Corps et biens, Desnos

Chanson d'automne

Les sanglots longs
Des violons
De l'automne
Blessent mon coeur
D'une langueur
Monotone.

Tout suffocant
Et blême, quand
Sonne l'heure,
Je me souviens
Des jours anciens
Et je pleure

Et je m'en vais
Au vent mauvais
Qui m'emporte
Deçà, delà,
Pareil à la
Feuille morte

Paul Verlaine,Poèmes Saturniens 1866.

  Tout d'abord ce poème fait partie des poèmes saturniens. Il s'agit précisément du cinquième poème de la partie intitulée « Paysages tristes ». Cette œuvre est l' une des plus connue de Paul Verlaine.

     Ce poème est composé de 2 sizains et 2 tercets. Nous retrouvons 3 rimes qui alternent ( AA/B/CC/B ), elles sont embrassées et suivies. Les vers sont en 4 syllabes, 4 Syllabes, 3 syllabes et ainsi pendant le reste du poème , on a donc des tétrasyllabes et trisyllabes. La sonorité des rimes reflètent le caractère de l'auteur lors de l'écriture du poème, par exemple cela est vérifiée pour les trois premiers vers.[pic 1]

Le thème principal , les sentiments personnels de l'auteur comme  la tristesse et la mélancolie sont exprimés musicalement et poétiquement. Ce poème renvoie aussi au thème de l' automne. Il s 'en sert   pour exprimer son désarroi.

J'ai choisi ce poème pour sa musicalité,

Par son rythme, il nous fait penser à une chanson; c'est  pour cela que certains vers sont repris dans de célèbres chansons notamment celle de Serge Gainsbourg.

Nevermore

Souvenir, souvenir, que me veux-tu ? L'automne
Faisait voler la grive à travers l'air atone,
Et le soleil dardait un rayon monotone
Sur le bois jaunissant où la bise détone.

Nous étions seul à seule et marchions en rêvant,
Elle et moi, les cheveux et la pensée au vent.
Soudain, tournant vers moi son regard émouvant :
« Quel fut ton plus beau jour ? » fit sa voix d'or vivant,

Sa voix douce et sonore, au frais timbre angélique.
Un sourire discret lui donna la réplique,
Et je baisai sa main blanche, dévotement.

- Ah ! les premières fleurs, qu'elles sont parfumées !
Et qu'il bruit avec un murmure charmant
Le premier oui qui sort de lèvres bien-aimées !

Paul Verlaine, Poèmes Saturniens 1866

         Ce poème «Nevermore» est le second de la section «Mélancolia» des poèmes Saturniens.

Cette œuvre est composée de 4 strophes dont 2 quatrains et 2 tercets avec des vers de 12 syllabes (alexandrin). Les rimes sont suivies pour les deux quatrains mais elles ne suivent pas de règles précises pour les 2 tercets (CCB et DDB).

Ce poème évoque un souvenir d'un amour passé du poète, une déconvenue amoureuse, certainement avec celle d'ELISA, dont il était amoureux. Ce poème appartient donc au style romantique. Il exprime cette déception avec mélancolie et tristesse.

Mon choix s'est porté sur le poème «Nevermore» car il évoque parfaitement l'amour platonique entre deux êtres. Verlaine a travers ce texte nous fait partager différentes émotions aussi bien visuelles que sonores tout en discrétion. Cette œuvre me fait penser aussi au poème de Lamartine vue en classe '' Le Lac ''.

[pic 2]

Mon rêve familier

Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime,
Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.

Car elle me comprend, et mon cœur transparent
Pour elle seule, hélas! Cesse d'être un problème
Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,
Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.

Est-elle brune, blonde ou rousse? Je l'ignore.
Son nom? Je me souviens qu'il est doux et sonore,
Comme ceux des aimés que la Vie exila.

Son regard est pareil au regard des statues,
Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a
L'inflexion des voix chères qui se sont tues.

[pic 3][pic 4]

        Pour commencer ce poème est le sixième poème de la section initiale ''Mélancolia'' des ''Poèmes Saturniens''.

Ce poème constitue un sonnet. Il est formé de quatorze vers répartis en deux quatrains et deux tercets. Les vers comprennent douze syllabes ( Alexandrins). Pour les deux quatrains, on constate des rimes embrassées

(ABBA).Pour le premier tercet, les vers 1 et 2 riment.Le troisième vers lui rime avec le second vers du deuxième tercet. Pour le deuxième tercet, les vers un et trois  riment. Il n'y a donc pas de rimes précisent pour les deux tercets il y a aussi une alternance égale a des rimes masculines et féminines.

Mon rêve familier évoque une femme idéale imaginée dans son ''rêve familier''. C' est une femme mystérieuse, belle qui apparaît dans son rêve inconnu. Le songe représente un échappatoire ou seule cette femme aimée sait apaisée les angoisses du poète. A travers un rêve paradoxal, Verlaine parvient à faire émerger l'image d'une femme idéalisée et inquiétante. Ce rêve va se transformer au fil du texte en cauchemar.

J'ai choisi ce poème car c'est une suite logique après ''Nevermore''. Tout homme peut facilement s'identifier au poète en quête de la femme idéale. Les sentiments échangés sont plus important que l'aspect physique.

Ma bohème

(fantaisie)

Je m’en allais, les poings dans mes poches crevées ;
Mon paletot aussi devenait idéal ;
J’allais sous le ciel, Muse ! et j’étais ton féal ;
Oh ! là ! là ! que d’amours splendides j’ai rêvées !

Mon unique culotte avait un large trou.
– Petit-Poucet rêveur, j’égrenais dans ma course
Des rimes. Mon auberge était à la Grande-Ourse.
– Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou

Et je les écoutais, assis au bord des routes,
Ces bons soirs de septembre où je sentais des gouttes
De rosée à mon front, comme un vin de vigueur ;

...