Commentaire littéraire, Charlotte d'Albert Foenkinos p.133-137
Commentaire de texte : Commentaire littéraire, Charlotte d'Albert Foenkinos p.133-137. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Slenea • 9 Avril 2019 • Commentaire de texte • 1 127 Mots (5 Pages) • 1 366 Vues
SEANCE 5
4ème extrait, l’arrestation d’Albert, Vème partie, chap.5 et 6, p.133.137
Objectif et PB : montrer comment le récit interroge sur le processus de déshumanisation mis en place par les nazis.
- La montée en puissance du drame
- A quel temps est mené le récit, effet produit sur le lecteur par ce choix ? Comment surgit l’arrestation ?
- Présent de l’indicatif – narration « déjeune » « frappent »
- Le lecteur tel un spectateur est comme témoin des évènements, semble vivre l’instant
- Antithèse entre « silence » « bruit », absence de connecteurs
- Surprise renforcée par l’ellipse narrative, comme un évènement imprévisible, impromptu
2-Dans la scène de l’arrestation (p.133.134) quels rôles jouent les perceptions sensorielles dans cette mise en place du drame ?
- L’ouïe
- Famille qui mangeait en silence qui était attentive et sensible au moindre bruit. « chaque bruit est une menace » + verbe « frappe »
- Répétitif « on frappe à nouveau »
- Gradation de la peur et la violence « plus incisif »
- La vue
- Apparence physique accentue la peur, présage funeste annonce un malheur « costume sombre », les SS
- Le toucher
- Dernier contact physique, montre l’incertitude des personnages « embrasser sa femme et sa fille »
- Soutient physique très fort « se serrent dans les bras l’une de l’autre », elles trouvent du réconfort à se toucher
LE DRAME SE JOUE AUTOUR DE CES SENS
3-Relevez les euphémismes qui évoquent le sort des victimes tuées par les nazis. En quoi cela suggère-t-il au lecteur l’horreur des actes commis par les soldats ?
- L’horreur du sort qui leur est réservé mais au si leur mort est camouflée
- Euphémisme « ceux qui tombent sont transportés ailleurs »
- Euphémisme « un autre coin du camps » les chambres à gaz, « partir » « cet endroit d’où personne ne revient »
- Expressions négatives « on le les reverra plus »
- Figures d’atténuation qui amplifient l’horreur des camps nazis
- Rapidité de la montée en puissance du drame, Enchaînement du processus qui semble bien rodé
- Présence de nombreux verbes d’action
- L’incompréhension de la famille
1-A la page 134, quels sont les types de phrases employées par Albert et par les nazis, En quoi est-ce révélateur d’une situation qui échappe aux personnages ?
- Nazis donnent des ordres, dominent la scène
- Phrases simples, courtes, impératives, injonctions « veuillez nous suivre » « ne poser pas de questions »
- Albert pose des questions, montre son ignorance
- Phrases interrogatives « Où allons-nous ? »
- Albert retarde le moment de son départ
- Question « Puis-je prendre quelques affaires ? »
- Départ précipité d’Albert
- Verbes d’action « il met son manteau » « Albert se lève » « lui fait signe » « se retourne » « il quitte ». Rapidité de l’évènement, de l’arrestation
2- Quel procédé littéraire est mis en œuvre dans les dernières lignes du chapitre 5, quels sentiments ressentent alors Charlotte et Paula ?
- Peur et inquiétude de Charlotte et Paula
- Reprise anaphorique « Elles ne savent pas […] ». Elles ne savent pas le lieu, les raisons, le temps de cette arrestation.
- Point de vue omniscient « elles ne savent rien ». Réalité brutale s’impose à elles
3- A quoi correspondent les phrases en italique, selon vous, en quoi permettent-elles d’éclairer ce moment du récit ?
- Phrases extraites du livre de Kafka
- Montre son impuissance
- Destin en marche « il n’a rien à faire contre l’état des choses »
- Situation absurde de leur existence
- Comparaison « Joseph k est arrêté sans raison. Tout comme Kafka », Parallèle entre les deux personnages
- Absence de résistance
- Phrase déclarative « tout est déjà dit dans le roman », « le processus semble irrémédiable ». Fonctionne à la manière de proverbe, le destin contre lequel Albert comme le héros de Kafka ne peut lutter.
- Le sort de Joseph K
- Futur du verbe tuer à la forme passive à valeur de certitude, état établi + comparaison péjorative animale « Joseph K sera tué comme un chien » La réalité rejoint la fiction.
PROCESSUS ENCLANCHE CONTRE LEQUEL PERSONNE NE PEUT LUTTER
- Mis en scène d’un processus de déshumanisation
- Observer l’emploi du pronom « on » à la page 136 et les relever : qui désigne-il dans ces phrases, selon vous, pourquoi le narrateur utilise-t-il ce pronom ?
- Omniprésence de l’indéfinis (à 12 reprises)
- Qui désigne les prisonniers
- Pronom personnel « On échange », « On se rejoue », « il n’a plus le droit s’avoir un nom » Une masse informe et anonyme.
- Qui désigne les nazis
- Pronom personnel « on se saisit », « on explique aux prisonnier » Retire leur identité car il ne les considère pas comme des humains. Ils ont renié leur propre identité au nom d’une idéologie criminelle. Désigne leur nombre, puissance, violence
- Lâcheté
- « Les nazis n’exécutent pas encore en plein jour » ils cachent leurs crimes
- Barbarisme, violence
- « Comment peuvent-ils être traité ainsi par leurs compatriotes ? »
- Enumération de verbes à l’infinitif « crever sans boire, sans manger » dépourvus de besoins vitaux
- Traités comme des animaux
- Métaphore filée de la tuerie, boucherie « crever », « il est parqué », « on abat »
- Tout est méthodiquement organisé
- « Ils doivent former une file », « son tour vient », adverbe « immédiatement », « ils ouvrent le baraquement » présent d’habitude. Comme un rituel, une logique froide implacable qui s’acharne sur les prisonniers
- Quelle attitude le soldat nazi adopte-t-il à l’égard d’Albert, comment la haine se manifeste-t-elle ?
- Le soldat nazi
- « Face à un jeune homme qui pourrait être son fils » indication d’âge
- Qui fait preuve de moquerie à l’égard d’Albert
- « Pouffe-t-il » discours direct. Discrimination, tous les juifs sont médecins (profession libérale)
- Qui insulte Albert
- « Sale fainéant ! » « Vermine !» Les exclamations accentuent la haine du lecteur.
- Affirme sa puissance
- « Regarde-moi ! crie le jeune nazi » Donne des ordres
- « Albert baisse les yeux » Il se soumet comme une victime face à son bourreau
- Quels indices et procédés nous montrent qu’Albert n’est plus traité comme un être humain ?
- Perte de son identité humaine
- « Il n’a plus le droit d’avoir un nom » « matricule » devient seulement un nombre
- Plus maître de sa vie
- Comparaison « comme un pantin ». Il obéit tel un automate, processus de déshumanisation
- Le narrateur montre l’horreur
- Registre pathétique
- Point de vue omniscient « Comment peut-on le traiter de fainéant, lui […] Si le merdeux ne meurt pas d’un ulcère, ce sera grâce à lui ». Regard et registre critique
- L’histoire dans l’histoire, mise en abyme
- L’histoire d’Albert reflète l’histoire de millions d’autres juifs.
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