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Commentaire, la cantatrice chauve, Ionesco

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Par   •  8 Janvier 2017  •  Commentaire de texte  •  2 258 Mots (10 Pages)  •  5 581 Vues

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Commentaire, scène VII de La Cantatrice chauve de Eugène Ionesco (1950)

        En 1942, à travers Le mythe de Sisyphe, Albert Camus qualifie pour le première fois la  condition humaine comme absurde. C'est une manière de dire que la condition humaine ne sert à
rien et que la vie humaine n'a pas d'intérêt. Il crée à ce moment, le mouvement littéraire de l'absurde. C'est un mouvement qui apparaît pendant la deuxième guerre mondiale, en effet il résulte d'un sentiment d'incompréhension et de déshumanisation du monde. Les auteurs de l'absurde mettent en place un espace temps étrange et des crises de la communication et du langage. L'un des grands auteurs de l'absurde est Eugène Ionesco qui est connu grâce à sa pièce
La Cantatrice chauve publié en 1950. Pour écrire cette pièce, il s'inspire de la méthode Assimil qui est une méthode d'apprentissage de langue en apprenant des phrases de plus en plus complexe qui n'ont pas nécessairement de liens entre elles. C'est pour cela que les dialogues de La Cantatrice chauve peuvent paraître étrange. Dans la scène VIII, nous tenterons de voir en quoi cette scène absurde de La Cantatrice chauve a une dimensions parodique. Tout d'abord, nous nous pencherons sur le côté absurde la scène et enfin nous définirons les éléments parodique de la scène.

         Premièrement, cette scène est une scène absurde.

       Effectivement, le pompier est un personnage qui ne respecte pas sa fonction initiale puisqu'il apparaît comme quelqu'un de fragile et d'enfantin. En effet, la première réplique « Voulez-vous que je vous raconte des anecdotes? » fait penser à un enfant qui voudrait faire un spectacle. Par la suite les personnages le traitent comme on pourrait traiter un enfant notamment lorsque Mme Smith dit  « Vous êtes charmant » suivi de la didascalie « Elle l'embrasse ». On dirait qu'elle s'adresse à un enfant avec un côté maternel, de plus, il n'y a aucune réaction de Mr Smith lorsqu'elle l'embrasse car le pompier est assimilé à un enfant donc il ne peut pas y avoir de jalousie. M.Smith, Mme Martin et M.Martin disent « Oui, oui, des anecdotes, bravo ! »et « ils applaudissent », cela fait penser une nouvelle fois à un enfant qui est sur le point de faire un spectacle et aux parents qui l'encouragent. Mme Smith finit même par dire que c'est un enfant lorsqu'elle dit « c'est un gosse ». M.Martin et M.Smith répondent « Oh, le cher enfant ! » et « ils l'embrassent ». Cela montre à nouveau que le pompier est comparer à un enfant qui aurait besoin de l'attention et de réconfort. Par ailleurs Mme Martin dit « Courage » en s'adressant au pompier, ce qui est surprenant puisque c'est normalement au rôle du pompier de rassurer les gens et de les protéger. Il ne respecte donc pas sa fonction initiale. Dans la didascalie « Il toussote encore, puis commence d'une voix que l'émotion fait trembler », on s'attend donc à une anecdote bouleversante. On pourrait croire qu'il va nous raconter un des sauvetages qu'il a fait puisqu'il est pompier mais il raconte une fable intitulée « Le Chien et le boeuf ». Une nouvelle fois on voit que le pompier agit comme un enfant lorsque Mme Smith, « furieuse » dit «Une autre », c'est une phrase non verbale qui exprime un ordre auquel le pompier obéit directement. Enfin, lorsque le pompier dit « Je vais vous en dire une autre » en réponse aux autres personnages, on a l'impression qu'il est vexer et qu'il relance la conversation sur lui pour attirer l'attention comme un enfant pourrait le faire. Nous pouvons donc dire que le pompier est comparé à un enfant, ce qui est en contradiction avec sa fonction de pompier. De plus, cela marque le côté absurde la pièce puisque on est face a un pompier incompréhensible.

