fantastique, nous avons une description visuelle de l’ensemble de la gravure : d’abord centrale avec l’analyse du protagoniste principal (le « squelette » l.2) qui est décrit par sa tenue (« ce spectre singulier n’a pour toute toilette […] qu’un diadème » l.1-3 ; « sans éperons, sans fouet » l.4) puis le cercle de description s’élargie car on nous parle d’un cheval (« il essouffle un cheval » l.4) et du décors de la scène (« le cimetière immense et froid » l.12 ; « aux lueurs d’un soleil blanc et terne » l.13).

Dans Le Squelette Laboureur, nous avons une description visuelle du contexte dans lequel Baudelaire vit ces planches d’anatomie qui trainaient sur des « quais poudreux » (l.2) à Paris, puis une description des « dessins » (l.5) en eux-mêmes (« bien que le sujet en soit triste » l.7 ; « ces mystérieuses horreurs » l.10 ; « bêchant » l.11 ; « des écorchés et des squelettes » l.12).

Mais si la description est déjà intéressante dans ces deux poèmes, elle est d’autant plus riche dans Danse macabre! En effet la description de la protagoniste est continuelle dans ce poème : on débute avec sa posture et sa tenue («sa noble stature » l.1 ; « avec son gros bouquet, son mouchoir et ses gants » l.2 ; « une coquette maigre » l.4 ; « sa robe exagérée » l.6 ; « un pied sec que pince un soulier pomponné, joli comme une fleur » l.7-8) pour affiner petit à petit le description plus que complète : « la ruche qui se joue au bord des clavicules comme un ruisseau lascif qui se frotte au rocher » (l.9-10) (la comparaison qui est faite ici n’appuie pas simplement l’idée d’une description subtile, elle nous informe également du ressentit de Baudelaire face à la stature de l’œuvre initiale), «ses yeux profonds sont faits de vide et de ténèbres » (l.13). L’abondance d’adjectifs témoigne de la richesse de le description : « fière », « noble », « gros », « extravagants », « mince », « exagérée », « royale », « sec », pomponné », « joli », « ridicules », « funèbres », « profonds », « frêles », « attifé », « humaine », « grand », « cher »… Mais l’utilisation importante d’adverbes (« abondamment », « pudiquement », « artistement », « mollement », « follement »…) et la présence de 3 comparaisons en l’espace de 12 lignes (« fière, autant qu’un vivant » l.1 ; « un soulier pomponné, joli comme une fleur » l.8 ; « la ruche qui se joue au bord des clavicules comme un ruisseau lascif qui se frotte au rocher » l.9-10) témoignent également d’une description riche et complète car nous avons donc la présence de de <tous> les procédés possibles. Une fois la première partie du poème encaissée, les descriptions défilent et fascinent de part leur finesse et comparaison toutes plus riches les unes que les autres : « le sourire éternel de tes trente-deux dents » (l.40), « bayadère sans nez, irrésistible gouge » (l.45)…

Ainsi, grâce aux descriptions précises qui confèrent aux poèmes un cadre réaliste, on relève très facilement le thème de la mort qui apparaît donc très distinctement et de manière sérieuse : cela permet à Baudelaire de dériver sur une réflexion de la mort plus poussée que l’aspect simplement physique (déjà très exploité et pourtant essentiel).

Et, concernant la représentation traditionnelle de la mort dans les arts, on la retrouve à peu près de la même manière dans les 3 textes. Je dirai juste qu’on retrouve des représentants différents dans chaque poème : dans Le Squelette Laboureur on nous parle que de « squelettes » et d’hommes « écorchés » (l.10), dans Danse macabre on trouve le portrait d’une morte-vivante (« fière, autant qu’un vivant » l.1 ; « d’une coquette maigre aux airs extravagants » l.4 ; « l’humaine armature » l.19 ; « ta vivante carcasse » l.23) or dans Une Gravure Fantastique on rencontre l’allégorie même de la mort. Un « squelette » (l.2) coiffé d’un « diadème » (l.3) et armé d’un « sabre qui flamboie » (l.9) étant le « cavalier » (l.9) d’un « cheval » (l.4) (un « rosse apocalyptique » l.5) qui broie des « foules sans nom » (l.10), et le tout dans un « cimetière immense et froid » (l.12). Reprenons dans Le Squelette Laboureur, la mort est abordée par plusieurs procédés : de part son champs sémantique (« momie » l.4 ; « triste » l.7 ; « mystérieuses horreurs » l.10 ; « des écorchés et des squelettes » l.12 ; « manants résignés et funèbres » l.14 ; « vos muscles dépouillés » l.16 ; « forçats arrachés au charnier » l.18 ; « épouvantable » l.22 ; « la

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