Commentaire zone

« Zone » est le poème d'ouverture du recueil Alcools écrit par Guillaume Apollinaire en 1911 suite à sa rupture avec Marie Laurencin. L'auteur anticipe le futur mouvement surréaliste. En 1913, paraît Alcools, un recueil de poèmes écrit sur une dizaine d'années, qui révèle les différentes facettes de la vie du poète et surprend par l'absence de ponctuation et par de nouveaux thèmes:l'éloge de la modernité, la poésie du quotidien, la ville moderne, le changement, l'art nouveau... Apollinaire a choisi de commencer son recueil avec le poème « Zone ». Ce qui montre l'importance du poème. Le thème et l'écriture du poème sont novateur à cette époque. « Zone » désigne la bande de terrains vagues qui entouraient Paris. Le poème parle d'une déambulation de la ville et des souvenirs du poète. Nous allons étudier les 24 premiers vers. Nous verrons donc comment apparaît la modernité dans le poème. Nous commencerons par étudier les anciennes valeurs rejetés par l'auteur puis nous nous intéresserons à la modernité qui ressort du poème.

Apollinaire fait preuve de changement, exprime la lassitude du passé dans son poème. Tout d'abord, dès le début du poème, le premier vers rejette le « monde ancien ». Ce qui survient comme un réveil, une prise de conscience, un effet de surprise avec l'expression « À la fin » dans la mesure ou se sont les premiers mots du recueil. Cela donne un sentiment de changement. De plus le titre du recueil « Alcools » évoque la fermentation donc la transformation de quelque chose, ce qui renforce l'idée d'apparition d'un nouveau monde ainsi que les expressions « ce matin » au vers 2-10-12-15 qui se transforme en « le matin » au vers 19, ce qui renvoie peut-être à quelque chose de moins précis comme tous les matins. « Le matin » montre le commencement d'une nouvelle journée donc un renouvellement. Cependant, le premier vers est écrit de façon très traditionnel, en alexandrins: « A/ la/ fin/ tu/ es/ las/ de/ ce/ mon/de an/ci/en » Il y a aussi une assonance en (in) et une allitération un (s). Cela peut s'expliquer par le désir de l'auteur de voir un nouveau monde mais ceci n'étant pas encore réalisé, le vers reste donc traditionnel. Le vers 3 insiste sur cette volonté de renouvellement avec une envie de passer à autre chose, l'auteur « en as assez de vivre » dans le passé même le passé glorieux, ce qui réfère à « l'Antiquité ». la poète perçoit le monde actuel comme « ancien » et la référence à « l'Antiquité » est une exagération. Ainsi, les anciennes valeurs sont également remise en cause.

Le poème conteste certaines façons de penser à une époque où le « néo-classicisme » est encore très présent. En effet, le vers 3 montre que Apollinaire chercher à innover au lieu de suivre les modèles anciens, de cette façon « vivre dans l'antiquité grecque et romaine » est dépassé. L'expression familière « en (avoir) assez » montre l'exaspération de l'auteur car le « tu » se réfère à lui. Le poème dénonce cette époque où l'on préfère les modèles anciens. Apollinaire accuse même les objets à la pointe de la modernité de l'époque dont « les automobiles » d'avoir « l'air d'être anciennes » (v4). Peut-être que les premières voitures gardaient une allure de carrosse, mais elles étaient cependant un icon de la nouvelle technologie ou que pour le poète le renouvellement se traduit uniquement par ce qui n'existe pas encore.

Si cette modernité à laquelle le poète aspire ne peut encore se réaliser, c'est peut-être parce qu'elle est gênée par le poids des souvenirs. En effet, le poète parle de ses souvenirs dans « Zone ». Le poète exprime une difficulté à

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