          Par ailleurs, ce n'est pas la seule marque de l'absurde, puisque l'on a affaire à une crise de la communication entre les personnages. Tout d'abord, M.Martin et Mme Smith disent successivement « Commencez ! » en s'adressant au pompier, c'est un ordre puisque c'est de l'impératif. Mme Martin rajoute « Silence, il commence », en disant cela, ils retarde la réplique du pompier, de plus Mme Martin brise le silence alors qu'elle le demande, elle fait encore plus de bruit que si elle n'avait rien dit. Il y a donc une contraction entre ce qu'elle dit et ce qu'elle voudrait qu'il se passe. Dans la réplique suivante, le pompier dit « Excusez-moi, ne me regardez pas comme ça. Vous me gênez. Vous savez que je suis timide », le pompier ne veut pas qu'on le regarde alors que c'est lui qui a demandé si il pouvait raconter des anecdotes, de plus il a attiré l'attention lorsque précédemment il « toussote plusieurs fois ». C'est donc une contradiction du pompier. Par la suite il y a une nouvelle contradiction du pompier qui dit qu'il va « tâcher de commencer quand même » mais il veut que les autres personnages n'écoute pas. Il y a donc ici une crise de la communication car si on ne l'écoute pas, il n'y a aucun intérêt qu'il parle et qu'il raconte son anecdotes. Mme Martin joue sur la nuance entre le verbe « entendre » et le verbe « écouter », en disant que « si on n'écoutait pas, on vous entendrait pas ». Cela rend la réplique floue et difficile à comprendre. A la ligne 34, le pompier va enfin raconter son anecdote qu'il a annoncer à la première ligne. Cela marque la difficulté qu'ils ont a communiquer entre eux puisque le pompier n'a pas réussi à raconter son histoire avant. Par ailleurs, après la fable sur le veau, on voit qu'il y a un parallélisme de construction dans l'enchaînement des répliques. En effet, M.Smith donne une information qui est complétée par M.Martin. Le pompier pose une question et Mme.Smith donne un élément de réponse qui est complétée par Mme.Martin. La construction est donc la même. Le pompier fait le séparation entre les hommes et les femmes et c'est les Smith qui donne la première information qui est complété par les Martin. Cela montre que la communication est étrange. Nous pouvons voir qu'il y a une crise de la communication entre les personnages et qu'il y a beaucoup de contradiction. Les personnages disent tout et leur contraire ce qui donne ce côté absurde à la scène.

      Nous sommes donc face à une scène absurde puisqu'il y a une crise de la communication ainsi que de nombreuses contradiction, de plus le personnage du pompier ne respecte pas du tout sa fonction initiale ce qui donne l'impression d'être dans un monde incompréhensible.

       Par ailleurs, la pièce à une dimension parodique.

       Dans cette scène, il y a la présence de plusieurs fables. En effet, lorsque le pompier raconte son anecdote il dit « «  le Chien et le bœuf » fable expérimentale », il annonce clairement qu'il va raconter une fable. De plus en analysant on voit qu'il y a les caractéristiques de la fable. C'est un récit qui raconte l'histoire d'un bœuf et d'un chien. Les personnages sont des animaux comme dans les fables de Jean de La Fontaine. En revanche, nous pouvons nous poser la même question que Mme Martin qui demande au pompier « Quelle est la morale ? ». Ce à quoi répond « C'est à vous de la trouver. », ici le rôle de la fable qui est de faire réfléchir est respecté puisque le pompier nous invite à réfléchir sur la fable. Le pompier raconte par la suite une deuxième fable qui raconte l'histoire d'un jeune veau. Les caractéristiques de la fable sont à nouveau respectés avec des animaux comme personnage et un récit. Comme dans la fable précédente il n'y a pas de morale. Il raconte une dernière fable qui s'intitule « Le Coq ». Au début de la scène, le pompier dit qu'il « parle de chose qu['il a] expérimentées [lui]-même. » or nous avons du mal à nous imaginer qu'il est réellement vu un jeune veau mangé du verre pilé ou un coq prendre la place d'un chien. Les personnages sont donc animalisés soit pour parler de quelqu'un en particulier sans le nommer ou pour parler d'une généralité. Il reprend donc le principe qu'utilise Jean de La Fontaine comme dans sa fable Le lièvre et la tortue où il utilise des animaux pour parler d'une généralité ou dans Les obsèques de la lionne où chaque animal représente une classe sociale. Par ailleurs, le pompier n'est pas le seul à raconter puisque M.Smith va se lancer aussi « Je vais vous en dire une, à mon tour ». A travers cette phrase, il y a un ton de défi envers le pompier pour savoir qui aura raconter la meilleure fable. La fable de M.Smith s'intitule « Le Serpent et le renard ». Les caractéristiques sont à nouveaux respectées puisque il y un récit qui raconte l'histoire de deux personnages animalisés. De plus les dialogues sont très présent comme dans les fables de La Fontaine. En revanche, il n'y a toujours pas de morale. Nous pouvons donc dire qu'il y a la présence de fables dans cette scène qui ressemble beaucoup aux fables de La Fontaine avec des animaux. En revanche il manque un élément : la morale.

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