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Compte-rendu critique de La démocratie athénienne de M. Hansen

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Par   •  5 Septembre 2024  •  Compte rendu  •  819 Mots (4 Pages)  •  79 Vues

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Compte-rendu critique de

La Démocratie athénienne, à l’époque de Démosthène

Mogens H. Hansen

Nous allons présenter l’ouvrage de Mogens Herman Hansen, rédigé et publié en anglais en 1991. Nous avons utilisé la traduction française (parue en 1993), dans la version éditée par Tallandier en 2009. Il convient avant tout de présenter l’auteur de cet ouvrage. M. Hansen est un philologue danois, spécialiste des institutions athéniennes et plus généralement des institutions grecques. Il a publié plusieurs ouvrages et articles sur ce thème, notamment Polis et cité-Etat.

 

Ce livre se veut une synthèse relativement complète des travaux de l’auteur sur la question de la démocratie athénienne au IVème siècle avant J.-C. Il cherche à brosser le tableau de l’ensemble des institutions athéniennes, mais également de l’idéologie qui sous-tend ce régime politique. L’ouvrage est divisé en treize chapitres. Les trois premiers chapitres offrent un aperçu de l’histoire politique d’Athènes et de ses institutions, ainsi que des sources dont nous disposons pour étudier ces institutions. L’auteur remonte ainsi jusqu’à l’époque archaïque, avec Cylon, Dracon et Solon. Il passe ensuite par tous les personnages majeurs de l’histoire athénienne (Pisistrate, Clisthène, Ephialte et Périclès). Cette vision d’ensemble de l’histoire d’Athènes permet de mieux comprendre la succession des réformes connues par la constitution athénienne et de commencer à expliquer la démocratie du IVème siècle. Les deux chapitres suivants présentent Athènes et sa population. A partir de ces chapitres, M. Hansen rentre dans l’analyse du régime athénien en commençant par s’interroger sur les concepts de polis et de démocratie, et sur leur signification dans l’esprit des Athéniens. Il présente ainsi, avant d’entrer dans le détail des institutions, l’idéologie qui les régit. Le cinquième chapitre s’intéresse à la population d’Athènes, dans sa conception politique et non pas sociale. Il présente ainsi les esclaves, les métèques et les citoyens, en s’intéressant particulièrement aux derniers, dans la mesure où ce sont eux qui détiennent l’exclusivité des droits politiques. A partir du sixième chapitre, et jusqu’au douzième, sont présentées successivement toutes les institutions athéniennes : l’Assemblée, les nomothètes, le Tribunal du Peuple, les magistrats, le Conseil des Cinq Cents, les dirigeants politiques et l’Aréopage. Ces sept chapitres entrent dans le détail de chacune de ces institutions et permettent d’avoir un ouvrage de référence qui récapitule bien la séparation des pouvoirs à Athènes. Enfin, le dernier chapitre est une conclusion qui vise à caractériser la démocratie athénienne. L’auteur rappelle en premier lieu l’un des points les plus importants, à savoir que les Athéniens cherchaient en permanence à retrouver la patrios politeia, c’est-à-dire le régime des ancêtres. Il offre également un panorama des points qui définissent au plus haut point la démocratie athénienne, ainsi que ceux qui caractérisent la démocratie du IVème siècle.  

Il est évident que ce livre est bien conçu et peut servir à la fois aux spécialistes et aux étudiants, mais également à ceux qui ont un intérêt particulier pour ce sujet, comme le revendique son auteur. Il est bien rédigé et se lit facilement. Toutefois, il reste très dense, et nous pensons personnellement qu’il vaut mieux ne pas le lire d’une traite mais chapitre par chapitre, tant ceux-ci sont complets, en termes d’information et de contenu. Toutefois, cet ouvrage n’est pas un manuel. Il s’inscrit dans une démarche d’apport à la recherche. En effet, l’auteur se détache de ceux qui affirment « que la démocratie du IVème siècle était quasi identique à la démocratie dite ‘’radicale’’ de 462-411 puis de 410-404. » De la même manière, il reproche aux historiens d’avoir voulu présenter la démocratie du Vème siècle en utilisant des sources du IVème. On le voit, l’auteur revendique une approche méthodologique plus juste selon lui. Sur le fond également, il s’intéresse à des aspects souvent délaissés des institutions athéniennes, notamment les nomothètes, qui sont « traités cavalièrement, en appendice à l’Assemblée ». Cependant, il se dégage de cet ouvrage un certain parti pris. En effet, même s’il évoque l’idéologie démocratique, il ne parle que très peu de la religion grecque, qui, on le sait, avait une importance énorme dans la vie politique. La religion était un devoir civique. Or M. Hansen semble penser qu’il existe une prééminence de la politique sur la religion, alors qu’à notre avis, c’était plutôt l’inverse. Il a donc une approche plus institutionnaliste de la démocratie athénienne. De la même manière, il semble penser qu’il existait une séparation nette entre sphère publique et sphère privée, ce qui n'est pas aussi évident : le fait que des personnes privées puissent être chargés de certaines dépenses publiques montre bien qu’il existe une certaines porosité entre la vie publique et la vie privée des citoyens.

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