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Compte-rendu critique sur l'Adversaire d'Emmanuel Carrère

Commentaire de texte : Compte-rendu critique sur l'Adversaire d'Emmanuel Carrère. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  2 Mai 2017  •  Commentaire de texte  •  1 029 Mots (5 Pages)  •  2 378 Vues

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Le postmodernisme en littérature a ouvert la porte à une littérature plus réfléchie et diversifiée. Emmanuel Carrère né en 1957 à Paris, est un écrivain, scénariste, mais aussi réalisateur. Dans son écriture, il intègre des faits divers, fait un mélange de genres variés et fictionnalise la réalité. Une de ses oeuvres qui a paru en 2000, L’Adversaire relate une histoire vraie d’un homme ayant menti 18 ans à ses proches en prétendant être médecin, mais qui finit par tuer sa famille par crainte d’être découvert. L’écriture subjective de Carrère retrace la vie intérieure d’un personnage tourmenté, dont la personnalité à de nombreux effets sur son entourage. Dans le premier paragraphe on abordera la subjectivité et dans le deuxième la personnalité complexe du personnage principal.

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Tout d’abord, Carrère invente certains aspects de la personnalité de Romand. Il les fictionnalise, car on ne peut attester de la réalité des fais racontés. Carrière utilise une sorte de « je » obligé. Cela établit une certaine distance entre lui et le personnage, Jean-Claude Romand: « Ce n’est évidemment pas moi qui vais dire « je » pour votre compte, mais alors il me reste, à propos de vous, à dire « je » pour moi-même. » (p. 204) Il ne peut dire « je » à sa place, car ce n’est pas son histoire. Jean-Claude ne peut dire « je » pour lui-même, car il n’est même pas sûr de connaître sa propre histoire. Donc, pour établir une distance qui ne les relie pas, Carrère va utiliser le « je », mais il ne se l’approprie pas. Ensuite, Carrère effectue des parallèles entre lui et son personnage. On peut le constater dès la première page du roman: « Le matin du samedi 9 janvier 1993, pendant que Jean-Claude Romand tuait sa femme et ses enfants, j’assistais avec les miens à une réunion pédagogique à l’école de Gabriel, notre fils aîné. » (p.9) C’est comme s’il s’assurait de se dissocier de lui, car en même temps il fait beaucoup de rapprochements entre-eux: « Mais je sais ce que c’est de passer toutes ses journées sans témoin: les heures couché à regarder le plafond, la peur de ne plus exister. » Ici, Carrère fait référence à leurs solitudes communes. Il écrit à travers ses états de conscience, comme pour mieux se comprendre lui-même, mais aussi pour mieux comprendre Jean-Claude. Il est difficile de comprendre ce qui a poussé cet humain à commettre de terribles actes et Carrère s’y intéresse beaucoup. Il se questionne par rapport à la vie intérieure de Romand: «..ce qui se passait dans sa tête durant ces journées qu’il était supposé passer au bureau; qu’il ne passait pas.. »(p.35) L’auteur est très intéressé à connaître ce qui se passe dans la tête de cet être, comment il se sentait vivre dans ce mensonge durant toutes ces années, qu’est-ce qu’il ressentait. Comment il a pu survivre dans cette double-vie. Comme l’explique Jean José Baranes dans son article Penser le double: « D’un côté, la figure du double exprimerait un conflit psychique d’instance ;de l’autre, elle est non plus figure mais processus de transformation. » Le conflit de Jean-Claude est son mensonge qui le transforme en un être complètement différent qui finit par commettre des meurtres sordides.

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