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Commentaire littéraire Lettres persannes

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Par   •  15 Janvier 2019  •  Commentaire de texte  •  1 349 Mots (6 Pages)  •  619 Vues

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Lecture analytique

Les Lettres Persanes, Montesquieu, 1721.

Lettre 161.

Introduction :

Issu d'une famille noble de magistrats, Montesquieu suit des études de droit puis il devient président du parlement de Bordeaux. Rendu célèbre par la publication des Lettres persanes, paru anonymement à Amsterdam en 1721, il est reçu à l'Académie française en 1727. Ses nombreux voyages en Europe ont nourri des réflexions économiques, scientifiques et philosophiques qu'il présente essentiellement dans son essai De l'esprit des lois publié en 1748. Penseur politique, il s'inscrit dans le mouvement des Lumières. Il combat le despotisme et l'esclavage (De l'esclavage des nègres, 1748), et théorise l'actuelle séparation des pouvoirs (législatif, exécutif et judiciaire).

Le texte que nous allons étudier est un extrait des Lettres persanes, roman épistolaire (=par lettres) paru en 1721. Montesquieu imagine deux Persans, Usbek et Rica qui voyagent en France et échangent à travers leurs lettres leur étonnement devant la société qu'ils découvrent. Le personnage d'Usbek, ouvert à l'esprit des Lumières en Occident,  règne en despote sur un sérail à Ispahan. Dans la lettre 159, il apprend la trahison de Roxane, sa favorite, surprise dans les bras d’un amant. La lettre 161 est la dernière du roman.

Lecture du texte

        Il s'agit donc à la fois d'une lettre de rupture mais aussi d'un lettre d'adieu. Nous pouvons noter d'emblée des paragraphes courts et un ton très polémique.

Problématiques possibles :

Problématiques envisageables :

Quel genre de dénouement cette lettre donne-t-elle au roman ?

Montrez que Roxane est une héroïne tragique.

En quoi cette lettre est-elle théâtrale ?

Comment dans ce texte Montesquieu propose-t-il une argumentation indirecte ?

En quoi les deux personnages de Roxane et d'Usbek s'opposent-ils ?

 

Plan détaillé : Annonce du plan, à élaborer en fonction de la problématique

I- Monologue d'une héroïne tragique.

Point commun avec le monologue au  théâtre. Dans une lettre le personnage est seul à s'exprimer + caractère oral dans l'écriture de cette lettre.

► Un style oral.

- Oralité du style d'écriture : « oui » : apostrophe ; semble réponse à une question, poursuivre un dialogue. Force de l'affirmation, puissance du langage qui s'affirme dès le début. « oui » trompeur : il ne s'agit pas d'un dialogue, mais d'un monologue. Introduction très directe, presque brutale.

- A mettre en parallèle avec le « non » tout aussi direct. Il n'y a plus la distance imposée par le délai épistolaire, elle semble écrire comme elle parlerait.

- Semble s'adresser à un public. Procédés oratoires typiques : questions rhétoriques (7-9)

Phrases courtes, très rythmées,  nombreux point virgules, paragraphes brefs, style lapidaire : vise une efficacité maximale.

+ « ce langage te paraît nouveau »/ répétition des « je »

► La mort en acte dans l'écriture

- Lettre de suicide. Dernières paroles du personnage. Est censée donner des explications. Mais Roxane n'explique pas vraiment les causes de son suicide, elle détourne la lettre de son but.

- Champ lexical de la mort (à relever)

- Mort en acte dans le texte « je vais mourir »  futur périphrastique / « je meurs » / « je me meurs » : présent. Resserrement de l'unité de temps : le temps presse, elle doit tout dire.

Le temps de l'écriture coïncide parfaitement avec le temps de l'action : « la plume me tombe des mains » = Parole performative : « je me meurs. »

Donne une intensité et une force dramatique au propos, le lecteur imagine les forces de l'héroïne qui déclinent et le poison qui gagne progressivement ; Asyndète (= absence de lien logique) des phrases finales : elle n'a plus la force de construire des phrases complexes. On entend presque l’essoufflement de l’agonie.

Ainsi Roxane met en scène sa propre mort, créant un effet de dramatisation maximale.

Intertextualité racinienne (Phèdre)

► Une héroïne en proie à la violence et à la passion.

- Omniprésence de la violence (Cf : champ lexical).  coup de théâtre final, dénouement inattendu.

- Insiste avec une certaine complaisance sur le fait qu’elle l’a trompé (1). Loin de demander pardon, elle le revendique.

« le plus beau sang du monde » : métonymie (variété de métaphore dans laquelle on désigne la partie pour le tout) qui désigne son amant. + désignation presque précieuse de l'être aimé. Veut susciter sa jalousie.

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